Cent Quatre | |||
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Informations géographiques | |||
Coordonnées | |||
Pays | France | ||
Localité | Paris | ||
Informations générales | |||
Date d'ouverture | 2008 | ||
Collections | Art moderne Sculptures Peintures Arts graphiques Photographie Nouveaux médias Cinéma Architecture Design | ||
Informations visiteurs | |||
Adresse | 104 rue d'Aubervilliers 75019 Paris | ||
Site internet | www.104.fr | ||
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Le Cent Quatre est un établissement public de coopération culturelle parisien, ouvert depuis le 11 octobre 2008 sur le site de l'ancien Service municipal des pompes funèbres, au 104 rue d'Aubervilliers, dans le 19e arrondissement de Paris.
En 1870, l'archevêché de Paris, en charge des enterrements sur la ville, installe un service de pompes funèbres sur le lieu dit des Petits Noyers. Il va alors commander la construction d'un nouveau bâtiment sur ce site, une parcelle de 26 000 m², le long des voies ferrées de la gare de Paris-Est, entre la rue des Vertus (actuelle rue d'Aubervilliers) et la rue Curial à la place des abattoirs de Villette-Popincourt.
En 1874, après deux ans de travaux, le nouveau bâtiment des pompes funèbres de Paris est inauguré au 104 de l’ancienne rue des Vertus (actuelle rue d'Aubervilliers). Il est l'œuvre des architectes Delebarre de Bay et Godon, sous la houlette de Victor Baltard, architecte de la ville de Paris. Ils ont conçu un bâtiment dans le style de l’architecture industrielle de l'époque (celle des grandes gares et des halls d'exposition universelle), utilisant largement le verre et la brique et des structures de fonte et de fer. Le bâtiment qui a une superficie équivalente à celle de la place de la République est composé de deux grandes halles dotées de verrières, de quais de déchargement, de cours anglaises, d'écuries et de caves sur plus de 270 mètres de long.
L’ensemble a été inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1997. Le lieu possède une forte charge symbolique. Sa théâtralité se traduit par une alternance de petites cours et de longues halles suivant un axe visuel qui traversait autrefois la parcelle d’une extrémité à l’autre. Le caractère fermé des façades sur les rues Curial et d’Aubervilliers renforce la sensation, une fois à l’intérieur du lieu, d’un dehors qui s’efface.
Le maire de Paris a décidé de protéger et de réhabiliter l’ensemble architectural du 104, rue d’Aubervilliers en l’inscrivant dans une démarche de renouvellement urbain.
Le Cent Quatre est statutairement un établissement public à caractère industriel et commercial de coopération culturelle sous le nom officiel de 104 CENT QUATRE. Les deux directeurs, Robert Cantarella et Frédéric Fisbach, ont été nommés en 2005 par le maire de Paris Bertrand Delanoë. Leur mandat arrivant à expiration au printemps 2010, une nouvelle direction est mise en place sur la base d'un appel d'offre public. Le 9 juin 2010, José Manuel Gonçalves est nommé directeur du Cent Quatre.
Le projet consiste à inviter des artistes de toutes disciplines à venir produire des œuvres en ouvrant régulièrement au public les portes de leurs ateliers pour montrer le cheminement de l'art.
Le 104 s'inscrit dans un réseau de lieux d’art européens réfléchissant aux mêmes problématiques. À Berlin, Sasha Waltz et Jochen Sandig pour la danse, Folkert Uhde pour la musique, viennent d’ouvrir le RadialSystem dans un ancien transformateur électrique situé au bord de la Spree. À Rome, en 2008, Zone Attive aménage dans les anciens abattoirs de la ville un complexe de 10 000 m² dédié à l’innovation dans les arts. À Madrid, le Matadero se situe aussi dans les anciens abattoirs, fleuron de l’architecture industrielle, et s’étend sur 148 000 m². Tous ces lieux sont créés sur des bases similaires au 104 : ils croisent les arts et se soucient de transmission. Ces nouveaux sites d’art s’attachent, ensemble, à repenser la place de l’artiste dans la société, les conditions de production et les modes d’accès à l’art.
Un restaurant et un café assureront la convivialité de cet équipement, des commerces de proximité s'implanteront prochainement.
Il est prévu que des entreprises utilisent le 104 pour y tenir des congrès, salons, évènements, pour y présenter de nouveaux produits.
Une pépinière d’entreprises culturelles pourrait accueillir, pour deux à quatre ans, une dizaine de jeunes sociétés choisies par la direction du 104 pour la qualité de leur projet et les synergies possibles avec les artistes résidents et les équipements du site. Ces sociétés bénéficieront d’un accompagnement professionnel pour le développement de leurs activités.
Le projet du 104 a aussi un projet social. Ce quartier parisien au fort taux de chômage et d'échec scolaire, permet d'associer dès l'origine la recherche d'une démocratisation de l'accès à l'art et d'un développement économique. Un équipement de proximité permet aux habitants du quartier de mener à bien leurs pratiques artistiques en complicité avec les artistes invités : le cinq.
Le Cent Quatre travaille aussi avec des entreprise d'insertion, dans le cadre de marchés publics, apportant ainsi à des publics dit en "difficultés" des emplois dans le domaine de l'accueil, de la billetterie, de la sécurité et de la maintenance informatique.
Associé à la réhabilitation profonde du quartier (ouverture des Jardins d'Éole), l'implantation d'un équipement culturel revendiquera un rayonnement international qui pourra apporter une réelle plus-value sociale pour les habitants du quartier, tout en essayant de maintenir une mixité sociale.
Dans leur éditorial diffusé dans la lettre du 104 du mois de juin 2007, suite à l'invasion du local de préfiguration par le Comité des mal logés du 19°, Robert Cantarella et Frédéric Fisbach: « Nous pensons qu’il y a urgence et nécessité à ouvrir un tel lieu dans le quartier Flandre–Aubervilliers. L’art en sortira grandi, les habitants, les Parisiens, les visiteurs étrangers pourront y trouver un logement de l’esprit, du corps, des langues et des écritures. Voilà pourquoi le 104 existe avec et au milieu des habitations ».