Une mesure est toujours entachée d'erreur. Lorsqu'une valeur mesurée est utilisée dans une formule, il faut savoir estimer l'erreur induite sur le résultat de la formule. On parle de propagation d'erreur.
La première solution consiste à effectuer les calculs avec les extrêmes de l'intervalle d'erreur. Si la mesure a pour valeur
alors la " valeur réelle " est supposée être dans l'intervalle [a-Δa;a+Δa]. On calcule donc ici
et, selon l'ordre de y1 et de y2, on prend [y1;y2] ou [y2;y1] comme intervalle d'erreur.
Cette méthode n'est valable que si la loi est monotone (c'est-à-dire croissante ou décroissante) sur l'intervalle [a-Δa;a+Δa].
Une manière simple, utilisée fréquemment en physique, consiste à utiliser un développement limité du premier ordre, c'est-à-dire à remplacer la loi ƒ par sa " tangente " pour estimer l'erreur. On estime ainsi l'erreur avec une loi uniforme (linéaire) et simple.
On a :
où o(x) est une fonction qui " tend vite " vers 0. Si l'on remplace x par a + Δa, on a alors
On peut donc estimer
Cette erreur est sous-estimée si l'on a une loi convexe.
par exemple, si x est un vecteur (x1, x2,…, xn), alors
Une fonction de variables aléatoires
est elle-même une variable aléatoire. Si les erreurs sont petites, la variance du développement limité de y au premier ordre autour des valeurs moyennes μ des x est une bonne estimation de la variance de y :
On néglige les termes d'ordre supérieur dans l'expansion, il vient :
Si les x sont indépendantes
Une application pratique est la mesure expérimentale d'une résistance R à partir de la chute de tension U entre ses bornes et du courant I. La résistance est décrite par la loi d'Ohm.
Nous avons
Il vient
Dans ce cas simple, l'erreur relative sur R correspond à la moyenne géométrique des erreurs relatives sur U et I.
Une loi physique s'exprime par une relation algébrique entre un cerain nombre de grandeurs mesurables :
La pression en fonction de n, R, T et V s'exprime par
écrivons sa différentielle :
Si l'on " remplace " des variations élémentaires de variables dx par les erreurs sur les variables δx, on obtient :
qui donne l'erreur absolue sur P déduite du calcul de P à partir de la connaissance des erreurs sur T, R, n et V.
Autres exemples simples :