L'Apprentissage anticipé de la conduite, AAC ou conduite accompagnée est une formation française visant à faciliter l'apprentissage de la conduite automobile à partir de seize ans en France et qui s'inscrit dans le continuum éducatif à la route.
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Le principe de cette formation réside sur l'acquisition progressive et étalée sur une longue durée de l'expérience, des savoir-faire et des connaissances nécessaires à la conduite d'un véhicule rentrant dans la catégorie B.
C’est une formation graduelle de l’élève, apprenant les bases de la conduite à l’auto-école et se perfectionnant avec un accompagnateur (généralement un parent proche, père ou mère), avant de passer son permis. L’intérêt réside dans son taux de réussite plus important par rapport à une formation classique (70% contre 54% en 2007) principalement à cause du fait que l'élève pratique de manière plus importante avant de passer son examen.
Avant de se lancer dans la formation, il existe des critères précis pour pouvoir se lancer dans la formation de l'AAC.
La formation se déroule en trois étapes : la formation initiale, la période de conduite accompagnée et la présentation à l'examen.
Préalablement à ces trois étapes, l'apprenti conducteur passe tout d'abord l'évaluation de départ classique, qui va permettre de prévoir le nombre d'heures de conduite nécessaires (le nombre minimum étant toujours de 20h obligatoires). Il s'agit là d'une prévision, qui peut évidemment être modulée en fonction de l'évolution du conducteur lors de sa formation.
C'est la formation classique du permis de conduire, les objectifs sont précisés dans le livret d'apprentissage de l'élève.
Il peut être obtenu à partir de 16 ans et doit être réussi avant le terme de la formation initiale. L'ETG est valide pour cinq épreuves pratiques de l'examen du permis de conduire dans un délai de trois ans.
Si une transformation de la formation AAC survient pour passer vers la filière classique, l'ETG doit être repassé à partir de l'âge de dix-sept ans et demi.
La formation à l'ETG et l'examen sont identiques à la filière classique.
La formation initiale est dispensée dans un établissement de l’enseignement de la conduite agréé. Elle est point par point identique à celle d'un permis de conduire classique. La seule particularité par rapport à une formation classique est la présence obligatoire de l'accompagnateur lors de la validation de la quatrième étape.
Le nombre d'heures de conduite, c'est-à-dire la formation pratique, ne peut être inférieur à 20h.
La progression et les acquis de l'élève sont inscrit dans un livret d'apprentissage AAC. Il est généralement bleu et/ou blanc et fourni par l'établissement. Ce livret suivra l'élève durant toute sa formation et lui permettra de conduire avec ses accompagnateurs, il lui sert de "permis de conduire" aussi bien durant la formation pratique que pendant la période de conduite accompagnée.
C’est le formateur qui estime et décide quand l’élève est prêt pour débuter la phase de la conduite accompagnée. Il délivre l’attestation de fin de formation initiale. Cette attestation se trouve dans le livret AAC ; un exemplaire reste dans le livret et justifie la formation, notamment lors d'un contrôle des forces de l'ordre, un exemplaire est destiné à l'établissement et un troisième exemplaire, destiné à l'assurance de la voiture de l'accompagnateur, est remis au conducteur.
Le plus intéressant pour l'élève est de terminer rapidement la formation pratique pour acquérir l'expérience avec l'accompagnateur plutôt qu'en leçons payantes.
Un rendez-vous préalable, avant de commencer la période de conduite est obligatoire, avec les formateurs en auto-école.
L'élève peut alors prendre le volant durant la phase de conduite accompagnée, au côté de son accompagnateur. Celui-ci a le rôle et le devoir de conseiller l'apprenti, afin de parfaire sa formation, de lui donner plus d'aisance, plus d'assurance, mais aussi de l'informer sur la conduite. L'apprenti va aussi-bien automatiser sa conduite que découvrir toutes sortes de situations particulières qu'il n'aurait pas eu le temps de connaître en auto-école. L'accompagnateur est par ailleurs soumis aux même règles concernant l'alcoolémie que s'il se trouvait au volant.
L’élève doit effectuer au minimum 3 000 km pendant une période de durée indéterminée, sur des parcours variés ().
La conduite accompagnée doit s'effectuer sur des parcours variés (agglomération, route, autoroute et montagne), restreinte au territoire national français uniquement.
Il doit respecter les mêmes restrictions sur les limitations de vitesse que les conducteurs novices :
Durant ses parcours de conduite accompagnée, l'élève apprenti doit toujours conserver avec lui le livret d'apprentissage (avec l'attestation de fin de formation) et le document prouvant l'extension de garantie de l'assurance. Ces documents doivent être présentés en cas de contrôle par les forces de l'ordre, en plus des papiers du véhicule et de ceux de l'accompagnateur. Il doit également avoir l'additif au livret d'apprentissage pour la formule « Apprentissage anticipé de la conduite ».
Le disque réglementaire AAC doit être apposé sur l'arrière gauche inférieur de la carrosserie du véhicule pendant les trajets de conduite accompagnée.
Les trajets doivent être notés sur le livret d’apprentissage délivré par l'auto-école, avec mention du nombre de kilomètres, du type de routes, des difficultés éventuelles…) afin de pouvoir en parler avec l’enseignant lors des rendez-vous pédagogiques.
Un rendez-vous préalable de 2 heures est obligatoire, entre le formateur responsable de la formation en auto-école, l'accompagnateur et l'élève.
Durant la période de conduite accompagnée, des rendez-vous pédagogiques entre le responsable de la formation et l’élève et ses accompagnateurs doivent être organisés sur une durée de six heures, soit 3*2 heures, soit 2*3 heures.
L’intérêt de ces RVP (rendez-vous pédagogiques) est de confirmer, de conseiller, de corriger ou recadrer les élèves, leurs erreurs et défauts non corrigés ou maladroits des accompagnateurs.
Un RVP est constitué de deux phases :
Un RVP supplémentaire peut tout-à-fait être mis en place en plus des deux RVP minimum légaux, à l'initiative du moniteur, de l'élève ou de l'accompagnateur si le besoin s'en fait sentir.
Après l’obtention de l’ETG, les 20 heures de conduites et les 1 000 km en trois mois, l’élève pourra être présenté à l’épreuve classique du permis de conduire à partir de ses 18 ans (muni de son livret d'apprentissage dûment rempli).
L'épreuve est similaire à celle de la filière classique : un parcours varié en et hors agglomération d'une durée de 35 minutes, avec deux manœuvres dont une en marche arrière et deux questions sur les vérifications (intérieures et extérieures).
Le nouveau titulaire du permis de conduire devra observer une période probatoire de deux ans, contre trois ans pour un apprentissage « classique ». Les limitations de vitesses sont les mêmes que pour un permis probatoire classique, évoquées plus haut.
Après l'obtention du permis de conduire, l'apprenti conducteur doit apposer un disque A sur l'arrière inférieure de la carrosserie gauche du véhicule pendant une durée de deux ans.
Le capital de points de départ est de six points. Le reste des points est gagné progressivement en deux ans, soit trois points par an si aucune infraction au code de la route n’est commise, totalisant neuf points au bout d'un an et douze au bout de deux ans.
Si le jeune conducteur perd trois points en une seule fois, il doit alors faire un stage permis à points (stage PAP). L'acquisition progressive des points est annulée. La fin de période probatoire reste de deux ans à compter de l'obtention du permis (fin des limitations de vitesse et de l'apposition du A). L'apprenti conducteur doit passer deux ans sans infraction pour pouvoir bénéficier de son capital de douze points.