Abbatiale de Beaulieu-sur-Dordogne - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

Abbatiale de Beaulieu-sur-Dordogne
Portail sud et tour ouest

Latitude
Longitude
44° 58′ 45″ Nord
       1° 50′ 21″ Est
/ 44.979167, 1.839167
 
Pays France
Région Limousin
Département Corrèze
Ville Beaulieu-sur-Dordogne
Culte Catholique
Type Abbaye
Début de la construction XIIe siècle
Fin des travaux XIIIe siècle
Style(s) dominant(s) Romane
Protection Monument historique

L'Abbatiale saint-Pierre de Beaulieu-sur-Dordogne est une abbaye bénédictine située à Beaulieu-sur-Dordogne dans le département de la Corrèze

Histoire

Les débuts de l'histoire de l'abbaye sont connus grâce au Cartulaire de l'abbaye de Beaulieu. De leur lecture, Maximin Delaroche en a déduit que la fondation de l'abbatiale date de 855 par Raoul de Turenne, archevêque de Bourges, sur des terres appartenant à son père, vicomte de Turenne, dites Bellus Locus (d'où Beaulieu). Ayant été formé à l'abbaye de Solignac, il a fait venir douze moines de cette abbaye. Pour permettre le développement de l'abbaye, il lui fit des dons pris sur ses biens et offrit des reliques de saint Prime, de saint Félicien et sainte Félicité qu'il s'était procuré à Rome. D'autres membres de la famille de Turenne firent des donations.

Le monastère fut prospère au siècle suivant grâce à ses importants domaines et à la possession de reliques qui attiraient les pèlerins.

Une charte indique qu'on travaille sur le cloître en 971. Une église existait très probablement déjà. Les fouilles faites dans l'abside de l'église en 1966 ont permis de retrouver des traces de bâtiments du IXe ou Xe siècles et XIe siècle. Certains éléments de décor - linteaux en bâtière - semblent être des réemplois de l'édifice du XIe siècle.

Mais au XIe siècle, des désordres se produisirent dans l'établissement que convoitaient les seigneurs voisins de Castelnau. Hugues de Castelnau devint abbé laïc et spolia l'abbaye de certains biens. Il fut dénoncé par les moines devant le concile de Limoges en 1031, mais sans résultat. Il fut convaincu de placer le monastère sous l'obédience de Cluny en 1076. En 1095, il donna au pape Urbain II tous ses droits sur l'abbaye.

Dès lors, l'autorité et l'efficacité de la grande abbaye bourguignonne permirent à Beaulieu de connaître une période stabilité, notamment sous l'abbatiat de Géraud II (1097-1119 ou 1130). Ce fut aussi, sans doute, un important moment de reconstruction.

L'église est construite avant 1130 en commençant par le chœur, le transept et la dernière travée de la nef. À partir de 1160 est commencé le côté sud de la nef avec le porche méridional. Puis on continue par le bas-côté nord de la nef. La façade occidentale, la première et la seconde travée ne sont terminés qu'au XIIIe siècle. Le portail de la façade est probablement du deuxième quart du XIIIe siècle. Le clocher situé à l'angle sud-ouest de la façade est du XIVe siècle. Certains historiens en attribue la construction aux bourgeois de la ville voulant s'affranchir du pouvoir de l'abbé sur la cité. Les bâtiments sont plusieurs fois remaniés postérieurement, ainsi que le cloître.

Bien qu'à l'écart des grandes routes, l'établissement est au XIIe siècle, une étape sur le chemin de Rocamadour et de Compostelle qui est une variante de la route venant de Vézelay et Limoges.

L'union avec l'abbaye de Cluny cesse en 1213 à la mort de l'abbé Gaubert (1205-1213).

Avec la fin de cette union vont recommencer les périodes de troubles avec les seigneurs locaux, en particulier, les vicomtes de Turenne. Ces derniers vont s'allier avec les bourgeois de Beaulieu contre l'abbé. Celui-ci va alors s'allier aux Castelnau pour résister. Mais à la fin de la guerre de Cent Ans, il doit abandonner toutes ses prérogatives.

En 1445 apparaît le premier abbé commendataire, Pierre de Comborn. La décadence de l'abbaye va alors être rapide.

La cité de Baulieu, constituée autour de l'abbaye, eut beaucoup à souffrir des Guerres de religion. Marchands et gabariers qui assuraient la prospérité économique de la ville passent à la Réforme. En 1569, la cité était au pouvoir des Huguenots qui entourèrent l'abbatiale de constructions afin de la masquer. Les moines s'enfuient et se réfugient au château d'Astaillac en 1574 après un second pillage. L'église devient même un temple réformé entre 1569 et 1586.

Les moines retrouvent leur abbaye en 1586 après la reprise de la ville par la Ligue catholique. Cependant, les moines n'ayant plus de bâtiments monastiques doivent loger en ville.

En 1663, l'abbé Emmanuel-Théodose de la Tour d'Auvergne remet l'abbaye aux mauristes. Ceux-ci entreprennent de réformer l'abbaye et de relever les bâtiments claustraux entre 1683 et 1699.

Au début de la Révolution, il ne reste plus que six moines. Vendue, l'abbaye n'échappera pas à la démolition. Seule l'église est épargnée.

En 1808, les voûtes des deux premières travées de la nef s'effondrent.

Chevet dégagé par M. Chaîne

Anatole de Baudot va faire des travaux dans l'abbatiale entre 1881 et 1883 : une nouvelle couverture et les voûtes qui s'étaient effondrées.

En 1889, il refait la voûte du porche sud.

L'architecte Chaîne, successeur d'Anatole de Baudot, fait démolir trois maisons pour dégager le chevet avant la restauration de l'abside.

Page générée en 0.210 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise