Le premier Congrès international de botanique s’est déroulé à Paris en 1900, puis à Vienne en 1905, à Bruxelles en 1910. Le suivant devait se tenir à Londres en 1915 mais la guerre et les difficultés qui l’ont suivi en on empêché son organisation. Le quatrième congrès s’est finalement tenu à Ithaca en 1926, suivi de Cambridge en 1930 puis d’Amsterdam, à nouveau, en 1935. La Seconde Guerre mondiale interrompt à nouveau l’organisation de ces colloques qui ne reprennent qu’en 1950 suivant un rythme de six années entre chaque manifestation. Celles-ci rassemblent un nombre croissant de spécialistes : environ un millier en 1930 et en 1935, plus de deux mille en 1959, plus de trois mille en 1969 et plus de quatre mille depuis 1993.
Numéro | Année d’organisation | Lieu | Président(s) |
I | 1900 | Paris | Jules De Seynes (1833-1912) |
I | 1905 | Vienne | Richard von Wettstein von Wettersheim (1863-1931) et Julius von Wiesner (1838-1916) |
I | 1910 | Bruxelles | Baron de Moreau et Théophile Alexis Durand (1855-1912) |
IV | 1926 | Ithaca | Liberty Hyde Bailey (1858-1954) |
V | 1930 | Cambridge | Albert Charles Seward (1863-1941) |
VI | 1935 | Amsterdam | Johannes Cornelius Schoute (1877-1942) |
VII | 1950 | Stockholm | Carl Johan Fredrik Skottsberg (1880-1963) |
VIII | 1954 | Paris | Roger Heim (1900-1979) |
IX | 1959 | Montréal | W.P. Thompson |
X | 1964 | Édimbourg | Sir George Taylor (1904-1993) et H. Godwin |
XI | 1969 | Seattle | Kenneth Bryan Raper (1909-1987) et K. Thiman |
XII | 1975 | Léningrad | Armen Leonovich Takhtajan (1910-) |
XIII | 1981 | Sydney | R. Robertson |
XIV | 1987 | Berlin | K. Esser et Frans Antonie Stafleu (1921-1997) |
XV | 1993 | Tokyo | Miyoshi Furuse |
XVI | 1999 | Saint Louis | Peter Hamilton Raven (1936-) |
XVII | 2005 | Vienne | Marianne Popp et Michael Hesse |
Le premier congrès international s’est déroulé à Paris du 1er octobre au 10 octobre 1900 dans le cadre de l’Exposition universelle. Le président du comité d’organisation est Édouard Ernest Prillieux (1829-1915). 230 personnes y participent. L’herbier du Muséum national d'histoire naturelle et le domaine forestier des Barres font l’objet de visites. Les actes du congrès paraissent à Lons-le-Saunier et sont divisés en trois partis : les communications d’ordre général sur la physiologie, la morphologie et la biologie végétale, celles portants sur les mêmes sujets mais plus spécialisés, celles, enfin, portants sur la botanique descriptive et géographique. Parmi les communications importantes, il faut citer celles de Hugo de Vries (1848-1935) sur la variabilité et la mutabilité chez les végétaux, de Kurt Gerber (1904-?) sur la respiration des graines oléagineuses, de René Charles Joseph Maire (1878-1949) sur les gamètes des champignons urédiniomycètes, de Joseph Marie Philippe Lévêque de Vilmorin (1872-1917) sur des expériences de sélection d’Anthriscus sylvestris, de Théophile Alexis Durand (1855-1912) et Emile August Joseph De Wildeman (1866-1947) sur la flore du Congo, d’Auguste Jean Baptiste Chevalier (1873-1956) sur celle de la région de Tombouctou. Parmi les débats de ce premier colloque, on peut citer celui portant sur les moyens à mettre en œuvre pour réaliser une instruction populaire sur les champignons ainsi qu’une conférence de Charles Henri Marie Flahault (1852-1935) sur un projet de nomenclature phytogéographique. Il également décidé que la langue utilisé pour les prochains congrès seront l’anglais, l’allemand et le français, toute communication étant immédiatement traduite dans ces langues. Il est également décidé qu’un comité international, dirigé par John Isaac Briquet (1870-1931), aura la charge de la préparation des documents devant servir de base aux discussions sur le code de nomenclature botanique. Enfin, un projet de revue internationale, chargée de publier les nouveaux noms et les nouvelles recombinaisons est proposé par Henri Hua (1861-1919).
500 personnes participes au deuxième congrès de Vienne du 11 juin au 18 juin 1905, près de 200 institutions ou sociétés de botanique étaient représentées. Une exposition botanique à l’orangerie du château de Schönbrunn est organisée et présente notamment des manuscrits et des dessins du baron Nikolaus Joseph von Jacquin (1727-1817). Le congrès est dirigé par Julius von Wiesner (1838-1916) et Richard von Wettstein von Wettersheim (1863-1931), le secrétariat est assuré par Alexander Zahlbruckner (1860-1938) et l’édition des actes par Johannes Paulus Lotsy (1867-1931). Le plus important travail réalisé durant ce colloque est la révision du code de nomenclature dit de Candolle. Les discussions sont présidées par Charles Henri Marie Flahault (1852-1935) et se basent sur des textes préparés par le rapporteur John Isaac Briquet (1870-1931). Diverses tendances s’affrontent, notamment les botanistes américains conduits par Nathaniel Lord Britton (1859-1934) et les Britanniques des Jardins botaniques royaux de Kew. Il est notamment discuté de l’obligation d’établir des diagnoses en latin ainsi que le principe de conservation du nom générique. Les discussions sont violemment mais brièvement interrompus par Carl Ernst Otto Kuntze (1843-1907) qui déclare que le congrès est incompétent et illégitime. Finalement, J.I. Briquet est chargé de diriger le comité éditorial pour la publication des Règles internationales de la nomenclature botaniques (qui paraissent effectivement en 1906). Les problèmes de nomenclature particuliers en cryptogamie et en paléobotanique, qui réclament une attention particulière, sont remise au congrès suivant. L’organisation de celui-ci est confiée à l’Association internationale des botaniques (fondée en 1901 mais qui n’a pas joué un grand rôle dans l’organisation du congrès de Vienne).
Ce congrès réunit, du 14 au 22 mai 1910, plus de trois cents scientifiques sous la présidence du baron de Moreau, ministre belge, et de Théophile Alexis Durand (1855-1912), le secrétariat, comme la parution des actes, étant assuré par Emile August Joseph De Wildeman (1866-1947). J.I. Briquet présente un Recueil des documents destinés à servir de base aux débats de la section de nomenclature systématique du Congrès international de botanique de Bruxelles, 1910, présenté au nom du Bureau permanent de nomenclature et des Commissions de nomenclature cryptogamique et palaéobotanique qui abouti à la révision et la parution d’une deuxième édition des Règles de nomenclature (en 1912).
Ce congrès attire près de 800 participants, principalement des Américains, qui sont accueilli par le doyen de la faculté d’agriculture, Liberty Hyde Bailey (1858-1954). Le congrès est organisé en treize sections qui portent sur la botanique proprement dites mais également sur l’agronomie, l’horticulture, la foresterie et la pharmacologie. Diverses excursions sont proposées qui permettent de découvrir les Chutes du Niagara, le parc naturel des Montagnes Rocheuses, etc. Les comptes rendus sont édités par Benjamin Minge Duggar (1872-1956).
Le Congrès est précédé, les 14 et 15 août 1930, d’une excursion exceptionnelle de Londres et les visiteurs étrangers peuvent découvrir les collections détenus par la Société linnéenne de Londres et la Royal Society. Le congrès se tient du 16 au 23 août dans diverses écoles de Cambridge. Les participants sont accueillis par le vice-chancelier de l’université (qui vante dans son discours les mérites du latin comme langue international des botanistes) et le président du congrès, Albert Charles Seward (1863-1941). Plus de mille participants suivent huit sections thématiques : bactériologie, phytogéographie et écologie, génétique, cytologie, morphologie et anatomie, mycologie et pathologie végétale, physiologie végétale, paléobotanique et, enfin, nomenclature et taxinomie.
L’un des sujets majeurs est la révision du Code de nomenclature dont la discussion se base sur un Recueil synoptique dont la direction de la réalisation avait été confiée à J. Briquet. Mais la mort de ce dernier, l’année suivante, retarde la parution de la mise à jour du Code. Un annuaire mondial des botanistes est présenté par Thomas Ford Chipp (1886-1931) et sera publié l’année suivante. Malheureusement, la mort de son responsable, en interrompra la publication. Ce congrès est aussi l’occasion de la remise de sept titres de docteur honoris causa à des personnalités du monde de la botanique. Les comptes rendus sont publiés par T.F. Chipp et par Frederick Thomas Brooks (1882-1952).