De Havilland DH.98 Mosquito - Définition

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Conception et développement

Tout au long des années 1930, le constructeur De Havilland se taille une solide réputation dans la conception d’avions civils à grande vitesse, notamment grâce à l'avion postal DH.88 Comet (en), et l'avion de ligne DH.91 Albatross (en) qui utilisent avec succès une structure de bois.

L'élaboration du Mosquito débute avant-guerre, et les ingénieurs de De Havilland envisagent d'abord une adaptation de l'Albatross, armé de trois tourelles et motorisé par deux moteurs Rolls-Royce Merlin, capable de transporter un équipage de six membres. Le design qui en résulte s'avère néanmoins médiocre, et d'autres pistes sont explorées, comme l'adjonction d'une paire de moteurs supplémentaires. Les plans sont ensuite remaniés dans l'objectif d'alléger l'appareil. À chaque tourelle retirée, les designers de chez De Havilland observent une nette amélioration des performances de leur projet. Ils décident alors d'aller jusqu'au bout du concept, et débouchent sur un appareil très original : un petit bombardier en bois désarmé, bi-place et bi-moteur, très léger et si rapide qu'aucun chasseur n'aurait ni le temps ni la vitesse requise pour l'intercepter. Il est prévu pour être capable d'emporter 1 000 lb (454 kg) de bombes sur une distance de 1 500 miles (2 500 km), à la vitesse de 400 mph (650 km/h), soit pratiquement le double de la vitesse des bombardiers alors en exercice, et supérieure à celle des chasseurs allemands : en 1936, le prototype de démonstration du Messerschmitt Bf 109 A remporte le contrat de l'armée allemande en atteignant les 470 km/h de vitesse maximale, et le Bf 109V13, qui bat le record du monde de vitesse avec 610,5 km/h, en novembre 1937, est un prototype désarmé spécialement conçu pour battre des records, sans aucun rapport avec les versions de série.

Le Mosquito est développé à partir d'une structure en bois faite de balsa et de bouleau, à l'aide d'une technique très avancée pour l'époque. Cette particularité lui permet de disposer d'un poids plus faible qu'une structure métallique, pour assurer des missions de reconnaissance et de bombardement léger. Sa conception en bois permet également de minimiser le recours à des matériaux stratégiques tels que l'aluminium et l'acier, précieux en temps de guerre, et se révèle un atout lors de l'apparition des premiers radars allemands, sa structure en bois le rendant difficilement détectable, contrairement aux structures métalliques.

L’Air Ministry se révèle néanmoins peu intéressé par les concepts développés autour de ce bombardier en bois désarmé, et le projet est refusé en octobre 1938. L'Air Ministry informe De Havilland que leur firme serait plus utile à l'effort de guerre en produisant des ailes pour des bombardiers déjà en production. Les ingénieurs de la firme sont néanmoins persuadés d'avoir dessiné un bon appareil et poursuivent son développement. L'appareil parvient à susciter l'intérêt de Wilfrid Freeman (en), en charge du réarmement de la Royal Air Force, et qui s'est déjà distingué par ses choix judicieux et peu orthodoxes en soutenant les projets qui donnèrent naissance au Supermarine Spitfire et au Hawker Hurricane. Le 1er mars 1940, De Havilland parvient ainsi à obtenir un contrat pour cinquante appareils, dont un prototype. Mais la construction du prototype et la poursuite du développement du projet est brutalement interrompue par la défaite de Dunkerque, tous les efforts se portant sur la production des appareils existants. Le besoin en chasseurs devient ensuite essentiel pour l'Angleterre, et un nouveau contrat est passé en juillet, portant sur 20 bombardiers et 30 chasseurs lourds. Ce contrat est encore modifié un peu plus tard, avec l'adjonction d'un prototype dédié à la reconnaissance.

La bataille d'Angleterre fait rage lorsque les prototypes sont construits, et 25 % du temps, l'usine est arrêtée par les alertes anti-aériennes. Le prototype de bombardier de jour, baptisé W4050, est terminé le 19 novembre 1940, et réalise son premier vol le 25 novembre. Les estimations théoriques calculaient qu'avec une surface portante, un poids et une motorisation double de ceux du chasseur Spitfire Mk II, il devait être capable d'être plus rapide d'au moins 20 mph (32 km/h). Les essais en vol du prototype W4050 dépassent largement ces estimations initiales, et en février 1941, il surpasse un Spitfire Mk II avec une vitesse maximale de 392 mph (650 km/h) à une altitude de 22 000 pieds (6 700 m), alors que le Spitfire atteint lors de ces essais une vitesse de 360 mph (600 km/h) à 19 500 pieds (6 000 m). Contrairement à la capacité d'emport de 1 000 livres espérée, l'appareil se révèle capable d'emporter de façon effective le quadruple de ce poids en bombes. En conséquence, l'envergure des ailes est augmentée de 52 pieds 6 pouces (16,0 m) à 54 pieds 2 pouces (16,5 m). La largeur des ailes de queue est également augmentée, et l'appareil est doté d'un système d'échappement amélioré, et d'une cellule agrandie. Ces modifications sont intégrées aux versions de productions.

Ce premier prototype est suivi par celui de la version chasseur, W4052, terminé le 15 mai 1941, puis la version de reconnaissance, W4051, le 10 juin 1941.

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