C’est Euler, en 1748, qui est à l’origine du terme « transformation affine », car dit-il, « deux courbes images l’une de l’autre par une telle transformation présentent entre elles une certaine affinité ».
De nos jours, une application affine est une application entre deux espaces affines qui préserve la structure affine, c'est-à-dire qui envoie les droites, plans, espaces,... en des droites, plans, espaces, ... tout en préservant la notion de parallélisme.
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Définition et premières propriétés
Une application
d'un espace affine
vers un espace affine
est dite affine s'il existe une application linéaire de l'espace vectoriel
associé à
vers l'espace vectoriel
associé à
, appelée la partie linéaire de
, satisfaisant :
pour tous points
et
de
.
Une application affine est donc déterminée par la donnée d'un couple de points homologues
et
et de sa partie linéaire :
Si E est de dimensionn, elle est également déterminée par la donnée de n + 1 points formant un repère affine et de leurs images.
Définitions équivalentes :
Application linéaire d'un vectorialisé
de
, vers un vectorialisé
de
.
Application conservant les barycentres.
Deux sous-affines parallèles dans
ont pour image des sous-espaces affines parallèles dans
(les applications affines préservent le parallélisme).
Une application affine d'un espace affine dans lui même est appelée endomorphisme affine, et un endomorphisme bijectif est appelé un automorphisme, ou plus couramment une transformation affine. Les transformations affines forment un groupe, appelé le groupe affine de
, noté
Points fixes des endomorphismes affines
Les points fixes jouent un rôle important pour les endomorphismes affines car un endomorphisme affine ayant un point fixe est "moralement" une application linéaire (du vectorialisé
).
S'il est non vide, l'ensemble des points fixes de l'endomorphisme affine
est un sous-espace affine de direction
: de plus si
, alors il existe au moins un point invariant pour
. On en déduit qu'en dimension finie si la partie linéaire de
a un unique vecteur invariant, alors
a un unique point invariant.
D'autre part, pour un endomorphisme affine
sans point fixe, on trouve facilement une translation qui, composée avec
, donne une application ayant un point fixe, mais cette translation ne commute pas avec
en général. Cependant, si
, il existe un unique vecteur
et une unique application affine
ayant un point fixe telle que
; c'est le cas par exemple des symétries glissées.
Exemples d'endomorphismes affines
les translations (caractérisation : partie linéaire = l'identité).
les symétries centrales (caractérisation : partie linéaire = - l'identité) .
plus généralement, les homothéties (affines) (caractérisation : partie linéaire = une homothétie (vectorielle), uniquement dans le cas d'un rapport différent de 1)
les symétries (affines) (caractérisation : au moins un point fixe et partie linéaire = une involution, ou application affine de carré égal à l'identité)
les projections (affines) (caractérisation : au moins un point fixe et partie linéaire = un projecteur, ou application affine de carré égal à elle-même)
les affinités, comprenant toutes les précédentes
les transvections
dans le cas euclidien : les isométries et similitudes
Les applications affines dans Kn
Les applications affines dans
sont exactement les applications
de la forme
avec
et
deux réels quelconques. L'application linéaire qui lui est associée est
avec
De façon plus générale, une application affine
est une application de la forme
où
est une matrice
et
une matrice
. L'application linéaire associée est
définie par
Translations et affinités dans Rn
L'application T est une translation de vecteur
si et seulement si
L'application T est une affinité de coefficientk si et seulement si la matrice A n'admet pour valeurs propres que 1 et k, et si les espaces propres associés sont supplémentaires (la somme de leurs dimensions est égale à n, l'une d'elle pouvant être nulle).
En particulier, si k = 0, l'affinité est une projection (la matrice A représente une projection vectorielle dans
).
Si k = − 1, alors l'affinité est une symétrie (la matrice A représente une symétrie vectorielle).
Si A n'admet qu'une seule valeur propre de multiplicité n, alors T est une homothétie de rapport k et de centre P qui est l'unique point solution du système linéaire