Basilique Saint-Denis - Définition

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La basilique et le patrimoine

Dagobert fut le premier roi à se faire inhumer en ce lieu, à l'instar de saint Denis, premier évêque de Paris martyrisé au IIIe siècle.

Du fait de son statut de nécropole des rois de France, défintivement acquis sous les Capétiens directs, la basilique fut un lieu de travail pour les artistes au service de l'alliance entre la royauté française et l'Église catholique. De ce fait, elle joue un rôle important dans l'histoire du patrimoine en France. Si la tombe de Saint Louis, ouvrage d'orfèvrerie, a été détruite par l'envahisseur anglais lors de la guerre de Cent Ans, la plupart des atteintes au patrimoine de cette église sont beaucoup plus récentes. De fait, période de dégradations et de restaurations se succèdent depuis la Révolution française

La profanation de la Basilique en 1793

En 1793, suite à la profanation des tombes de la basilique Saint-Denis, les sépultures des rois furent violées, les squelettes et les corps embaumés des Bourbons jetés dans une fosse commune. Une partie du trésor de la basilique fut transformée en monnaie. Quant aux gisants, chefs-d’œuvre de l'art funéraire remontant au bas Moyen Âge pour les plus anciens, ils furent en grande partie détériorés.

La restauration de la Basilique au dix-neuvième siècle

En 1816, à la Restauration, Louis XVIII ordonna la reconstitution de la nécropole royale. Les restes des monarques furent placés dans un ossuaire installé dans la crypte.

Par la suite, les travaux de restauration furent complétés, pour aboutir à l'état que nous connaissons aujourd'hui, par Eugène Viollet-le-Duc qui avait par ailleurs entrepris la restitution de la cathédrale de Notre-Dame, elle aussi profanée.

Église de l'abbaye de Saint-Denis (Abside et façade septentrionale), lith.Félix Benoist (détail ; vers 1850 ?
Église de l'abbaye de Saint-Denis avant et après l'incendie de la flèche

Liste des architectes ayant participé à la restauration de la basilique :

  • 1813 - 1819 : Jacques Cellerier
  • 1813 - 1846 : François Debret. C'est sous sa direction que des lézardes apparaissent dans la tour nord reconstruite sous ses ordres après avoir été frappée par la foudre en 1837 (celle-ci menaçant la stabilité de l’édifice sera par la suite démontée par Viollet-le-Duc). Suite à cette mésaventure il paraît évident que l'école des Beaux-Arts ne forme pas des architectes capables d'intervenir sur les bâtiments anciens. De là découlera l'idée d'une formation spécifique pour les architectes qui se destinent à intervenir sur les monuments historiques classés à cette époque.
  • 1846 - 1879 : Eugène Viollet-le-Duc. Il reprend en main l'édifice et le sauve sans doute de la ruine, en achevant la restauration et en gommant une partie des interventions de Debret, jugées fantaisistes. C'est lui qui réorganise les tombes royales telles qu'elles se trouvent encore actuellement.

Outre les nombreuses œuvres d'art liées à la nécropole, la basilique abrite également le premier orgue construit par Aristide Cavaillé-Coll. Cet instrument, conçu en 1840 par ce facteur d'orgue alors âgé de vingt-trois ans, comportait un nombre considérable d'innovations qui en faisaient un prototype unique au monde, ouvrant l'ère de l'orgue romantique (bien qu'il s'inscrive encore largement dans la tradition de l'orgue classique français). Doté de soixante-neuf jeux répartis en trois claviers et pédalier (mais sur quatre plans sonores manuels), il a été conservé presque intégralement dans son état d'origine, et est sans doute l'un des plus beaux instruments de France.

La dégradation de la Basilique au vingt-et-unième siècle

Si la basilique a bénéficié de plusieurs campagnes de restauration depuis le dix-neuvième siècle et qu'au début du vingt-et-unième siècle, plusieurs vitraux ont fait l'objet de nettoyage, la dégradation de la nécropole n'a pas été interrompue pour autant.

Ainsi, malgré la réfection du chevet, le maire de Saint-Denis a déploré à l'occasion des Journées du Patrimoine 2006 l'absence de projets de réfection de la façade sud (14 millions d'euros), de la pierre et des portails romans de la façade ouest, alors que des vitraux ont été remplacés en 2003 par du plastique.

De plus, sous l’effet des travaux de construction du RER B, qui ont profondément modifié le cours de rivières souterraines, le sanctuaire royal est miné par une série d’infiltrations dont l’action se conjugue à la dissémination des sels de salpêtre et à la pollution moderne. La solidité des caveaux est gravement fragilisée et nombre de monuments funéraires sont détériorés sous l’effet de l’humidité. Les ossuaires de tous les rois de France scellés en 1817 par des plaques de marbre sont victimes de graves infiltrations.

Par ailleurs, les cercueils de la crypte des Bourbons sont particulièrement détériorés. Certains sont posés sur de simples tréteaux, d’autres ont été brisés et éventrés sous l’effet de l’humidité, laissant apparaître des ossements. La crypte n’est pas du tout mise en valeur, la grille d’accès en est fermée, il n’y a aucun éclairage ou information destinée au public.

En outre, aucun plan de sauvetage n’a été programmé pour préserver un site qui, par ailleurs, ne bénéfice plus, depuis vingt ans, des crédits budgétaires qui lui permettraient de financer la reprise d’un chantier de fouilles pourtant jugées prometteuses par de nombreux historiens. Les chantiers de fouilles archéologiques du sous-sol est arrêté depuis les années 1990. Des sarcophages mérovingiens, comme le cercueil intact de la Reine Arégonde, n’ont pas fait l’objet d’études approfondis. En effet, les spécialistes souhaiteraient pouvoir accéder au sous-sol de l’entrée où se trouve la tombe du roi Pépin, père de Charlemagne. Certains archéologues ont proposé d’utiliser les caméras utilisées par les égyptologues pour étudier les nécropoles royales des Pharaons et les Pyramides.

Enfin, le projet d’inscrire la basilique de Saint-Denis et sa nécropole royale au patrimoine mondial de l’UNESCO semble bloqué alors que la basilique est la première église construite dans le style dit gothique du monde.

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