Air Force One est l'indicatif d'appel de tout aéronef de l'armée de l'air des États-Unis dans lequel se trouve le président des États-Unis.
Depuis 1990, la flotte présidentielle comprend deux Boeing 747-200B réaménagés et spécialement équipés de manière à ce que le président et son équipe puissent se déplacer de façon souple et sûre tout en gardant le contact avec les responsables civils ou militaires afin de ne provoquer aucun retard de réaction en cas de crise. La désignation de l'US Air Force pour ces 747 réaménagés est Boeing VC-25A. Les deux appareils sont différenciés par leur codes d'empennage : 28 000 et 29 000. Même si Air Force One se réfère au seul avion de l'US Air Force à bord duquel se trouve le président des États-Unis, ce terme est désormais communément employé pour désigner l'un ou l'autre de ces 747 présidentiels.
La flotte présidentielle comprend aussi des (en) Boeing C-32 (désignation des Boeing 757 spécifiques pour l'US Air Force) acquis en 1998, spécialement aménagés et reprenant la livrée présidentielle des 747. Ils sont utilisés en avions de secours ou lorsque le président a besoin de se déplacer dans des endroits où les pistes sont trop courtes pour accueillir les Boeing VC-25A. Ils servent aussi pour le vice-président, la First Lady, des membres du cabinet présidentiel ou certains responsables du Congrès.
Cette flotte présidentielle est entretenue par le Presidential Airlift Group, qui fait partie de la 89e escadre de transport aérien de l'Air Mobility Command. Ce groupe est implanté sur la base aérienne d'Andrews à Camp Springs, dans le Maryland, à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de Washington, DC et de la Maison Blanche.
Avant la Seconde Guerre mondiale, les présidents se déplaçaient peu, les longs trajets et l'absence de communications les isolant trop de la vie politique de Washington. Les rares voyages étaient effectués en train ou le long de la côte Est à bord d'un des Yachts des présidents des États-Unis.
L'évolution du transport aérien durant les années 1940 et 1950 ne manqua pas de modifier cette situation. Franklin Delano Roosevelt fut le premier président à se déplacer en avion pour se rendre à la conférence de Casablanca en janvier 1943. L'avion fut choisi car beaucoup plus sûr que le bateau à la portée des sous-marins allemands qui représentaient encore une menace sérieuse dans l'océan Atlantique. L'avion utilisé était un hydravion Boeing 314.
Le premier avion spécialement réaménagé pour le président fut un C-87A Liberator, un avion de transport dérivé du bombardier Consolidated B-24. Il fut surnommé Guess Where II ("Devinez où II"). Il fut suivi d'un C-54 Skymaster, Sacred Cow ("Vache sacrée"), dans lequel Roosevelt se rendit à la conférence de Yalta en février 1945. Cet avion comprenait une partie couchettes, un radio-téléphone et un monte-charge rétractable, le président Roosevelt, handicapé, étant en fauteuil roulant. Le C-87A fut alors principalement destiné au transport de la First Lady Eleanor Roosevelt.
Après la mort de Roosevelt au printemps 1945, le vice-président Harry S. Truman lui succéda.Il remplaça le C-54 par une version modifiée d'un C-118 Liftmaster, la dénomination de l'US Air Force du Douglas DC-6, nommé Independence, peut-être en référence à la ville d'origine du nouveau président, Independence dans le Missouri. Ce fut le premier avion présidentiel qui arborait l'emblème de l'aigle américain peint sur son fuselage.
Plus tard, le président Dwight D. Eisenhower introduisit quatre autres avions à hélice pour le transport présidentiel : deux Lockheed C-121 Constellation (VC-121E) nommés Columbine II et Columbine III (le nom fut donné par la First Lady Mamie Eisenhower d'après la columbine, l'emblême floral du Colorado, son État d'adoption) et deux Aero Commander. Ces derniers seront les plus petits Air Force One de l'histoire du transport présidentiel américain. Le président Eisenhower fit moderniser la technologie à bord en y ajoutant deux téléphones et un télex air/sol.
C'est sous son mandat qu'un indicatif spécifique fut créé pour l'avion présidentiel. Il intervint après un incident en 1953 où un vol commercial d'Eastern Airlines (8610) avait le même numéro de vol que l'avion présidentiel (Air Force 8610). Les deux avions s'étant trouvés dans la même zone aérienne, il en résulta une confusion. Après cet incident, l'indicatif unique d'« Air Force One » pour l'avion de l'US Air Force dans lequel se trouvait le président fut mis en service pour des raisons de sécurité.
Vers la fin de la présidence d'Eisenhower en 1958, l'US Air Force ajouta 3 Boeing 707-153 (dénommés Boeing VC-137A et désignés sous les codes SAM 970, 971 et 972, SAM pour Spécial Air Mission) à la flotte présidentielle. Eisenhower devint le premier président à utiliser un Boeing 707, lors de son tour de bonne volonté "Flight to Peace" du 3 décembre au 22 décembre 1959. Il visita 11 pays asiatiques, parcourant 35 000 km en 19 jours, soit environ deux fois plus vite qu'il n'aurait pu le faire sur un des Columbine. Plus tard, ces avions recevront de nouveaux réacteurs et seront dénommés Boeing VC-137B; ils furent affectés à la 89e escadre de transport aérien. Ils n'étaient alors pas à l'usage exclusif du président mais pouvaient aussi être utilisés par des membres du Cabinet présidentiel ou des élus du Congrès américain.
Dès son élection, le président John Kennedy utilisera ces 707 pour des voyages au Canada, en France, en Autriche et au Royaume-Uni. Deux de ces avions sont actuellement exposés au Museum of Flight à Seattle (Washington) et au Pima Air and Space Museum à Tucson (Arizona).
Boeing 314 Clipper. Roosevelt se rendit à Casablanca en 1943 sur un modèle similaire. | Douglas C-54 Skymaster surnommée Sacred Cow (« Vache sacrée »). | Le Lockheed Constellation Columbine III. | |