Pendant plus de 120 ans, le bâtiment va servir à l'activité des pompes funèbres de Paris. Plus de mille personnes y travaillent organisant 150 convois mortuaires quotidiens. La première halle, rue d'Aubervilliers, servait à la préparation des cercueils et à la réalisation des catafalques. La seconde halle, rue de Curial, abritait 80 corbillards et une centaine de chars au rez de chaussée et 18 écuries en sous-sol abritant 300 chevaux. On y trouvait également la réserve de cercueils, plus de 6000, des greniers à fourrage et un réservoir de 50 000 litres d'eau.
Les halles abritaient également une douzaine de magasins proposant toute sorte d'ornements funéraires et des ateliers de menuiserie, de tapisserie, de peinture ou d'armoirerie(par exemple jusqu'au début des années 1980, les pompes funèbres installaient un catafalque à l'entrée des immeubles où venait de mourir une personne).
En 1905, après la séparation de l'Église et de l'État, les Pompes funèbres deviennent municipales.
Au cours du XXe siècle, le bâtiment connait son activité maximale. 1400 personnes y travaillent, presque exclusivement du personnel masculin (seulement une quarantaine de femmes).
Après la Seconde Guerre mondiale, les pompes funèbres se motorisent, la halle Curial devenant un immense garage accueillant 150 fourgonnettes et 92 berlines, toutes des corbillards, avec ses ateliers et mécaniciens.
Le bâtiment n'avait pas de morgue et ne servait pas à l'accueil des corps des défunts à l'exception des périodes de guerre. En effet, pendant la Seconde Guerre mondiale, la guerre d'Indochine et la guerre d'Algérie, à la demande des pouvoirs publics, le bâtiment accueillit les corps rapatriés pour être présentés aux familles.
En mai 1968, les pompes funèbres ne firent pas grève mais fonctionnèrent en autogestion pendant un mois.
Suite à la fin du monopole municipal en 1993, l'activité a décliné pour disparaître en 1997.
En 2003, après avoir lancé une procédure de marchés de définition simultanés mettant en concurrence trois agences d’architecture, la Ville de Paris a confié la maîtrise d’œuvre des travaux de réhabilitation à l’Atelier Novembre, dont le projet préserve l’authenticité du site.
Le Cent Quatre a été inauguré le samedi 11 octobre 2008
Sur 35.000 m2 de planchers, le 104 disposera de 16 plateaux de fabrication artistique de tailles variables et aux équipements modulables, dans lesquels il est prévu d’accueillir chaque année 30 à 35 projets artistiques pour des résidences temporaires de 1 à 12 mois. Des espaces mutualisés (bureaux de production, vestiaires, stockage, salles de formation...) et des régies techniques complètent l’accompagnement de la création artistique.
Deux salles de diffusion de 200 et 400 places sont situées au cœur du bâtiment. Au sous-sol, les anciennes écuries sont rénovées pour pouvoir accueillir des manifestations telles que salons, expositions, événements d’entreprise ou défilés de mode.
Le 104 s’étend sur une parcelle de 15848 m². Sa surface totale est de 36800 m² dont 7300 m² de parkings et 4500 m² de traversée centrale, soit 25000 m² de surfaces exploitables.