Cathédrale Notre-Dame de Reims | |
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Latitude Longitude | |
Pays | France |
Région | Champagne-Ardenne |
Département | Marne |
Ville | Reims |
Culte | Catholique romain |
Type | Cathédrale |
Rattaché à | Archidiocèse de Reims (siège) |
Début de la construction | 1211 |
Fin des travaux | 1275 (gros œuvre) |
Style(s) dominant(s) | Gothique |
Classé(e) |
Monument historique Patrimoine mondial |
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Notre-Dame de Reims est une cathédrale du XIIIe siècle, postérieure à Notre-Dame de Paris et Notre-Dame de Chartres, mais antérieure aux cathédrales Notre-Dame de Strasbourg, Notre-Dame d'Amiens et à celle de Beauvais. Consacrée à la Vierge Marie, la cathédrale a été achevée au XIVe siècle lorsqu'on l'agrandit pour pouvoir accueillir les personnes présentes aux sacres royaux.
Il s'agit de l'une des réalisations majeures de l'art gothique en France, tant pour son architecture que pour sa statuaire qui ne compte pas moins de 2 303 statues. Elle est inscrite, à ce titre, au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1991. Haut lieu du tourisme champenois, elle a accueilli 1 500 000 visiteurs en 2007.
En 401, une première cathédrale fut consacrée à Reims sur d'anciens thermes gallo-romains. Déjà dédiée à la Sainte Vierge, cet édifice accueillit le baptême de Clovis consacré par l'évêque saint Remi (le 25 décembre d'une année comprise entre 496 et 499 selon certains historiens). En 816, le fils de Charlemagne, Louis Ier le Pieux choisit Reims pour y être sacré empereur. C'est le premier sacre d'un monarque français à Reims. En 852, l’évêque Hincmar consacre une seconde cathédrale bâtie à l’emplacement de la première. Sous l'Ancien Régime, celle-ci devient le lieu du sacre des rois de France.
À partir de 976, l'évêque Adalbéron de Reims fait embellir la cathédrale carolingienne. L'historien Richer de Reims, élève d'Adalbéron, nous donne une description très précise des travaux effectués par l'archevêque :
« Dans les premiers temps de sa promotion, il s'occupa beaucoup des bâtiments de son église. Il abattit entièrement les arcades qui, s'étendant depuis l'entrée jusqu'à près du quart de la basilique, la coupaient jusqu'en haut, en sorte que toute l'église, embellie, acquit plus d'étendue et une forme plus convenable. Il plaça, avec les honneurs qui lui étaient dus, le corps de saint Calixte, pape et martyr, à l'entrée même de l'église, c'est-à-dire dans un lieu plus apparent, et il y éleva un autel avec un oratoire très bien disposé pour ceux qui y viendraient prier. Il décora l'autel principal de croix d'or et l'enveloppa d'un treillis resplendissant (…). Il éclaira cette même église par des fenêtres où étaient représentées diverses histoires et la dota de cloches mugissantes à l'égal du tonnerre. »
— Richer de Reims, Histoires, v. 990.
Le 6 mai 1211, l'archevêque de Reims Albéric de Humbert lance la construction de la nouvelle cathédrale de Reims (l'édifice actuel), destinée à remplacer la cathédrale carolingienne détruite par un incendie l'année précédente. Quatre architectes se succédèrent sur le chantier dont le gros œuvre fut achevé en 1275 : Jean d'Orbais, Jean-le-Loup, Gaucher de Reims et Bernard de Soissons.
En 1481, un incendie ravage l'édifice.
Le prestige de la sainte Ampoule et la puissance politique des archevêques de Reims aboutirent à partir d'Henri Ier (1027) à fixer définitivement le lieu du sacre à Reims. Tous les rois de France capétiens, à l'exception d'Hugues Capet, Robert II, Louis VI , Henri IV et Louis XVIII, se sont fait sacrer dans la cité rémoise.
Lorsque Louis IX se fait couronner en 1226, la cathédrale telle qu'on la connaît aujourd'hui est encore en construction.
Le sacre de Charles VII en 1429 revêt une importance toute particulière, en cela qu'il inverse le cours de la guerre de Cent Ans grâce à la ténacité de Jeanne d'Arc dont une statue trône dans la cathédrale.
La cathédrale glorifie la royauté. Sur la façade, au centre de la galerie des rois composée de 56 statues d'une hauteur de 4,5 mètres, Clovis trône entouré de sa femme sainte Clotilde et de saint Remi.
Malgré le fait que Reims soit le symbole du pouvoir royal puisque les rois s'y font sacrer, les troubles de la Révolution française n'ont pas atteint l'ampleur que l'on a pu constater ailleurs comme à Chartres où la structure-même de la cathédrale s'est trouvée menacée. Certaines statues sont cassées, des portails arrachés, le sceptre et la main de justice brûlés. La cathédrale est transformée en magasin à fourrage et le projet de la raser est rapidement abandonné.
En 1860, Eugène Viollet-le-Duc dirige les travaux de restauration de la cathédrale de Reims.
La cathédrale de Reims a été qualifiée de « cathédrale martyre » car, en 1914, peu après le début des hostilités, elle commence à être bombardée par les Allemands. Les premiers obus tombent sur la ville de Reims et sur la cathédrale le 4 septembre 1914, juste avant l'entrée dans la ville des troupes allemandes. En urgence, les abbés Jules Thinot et Maurice Landrieux installent un drapeau blanc pour faire cesser les bombardements.
Le 13 septembre, l'armée française reprend la ville, mais les Allemands se sont solidement retranchés aux environs immédiats de Reims et les bombardements reprennent le 14.
Le 19 septembre 1914, vingt-cinq obus touchent la cathédrale. Un échafaudage resté en place sur la tour nord prend feu vers 15h, permettant à l'incendie de se communiquer à toute la charpente. Le plomb de la toiture fond et se déverse par les gargouilles, détruisant la résidence des archevêques : le palais du Tau. Par la suite, les riverains le ramassèrent et le restituèrent à l'issue du conflit. La destruction du monument entraîne une forte vague d'émotion à travers le pays. Plusieurs prisonniers blessés allemands réfugiés dans la cathédrale sont tués.
La cathédrale est restaurée sous la direction d'Henri Deneux, natif de Reims et architecte en chef des monuments historiques, avec l'aide précieuse de mécènes américains (notamment la famille Rockefeller). Le chantier débute en 1919 et dure encore de nos jours. La charpente de chêne, détruite, est remplacée par une remarquable structure, plus légère et ininflammable, constituée de petits éléments préfabriqués en ciment-armé, reliés par des clavettes en chêne pour garantir la souplesse de l'ensemble.
Deneux s'est inspiré d'un ingénieux système inventé par l'architecte Philibert Delorme au XVIe siècle. Son faible encombrement a permis le dégagement d'un vaste espace, formant une véritable nef, au-dessus du voûtement.
De nos jours, les clochers ne possèdent plus que deux cloches : Marie (7 tonnes et demie) et Charlotte (10 tonnes - à confirmer). Elles ne sont plus utilisées, de peur de continuer à fragiliser le bâtiment, fortement endommagé durant la Première Guerre mondiale.