Air Force One - Définition

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Boeing 747 VC-25A

Les 2 Boeing VC-25A à la base aérienne d'Hickam lors d'une visite du président Bush à Hawaii en 2003

C'est sous le présidence de Ronald Reagan que débutèrent la fabrication et l'aménagement de deux Boeing 747 200B affectés au transport présidentiel. Le premier fut mis en service en 1989. Le vol initial en tant qu'Air Force One eut lieu le 6 septembre 1990 et transporta le président George H. W. Bush au Kansas puis en Floride avant de rentrer sur Washington.

George W. Bush durant ses huit ans de présidence a volé plus de 1675 fois, 200 fois en moyenne par année, sur Air Force One. La plupart de ses vols étaient aux mains du colonel Mark Tillman, commandant du Presidential Airlift Group au sein de la 89th Airlift Wing (89e escadre de transport) qui l'a ainsi emmené dans tous les États américains à l'exception du Vermont et dans 75 pays étrangers. Le colonel Tillman a pris sa retraite de l'US Air Force à la fin du mandat de George Bush, accomplissant son dernier voyage à bord de l'un des deux 747 VC 25A pour raccompagner l'ancien président au Texas son état d'origine, quelques heures seulement après la prestation de serment de son successeur Barack Obama.

Le président Bush vola également une fois sans l'indicatif Air Force One, lors d'un voyage secret à Bagdad (où il ne resta que quelques heures) en novembre 2003 pour célébrer la Thanksgiving avec les troupes américaines. Le 747 s'identifia aux contrôles aériens comme un Gulfstream de l'US Air Force. L'avion présidentiel de secours qui suivait fit de même.

Barack Obama a effectué son premier vol sur Air Force One en tant que président le 5 février 2009 dans un court voyage pour se rendre de Washington à Williamsburg en Virginie. Alors qu'il n'était que président-élu (president-elect), l'un des avions présidentiels, un Boeing C-32, fut mis à sa disposition pour son départ définitif de Chicago vers Washington le 5 janvier 2009 (ce qui fera appeler l'avion par une journaliste du New York Times "Air Force One-elect"). L'avion était alors piloté par le colonel Scott Turner qui est le nouveau pilote attitré du président américain (En 2005, Barack Obama, alors sénateur, avait pris une fois Air Force One lors d'un retour de Springfield (Illinois) vers Washington DC, invité par George W. Bush pour rentrer sur la capitale fédérale après avoir participé les deux à l'inauguration de l' Abraham Lincoln Presidential Library and Museum).

George Bush à bord d'Air Force One au téléphone avec le vice-président Cheney le 11 septembre 2001. L'avion rentre alors vers la base aérienne d'Andrews, escorté par deux chasseurs de l'US Air Force.

Air Force One pendant le 11 septembre 2001

Air Force One connaitra sa plus importante situation de crise pendant les attentats du 11 septembre 2001. Le président Bush est en déplacement dans une école à Sarasota en Floride lorsqu'on l'informe de l'attaque terroriste sur les tours du World Trade Center. Il va alors tenir sa première réunion de catastrophe dans une classe de l'école rapidement aménagée et équipée en système de communications par le Secret Service. Moins d'une heure plus tard, le président s'envole en urgence sur Air Force One de l'aéroport international de Sarasota-Bradenton. L'avion va atteindre une altitude de croisière et faire des cercles pendant quarante minutes en attente du choix d'une destination sécurisée. L'espace aérien ayant été bouclé, il est, outre les jets de l'armée américaine, le seul appareil en vol au-dessus des États-Unis. C'est depuis son bord que le président Bush donne l'autorisation d'abattre tout avion de ligne et autres menaçants. Il ira se poser d'abord sur la base aérienne de Barksdale en Louisiane, alors en état d'urgence. En effet, le président souhaitait faire une annonce nationale sur les ondes, mais en était dans l'impossibilité à bord d'Air Force One. Le temps de ravitailler le VC-25A en carburant et surtout en vivre pour plusieurs mois (dans le cas d'un siège), il repartira vers la base aérienne d'Offutt dans le Nebraska où se trouve le bunker de l'United States Strategic Command, avant de retourner à Washington, D.C. Il est alors escorté par des F-16 de l'US Air Force, une première pour un vol d'Air Force One au-dessus du territoire américain. Les officiels de la Maison Blanche expliqueront le lendemain qu'ils disposaient d'informations que la Maison Blanche et Air Force One étaient des cibles prévues par les terroristes. L'enquête ultérieure démontrera que l'avion présidentiel ne figurait pas dans les cibles programmées par les auteurs des attentats.

Depuis lors, Air Force One a été équipé en conséquence afin de permettre au président de faire une annonce en radiodiffusion nationale directement depuis l'appareil en vol.

Incident du 27 avril 2009 au-dessus de New York

Photo du Boeing VC-45 prise au-dessus de la statue de la Liberté le 27 avril 2009. Le survol de la ville provoquera un début de panique à Manhattan.

Le 27 avril 2009, un des Boeings VC-25A accompagné de deux chasseurs de l'US Air Force survole New York à basse altitude pour être pris en photos au-dessus de la statue de la Liberté et d'autres lieux emblématiques de la ville. Cette vision d'un avion de ligne suivi par des avions de chasse créa un début de panique chez certains New Yorkais, marqués par les attentats du 11 septembre 2001, et provoqua la colère du maire de la ville Michael Bloomberg non prévenu de ce survol. Louis Caldera, directeur du bureau militaire de la Maison Blanche, qui avait planifié cette opération dut présenter des excuses publiques et une opération similaire qui devait avoir lieu au-dessus de Washington les semaines suivantes fut purement et simplement annulée. Louis Caldera a été contraint de démissionner le 8 mai 2009 suite à cet événement.

Caractéristiques des 747 VC-25A

Air Force One à l'aéroport de Zagreb en mars 2008. Remarquez la légère protubérance sur le haut du nez (c'est un "cache" qui masque un réceptacle, lequel une fois ouvert permet de ravitailler en vol en carburant Air Force One via un avion ravitailleur). Notez aussi les deux petites antennes latérales sous les derniers hublots de la première rangée.
Barack Obama montant à bord d'Air Force One pour la première fois en tant que président en février 2009. On aperçoit le sceau du président des États-Unis sur la carlingue et sur l'intérieur de la porte. Les hublots éclairés sont ceux de la suite présidentielle, à l'avant de l'appareil.

Si les deux Boeing 747 présidentiels présentent trois niveaux comme les Boeing 747 standard, leur intérieur a été totalement réaménagé. Le câblage électrique, long de 383 kilomètres, est deux fois celui d'un Boeing 747 ordinaire, et est blindé pour résister aux ondes électro-magnétiques générées par une explosion atomique. S'y ajoutent des contre-mesures électroniques, un brouilleur radar, des leurres pour tromper des missiles à tête chercheuse, ainsi que d'autres équipements dont la nature précise est tenue secrète.

L'avion a une capacité de vol de 12 600 km, soit environ un tiers du tour de la terre avec 80 personnes à bord. Il peut être ravitaillé en vol. En 2008, le coût d'une heure de vol était estimée à 40 000 dollars, principalement pour le carburant. L'avion reprend la livrée de bleus et blanc avec l'inscription "United States of America" courant sur la partie haute du fuselage, qui avait été créée par Raymond Loewy pour le Boeing 707 utilisé par le président Kennedy. Le drapeau américain est représenté sur les deux côtés de la dérive et le sceau du Président des États-Unis, près des deux portes avant de l'appareil.

George et Laura Bush montant par la porte basse avant
George et Laura Bush arrivant à l'aéroport d'Orly (Paris) en juin 2008

Les 747 VC-25A présentent une superficie de 370 m², reconfigurée pour pouvoir répondre aux besoins présidentiels. Le plus bas des trois niveaux est principalement aménagé en soute à bagages et pour le stockage de la subsistance à bord. L'avion peut emporter plus de 2 000 repas de manière à rester autonome toute la durée du voyage présidentiel. Ce niveau possède aussi, à l'avant et à l'arrière, deux portes passagers annexes à l'appareil utilisées pour le service, lesquelles permettent aussi de monter et descendre sans passerelle aéroportuaire. Le deuxième niveau est occupé par le président et et sa proche équipe, et le troisième (la "bosse" des 747) comprend le cockpit, un petit espace de repos pour l'équipage avec 4 sièges et tables d'un côté et deux couchettes de l'autre et à l'arrière un centre où 4 personnes gèrent les communications et la protection de l'appareil. Ce centre permet ainsi à l'avion de disposer de 87 lignes de téléphone dont des communications sécurisées, d'Internet et de recevoir les chaines satellite de télévision.

Le deuxième niveau est aménagé, de l'avant vers l'arrière du 747, avec un espace présidentiel qui comprend la suite pour le président avec une chambre-salon située à la pointe avant de l'avion, meublée avec deux canapés convertibles en deux couchettes, des fauteuils et un bureau de travail, une petite salle de bains équipée d'une douche, de deux lavabos et de toilettes, un grand bureau avec un large bureau de travail, un fauteuil invité et un large canapé d'angle. Cet espace est desservi par un couloir courant sur le côté gauche de l'avion, avec côté espace présidentiel un sas vers la porte extérieure principale utilisée habituellement par le président. Se trouvent également dans ce couloir, toujours côté espace présidentiel un canapé et deux sièges occupés pendant le vol par deux membres du Secret Service. Contigüe au bureau, se trouve une pièce médicale qui comprend une table d'opération, un appareil de radiographie, des équipements et fournitures de médecine d'urgence et une pharmacie bien fournie. Un médecin et une infirmière sont présents durant tous les vols présidentiels. George W. Bush y avait fait rajouter un temps un tapis roulant d'entrainement. Après les escaliers d'accès au niveau supérieur et inférieur et le long du couloir, se trouvent sur la partie droite, un petit salon salle à manger pour 4 personnes, deux cuisines (avec le petit office du niveau supérieur, elle peuvent préparer et servir jusqu'à cent personnes à la fois), une salle de conférence insonorisée comprenant écrans télé, téléphones, une grande table pour 8 personnes et des canapés le long des parois pouvant se transformer en lit. Le couloir dessert un espace de 8 sièges en face à face avec tables et 4 sièges supplémentaires et un petit local avec bureaux avec ordinateurs et imprimantes. On débouche enfin sur la partie arrière de l'appareil, marquant la fin de la partie surnommée « La Maison Blanche », nom donné à l'espace utilisé par le président et ses proches collaborateurs. Outre une cloison avec porte, cette limite est aussi marquée par un changement de la couleur de la moquette (passant du beige au bleu) ainsi que par des boucles des ceinture de siège qui ne portent plus le sceau présidentiel. Cette partie arrière, de conception plus classique, comprend un premier espace avec au centre 8 fauteuils en 2x2 en face à face avec table centrale et sur les côtés deux sièges supplémentaires et des portes d'accès extérieures. C'est l'espace invité où souvent s'assoient les personnalités qui accompagnent le président sur un voyage. Cet endroit est aussi prévu pour être facilement aménageable pour le transport du cercueil des anciens présidents à bord d'Air Force One, comme cela fut le cas pour les obsèques nationales de Ronald Reagan et de Gerald Ford. Suivent trois espaces distincts équipés de sièges semblables à des sièges de classe affaire d'une compagnie aérienne régulière. On trouve d'abord de chaque côté de l'escalier d'accès au niveau inférieur, une dizaine de sièges réservés au personnel de sécurité (Secret Service et US Air Force) puis ensuite sur la partie droite et centrale quatorze sièges dont 2 avec bureaux, en général occupés par les journalistes autorisés à accompagner le président à bord d'Air Force One (le reste du pool de journalistes américains accrédités suivent à bord d'un autre avion, souvent un 747 affrété à United Airlines, mais dont les places sont payantes) et sur la partie gauche une dizaine de sièges pour l'équipage. Se trouvent également dans cette partie arrière de petits espaces de service, des toilettes et un escalier d'accès à la soute et à la porte arrière annexe. Une règle sur Air Force One veut qu'un voyageur, hors personnel de bord, peut toujours se déplacer vers l'arrière de la place qui lui est affectée mais jamais vers l'avant. Les journalistes ou voyageurs de l'arrière sont ainsi strictement cantonnés à cet espace.

Lors des visites présidentielles, le 747 sur le tarmac s'arrête toujours avec le côté gauche tourné vers le public et les officiels, côté où se trouve la porte principale de l'appareil. Cela permet aussi d'améliorer la sécurité en cachant le côté ou se trouvent le bureau, le salon et la salle de conférence présidentiels.

Lors de ces déplacements, la logistique présidentielle implique que le 747 soit précédé par un convoi aérien de quelques avions cargos (incluant en général au moins deux C-17 Globemaster III) qui transportent la limousine présidentielle ("Cadillac One"), une limousine similaire de secours, d'éventuelles autres limousines pour servir de leurre, une ambulance et d'autres équipements nécessaires à l'entourage présidentiel. Des hélicoptères présidentiels du HMX-1 VH-3D Seaking et VH-60N Whitehawk en tant que Marine One sont également transportés. Un autre avion présidentiel de secours (l'autre 747 VC-25A ou un Boeing C-32) accompagne aussi Air Force One lors des déplacements.

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Équipage

Air Force One vole toujours avec un pilote, un co-pilote, un ingénieur-mécanicien et un navigateur. L'équipage comprend également un chef steward dirigeant une équipe de plusieurs personnes dont cinq affectées aux cuisines et un chef de sécurité à la tête d'une équipe en charge de la sécurité de l'avion en l'air et, avec le Secret Service, au sol. L'équipage complet, tous membres de l'US Air Force, comprend ainsi 26 personnes (pour 80 passagers maximum).

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