Château de Maisons-Laffitte | |||
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Période ou style | Classique | ||
Type | château | ||
Architecte | François Mansart | ||
Début construction | 1630 | ||
Fin construction | 1651 | ||
Propriétaire initial | René de Longueil | ||
Propriétaire actuel | État | ||
Destination actuelle | Musée | ||
Protection | Classé MH (1914) | ||
Site Internet | [Site officiel Site officiel] | ||
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Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région historique | Île-de-France | ||
Région | Île-de-France | ||
Département | Yvelines | ||
Commune française | Maisons-Laffitte | ||
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Le château de Maisons-Laffitte, à l'origine château de Maisons, est un château situé à Maisons-Laffitte dans les Yvelines, chef-d'œuvre de l'architecture civile française du XVIIe siècle, qui constitue une référence majeure dans l'histoire de l'architecture.
Le château est ouvert au public et géré par le Centre des monuments nationaux.
Les Longueil, ancienne famille de parlementaires, possédaient pour partie la seigneurie de Maisons depuis 1460, et en pleine propriété à partir de 1602. À partir de 1630, et pendant sans doute vingt à trente ans, René de Longueil, premier président de la Cour des aides puis président à mortier au Parlement de Paris, consacre la fortune héritée de sa femme, Madeleine Boulenc de Crévecœur (décédée en 1636), à la construction d'un magnifique château. Il peut passer l'été dans son château en 1649, mais les travaux des dépendances se poursuivent bien au-delà de cette date.
Sur la foi des témoignages des contemporains, le bâtiment est attribué à l'architecte François Mansart. Aucun document ne corrobore cette attribution, en dehors d'un paiement de 26.000 livres effectué par René de Longueil au profit de François Mansart en 1657, a priori après l'achèvement du château. Néanmoins, elle est affirmée par un pamphlet intitulé « La Mansarade » qui accuse l'architecte d'avoir réalisé, après avoir fait élever le premier étage, qu'il avait commis une erreur dans ses plans et d'avoir fait abattre tout ce qui avait été construit pour tout recommencer.
Charles Perrault attribue également Maisons à Mansart : « Le château de Maisons, dont Mansart a fait tous les bâtiments et les jardinages, est d'une beauté si singulière qu'il n'est point d'étranger qui ne l'aille voir comme l'une des plus belles choses que nous ayons en France. » Perrault souligne que l'architecte avait l'habitude de faire refaire parfois plusieurs fois certaines parties de ses bâtiments, à la recherche de la perfection. Ceci pourrait expliquer la durée anormalement longue de la construction, étalée sur plusieurs décennies.
À la mort de René de Longueil, en 1677, le château reste dans sa descendance jusqu'en 1736, date à laquelle Marie-Renée de Belleforière de Soyecourt, son arrière-petite-fille,lègue le château à son petit-fils, Louis-Armand de Seiglière de Belleforière, à l'occasion de son mariage avec Marie-Anne de Beauvilliers. En mai 1747, le château est visité par Louis XV et la marquise de Pompadour qui cherche une demeure en bordure de Seine. Le roi fait étudier par Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne (1711-1778), dernier des Mansart et arrière-arrière-petit-neveu de François Mansart, la possibilité de transformation du château, notamment dans sa façade sur jardin. Rappelons que le château était alors en fort mauvais état, surtout depuis l'incendie survenu en 1723 dans l'appartement de la reine, situé dans l'aile droite, où avait logé Voltaire. Les modifications envisagées par Mansart de Sagonne ont été décrites et commentées par Jacques-François Blondel, célèbre théoricien et professeur de l'Académie royale d'architecture, grand admirateur du château, dans son "Cours d'architecture". Le projet demeura sans suite, la marquise ayant jeté son dévolu sur Bellevue, près de Meudon. En 1777, le château devient la propriété du comte d'Artois, frère de Louis XVI et futur Charles X, qui y fait réaliser d'importantes transformations intérieures par son architecte, François-Joseph Bélanger. Ces travaux sont interrompus en 1782 en raison du manque d'argent. Le château n'est plus entretenu et se délabre.
Confisqué comme bien national sous la Révolution, il est vendu en 1798 à un fournisseur aux armées, M. Lauchère, puis, en 1804, au maréchal Lannes et enfin, en 1818, au banquier parisien Jacques Laffitte. Celui-ci procède, à partir de 1834, à l'urbanisation du parc sous forme d'un lotissement et détruit les magnifiques écuries pour fournir aux acheteurs des matériaux de construction. En 1844, le château lui-même passe à sa fille, la princesse de la Moskowa qui le cède en 1850 à Charles Xavier Thomas de Colmar, inventeur de la première machine à calculer industrielle : l'arithmomètre Thomas. En 1877, les héritiers de Thomas de Colmar, cèdent le château au peintre Tilman Grommé qui lotit le petit parc et démolit le portail d'entrée de l'avant-cour qui, sévèrement réduite, est close par une grille en fer forgé qui proviendrait du château de Mailly en Picardie.
En 1905, l'État rachète le château pour le sauver de la démolition ; il est classé Monument historique en avril 1914.