Paris-Est | |
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Localisation | |
Pays | France |
Ville | Paris |
Arrondissement | 10e |
Adresse | Place du 11 novembre 1918 75010 Paris |
Gestion et exploitation | |
Propriétaire | RFF/SNCF |
Exploitant | SNCF |
Services | TGV Est ICE Intercités Grand bassin parisien est TER Vallée de la Marne |
Caractéristiques | |
Voies | 29 |
Transit annuel | 34 millions |
Zone | 1 (Carte Orange) |
Altitude | 43 m |
Historique | |
Mise en service | 5 juillet 1849 |
Architecte | François-Alexandre Duquesney |
Monument historique | Inscrit MH |
Correspondances | |
Métro | |
Bus | RATP 30 31 32 38 39 46 47 56 65 350 OpenTour |
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La gare de l'Est est l'une des six grandes gares terminus du réseau de la SNCF à Paris. Elle se trouve dans le Xe arrondissement, non loin de la gare du Nord. Sa façade ferme la perspective de l'axe nord-sud percé par le baron Haussmann et constitué principalement par le boulevard de Strasbourg.
Avec 34 millions de voyageurs par an environ, c'est la cinquième gare de Paris. Son activité, affaiblie depuis la création du RER E, a augmenté depuis la mise en service du TGV Est avec un surplus de 22 % de voyageurs grandes lignes.
Au sommet du fronton Ouest, une statue du sculpteur Philippe Joseph Henri Lemaire représente la ville de Strasbourg, tandis que le fronton Est est orné d'une statue figurant Verdun, œuvre du sculpteur Varenne.
Un réaménagement important de la gare de l'Est a accompagné la mise en service du TGV Est en 2007.
À l'époque de la mise en place du réseau national, il existe une opposition entre les compagnies ferroviaires qui veulent limiter les coûts d'exploitation en utilisant une seule gare terminus pour desservir plusieurs lignes et les ingénieurs de l'État qui estiment que des gares séparées améliorent la qualité de l'exploitation. Pour la ligne Paris-Strasbourg, la décision de créer une gare séparée de la gare du Nord a été notamment défendue par l'ingénieur Cabanel de Sermet. Au moment des débats sur le tracé de la ligne Paris-Strasbourg, il avait aussi été question d'aboutir à gare d'Austerlitz ou à gare de Lyon.
La gare de l'Est est ouverte en 1849 par la Compagnie de Paris à Strasbourg, sous le nom d'« embarcadère de Strasbourg ». Elle comprend alors deux voies à quai pénétrant sous un grand hall. Cette partie la plus ancienne correspond au hall Grandes lignes actuel (moitié ouest de la gare). Ses plans sont dus à l'architecte François-Alexandre Duquesney et à l'ingénieur Pierre Cabanel de Sermet ; les travaux commencent en 1847, et Napoléon III l'inaugure en 1850. Elle prendra le nom de « gare de l'Est » en 1854, après un premier agrandissement consécutif à la mise en service de la ligne de Mulhouse dont la compagnie, devenu Compagnie des chemins de fer de l'Est, avait obtenu la concession. La gare compte alors quatre voies à quai, dont deux nouvelles à l'extérieur du hall, et la ligne est elle-même dédoublée, de deux à quatre voies, jusqu'à la bifurcation de Noisy-le-Sec, point où les lignes de Strasbourg et de Mulhouse se séparent. Elle connait d'importantes transformations en 1885, puis en 1900. À cette date, les voies sont raccourcies et ne pénètrent plus dans le hall.
Enfin entre 1926 et 1931, elle est dédoublée sur les plans de l'architecte en chef de la « Compagnie des chemins de fer de l'Est » Jules Bernaut, prenant sa physionomie actuelle. La nouvelle partie située à l'Est est symétrique à la première. La gare compte alors 30 voies à quai. Cet agrandissement entraîne une profonde modification du quartier.
Le 4 octobre 1883, la gare de l'Est est le théâtre du départ du premier Orient-Express à destination de Constantinople.
Cette gare, tête d'une ligne stratégique vers l'Est de la France est aussi le lieu des grandes mobilisations, et ce, au début des deux conflits mondiaux (1914 / 1939). Dans le cadre du programme de défense passive, un poste de régulation souterrain a été construit sous les voies 2 et 3 peu avant la seconde guerre mondiale pour assurer continuité du service en cas de bombardement.
Dans le hall Grandes lignes, une peinture monumentale, Le Départ des poilus, août 1914, offerte par le peintre américain Albert Herter, « en souvenir de son fils mort » devant l'ennemi en 1918, près de Château-Thierry (dans l'Aisne), était exposée depuis 1926 en présence du maréchal Joffre.
Cette peinture monumentale de 5 m de haut sur 12 m de long, décrochée début mars 2006 pour être transférée, en vue de sa restauration, à la Cité du train de Mulhouse, a été réinstallée en 2008.
En 1962, est mise en service l'électrification 25 kV 50 Hz de la section Paris-Gare de l'Est - Château-Thierry de la ligne Paris - Strasbourg.
La gare, pour ses façades et toitures, ainsi que les deux halls d'arrivée et de départ, fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 28 décembre 1984.
La SNCF a rénové la gare de l'Est pour une dépense de 60 millions d'euros à l'occasion de l'arrivée de la grande vitesse ferroviaire. Le cœur de gare, autrefois destiné uniquement au traitement des bagages, devient une passerelle intermodale avec la station du même nom du métro de Paris, rénovée elle aussi pour l'occasion. Cette rénovation a été récompensée par un Brunel Awards en 2008.
Cette nouveauté risque d'influer sur le public : les voyageurs TGV ont globalement un pouvoir d'achat plus élevé que celui des voyageurs de la banlieue Est ; la SNCF a même d'ores et déjà prévu un agrandissement de la zone commerciale de la gare de 3200 à 5500 mètres carrés.