André Vésale - Définition

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De Corporis Fabrica

La Fabrica de Vésale contient de nombreux dessins détaillés et complexes de dissections du corps humains, souvent dans des poses allégoriques.

En 1543, après quatre ans de travaux incessants, il publie ses découvertes à Bâle chez Jean Oporin (imprimeur, universitaire et professeur de grec) dans De humani corporis fabrica (les Tissus du corps humain), couramment appelé la Fabrica et dédiée à Charles Quint. Cette œuvre monumentale sur l’anatomie humaine, 7 volumes de 700 pages, illustrée notamment par des dessins d’un élève du Titien, Jan Van Calcar, est imprimée et riche en détails, mais surtout novatrice, car elle dénonce au moins 200 erreurs de Galien.

Ce travail souligne l’importance de la dissection et de ce que l'on appelle une vue « anatomique » du corps – le fait de voir le fonctionnement interne de l'homme comme une structure essentiellement corporelle remplie d’organes représentés en trois dimensions. Ce livre offre un contraste frappant avec un grand nombre de modèles anatomiques utilisés précédemment, qui présentaient de nombreux éléments tirés de Galien ou d’Aristote, ainsi que des éléments d’astrologie. Bien que des textes anatomiques modernes avaient été publiés par Mondino de' Liuzzi et Jacopo Berengario da Carpi, une grande partie de leur travail a été entachée par leur vénération pour Galien et les doctrines arabes.

Bien que le travail de Vésale n'ait pas été le premier à s'appuyer sur les constatations d'autopsie, ni même le premier ouvrage de cette époque, la valeur de sa production de planches très détaillées et complexes, et le fait que les artistes qui les ont réalisées avaient réellement assisté à la dissection en fait un instantané devenu classique. Des copies illégales ont été diffusées presque immédiatement, Vésale en reconnaissait l’existence dans une note d’imprimerie. Vésale n'avait que 30 ans au moment où la première édition de la Fabrica a été publiée.

Outre la première bonne description de l'os sphénoïde, il montre que le sternum se compose de trois parties et le sacrum de cinq ou six pièces, et décrit avec précision le vestibule de l'oreille à l'intérieur de l'os temporal. Il a non seulement vérifié l'observation d'Étienne sur les valves des veines hépatiques, mais il a également décrit la veine azygos, et a découvert le canal qui passe chez le fœtus entre la veine ombilicale et la veine cave, connu depuis sous le nom de canal d'Arantius. Il a décrit l’épiploon, et ses liens avec l'estomac, la rate et le côlon, a donné la première représentation correcte du pylore ; il a observé la petite taille de l'appendice cæcal chez l'homme, a rendu compte le premier de l’existence du médiastin et de la plèvre et réalisé une description de l'anatomie du cerveau encore plus avancée. Vésale décrit parfaitement les valves cardiaques, le diaphragme, les adducteurs, le sternum, et la cloison interventriculaire qui devait être selon Galien un espace percé de trous. Toutefois, le poids des traditions l'empêche de s'affranchir totalement de l'enseignement des Anciens et notamment de Galien, ce qui conduira Vésale à quelques incohérences entre ses écrits et ses gravures, avec toujours la présence de structures imaginaires à savoir le réseau admirable et le reste mirabilis. Il n’a pas compris la structure du récessus inférieur, et il s’est trompé dans le décompte des nerfs crâniens en désignant le nerf optique comme la première paire et en confondant la troisième paire avec la cinquième et la cinquième avec la septième.

L'autre point négatif qu'on pourrait attacher à La Fabrica, est le fait que l'anatomie de Vésale n'est que descriptive donc fort peu utilisable par les chirurgiens. Il faut attendre un peu pour que l'anatomie devienne tissulaire avec Malpighi, topographique avec Winslow et Douglas, et pathologique avec Morgani. Mais avec La Fabrica, la graine est plantée et parmi d’autres médecins de l’époque Ambroise Paré reconnaît avoir largement puisé dans l’ouvrage de Vésale pour ses travaux.

Dans ce travail, Vésale devient aussi la première personne à décrire le mécanisme de la respiration ouvrant la voie à la réanimation.

Cette véritable bombe dans l'histoire de l'anatomie apparait l’année-même où Copernic publie son De revolutionibus orbium coelestium qui devait révolutionner l’astronomie en affirmant que la Terre n'occupe pas le centre de l'Univers.

Suite à la parution de La Fabrica, les déchaînements des galénistes l’écœurent, il fait une dernière démonstration publique à Padoue en décembre 1543. Puis, dans un accès de colère ou de lassitude, il brûle tous ses documents scientifiques, ses livres et ses travaux. Il abandonne sa chaire de professeur.

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