Cette matière n'est tout simplement pas recyclable. Personne n'a encore trouvé de façons de le réutiliser.
Cinq cents ans après la découverte du caoutchouc par les Aztèques, une nouvelle découverte surgit. Le matériau inventé par une équipe de l'Ecole Supérieure de Physique et de Chimie Industrielles de Paris (ESPCI ParisTech) et que la société Arkema s'apprête à commercialiser possède la propriété de cicatrisation. C'est en d'autres termes, un caoutchouc <
En général, lorsqu'un tel matériau souple est coupé, des liaisons chimiques sont irréversiblement cassées. C'est par exemple le cas dans le caoutchouc, assemblage de longues chaînes. Le nouvel élastomère doit sa solidité non à des liens chimiques forts mais à des liaisons hydrogène entre molécules, comme dans l'eau liquide. Ces liens «physiques» sont réversibles. Si les deux bouts fraîchement sectionnés sont rapprochés, les ponts hydrogène se reconstruisent. En revanche, si l'on attend trop longtemps, les liaisons ont tendance à se reformer à l'intérieur de la moitié coupée, rendant la «soudure» impossible.
L'autre différence avec les polymères classiques est justement le recours à des acides gras, des molécules plus petites et issues de la biomasse plutôt que de la pétrochimie. Tout l'art des chimistes a consisté à trouver les bonnes proportions et le bon tour de main. Ironie de l'histoire, leur motivation initiale était d'inventer une nouvelle façon de faire des matériaux souples, dans la lignée de la chimie supramoléculaire chère au prix Nobel de chimie Jean-Marie Lehn. Cette propriété fascinante n'a pas encore d'applications très claires même si Arkema, très sollicitée, négocie déjà avec quelques fabricants. En revanche, ce concept servira dès cette année pour fabriquer des additifs pour bitumes applicables à plus basse température, donc moins coûteux énergétiquement.