Cité de Carcassonne - Définition

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XXe et XXIe siècles

Panorama de la ville fortifiée de Carcassonne et du Pont Vieux traversant l'Aude

En 1903, la Cité passe de la tutelle du ministère de la guerre au ministère des beaux-arts et en 1918, l'armée quitte définitivement la Cité de Carcassonne. En 1920, l'hôtel de la Cité est construit à l'intérieur même de la Cité entre le château comtal et la cathédrale de Saint-Nazaire. Cette construction néo-gothique provoque à l'époque de nombreuses protestations. En 1926, les Monuments historiques étendent leur protection en classant les terrains situés près des restes de la barbacane de l'Aude, les accès et la porte de l'Aude, ainsi qu'en inscrivant le Grand Puits au titre des Monuments historiques. En 1942, le classement s'étend encore avec l'ajout, en trois fois, de terrains autour de la Cité. Cette extension permet de protéger les abords directs de l'enceinte en empêchant d'éventuelles constructions.

En 1944, la Cité de Carcassonne est occupée par les troupes allemandes qui utilisent le château comtal comme réserve de munitions et d'explosifs. Les habitants sont expulsés de la Cité. Joë Bousquet, commandeur de la légion d'honneur, s'indigne de cette occupation et demande par lettre au préfet la libération de la Cité considérée par tous les pays comme une œuvre d'art qu'il faut respecter et laisser libre.

En 1961, un musée est installé dans le château comtal. Puis en 1997, la Cité est classée au patrimoine mondial par l'UNESCO. Aujourd'hui, la Cité est devenue un site touristique important qui reçoit plus de 2 millions de visiteurs chaque année. Ces classements permettent à l'État de recevoir des subventions pour l'entretien du site. En contre-partie, il doit respecter l'architecture des lieux lors de constructions ou de rénovations et doit ouvrir la Cité aux visiteurs. Les monuments historiques gèrent les visites et la gestion du château comtal. Ils ont récemment rénové le parcours de visites en 2006 et 2007 en ajoutant une salle de projection et une nouvelle signalétique.

La légende de Dame Carcas

Buste de la Dame Carcas devant la porte narbonnaise

La légende de Dame Carcas tente d'expliquer l'origine du nom de la Cité de Carcassonne. L'histoire dit que l'armée de Charlemagne était aux portes de la Cité aux prises des Sarrasins. Une princesse était à la tête des chevaliers de la Cité après la mort de son mari. Il s'agit de la Princesse Carcas. Le siège dura 5 ans.

Mais au début de la sixième année, la nourriture et l'eau se faisaient de plus en plus rares. Dame Carcas voulut faire l'inventaire de toutes les réserves qu'il restait. Les villageois lui amenèrent un porc et un sac de blé. Elle eut alors l'idée de nourrir le porc avec le sac de blé puis de le précipiter depuis la plus haute tour de la Cité au pied des remparts extérieurs.

Charlemagne et ses hommes, croyant que la Cité débordait encore de vivres au point de gaspiller un porc nourri au blé, leva le siège. Voyant l'armée de Charlemagne quitter la plaine devant la Cité, Dame Carcas remplie de joie par la victoire de son stratagème décida de faire sonner toutes les cloches de la ville. Un des hommes de Charlemagne s'écria alors "Carcas sonne !", d'où le nom de la Cité.

La vie dans la Cité

Auberge de jeunesse de la Cité de Carcassonne

La vie dans la Cité a été étudiée par de nombreux historiens. À l'époque féodale, la famille Trencavel est riche grâce à ses terres et divers droits et la vie des seigneurs et de l'entourage de la cour est assez faste. Le château comtal est élégamment décoré et le lieu attire de nombreux troubadours. La vie de la Cité est rythmée par les foires et les marchés. C'est en 1158 que Roger de Béziers autorise deux foires annuelles durant laquelle la protection des marchands et des clients est assurée par le vicomte. Une monnaie locale prouve la vitalité et la richesse de la Cité. Le commerce y est important et fait vivre de nombreuses personnes. La nourriture est abondante et variée : porc salé, pain de froment, brochet, choux, navet, fèves, etc..

À l'époque royale, la Cité n'est plus aussi active. Les garnisons ont désormais un rôle prépondérant. Le roi met en place l'institution des sergents d'armes. Il s'agit de soldats qui ont pour mission de garder la Cité. Ils sont commandés par un connétable qui fixe les tours de garde et les surveillances diverses des sergents. Le nombre d'hommes initialement de 220 décline à 110 au XIVe siècle. Ces « sergenteries » deviennent héréditaire en 1336. Un texte de 1748 décrit avec précision le cérémonial de la mise en place des patrouilles et des gardes. Il décrit aussi les avantages et inconvénients de cette fonction. Les soldats étaient rémunérés par une solde perpétuelle qui conférait à la garnison le nom de "morte-payes". La Cité était aussi bien pourvue en armes de défense et de guerre. Un inventaire de 1298 décrit des machines de jet comme des espringales, des balistes et des mangonneaux, du matériel de siège comme des poutres, des hourds démontés et tout ce qu'il faut pour faire du travail de sape, du matériel de transport comme des chars, du matériel de bâtiment avec de nombreuses pièces de rechange et du matériel d'alimentation notamment pour stocker de l'eau, important en période de siège. Elle servit ainsi de réserve pour alimenter les diverses batailles qui eurent lieu dans la région.

Lorsque la ville basse s'est développée au détriment de la ville haute, les conditions de vie dans la Cité changèrent énormément. Au XIXe siècle après l'abandon de la Cité par les militaires, la Cité enfermée dans sa double enceinte, devient un quartier abandonné où se concentre la misère. Seuls les tisserands pauvres vivent dans les lices dans des masures adossées aux murailles dans des conditions d'hygiène dignes du Moyen-Age. À la fin du XIXe siècle les occupants des maisons qui occupaient les lices sont progressivement expropriés et les lices restaurées dans leur état original. Viollet-le-Duc voit cette action comme une opération de nettoyage. La population chassée déménage alors en partie dans la ville basse et en partie à l'intérieur des murs de la Cité.

De nos jours, à l'intérieur de la Cité, la vie quotidienne n'est pas toujours facile. Les ruelles sont étroites, difficiles d'accès et les habitations sont vétustes, mais l'authenticité des lieux attirent de nombreux visiteurs. La Cité possède plusieurs hôtels dont un hôtel de luxe, l'« hôtel de la Cité », une auberge de jeunesse, et de nombreux restaurants et boutiques de souvenirs.

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