École nationale d'administration (France) - Définition

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Administration de l'école

L'ENA est un établissement public à caractère administratif placé sous la tutelle du Premier ministre, exercée en son nom par la Direction générale de l'administration et de la fonction publique.

Présidence et direction

La présidence du conseil d'administration de l'ÉNA revient de droit au vice-président du Conseil d'État, c'est-à-dire depuis le 3 octobre 2006 à Jean-Marc Sauvé.

Liste des directeurs 
  • Michel Debré (1945)
  • Henri Bourdeau de Fontenay (1945-1963)
  • François Gazier (1963-1969)
  • Pierre Racine (1969-1975)
  • Pierre-Louis Blanc (1975-1982)
  • Simon Nora (1982-1986)
  • Roger Fauroux (1986-1988)
  • René Lenoir (1988-1992)
  • Jean Coussirou (1992-1995)
  • Raymond-François Le Bris (1995-2000)
  • Marie-Françoise Bechtel (2000-2002)
  • Antoine Durrleman (2002-2007)
  • Bernard Boucault (depuis 2007)

Budget

Son budget annuel de fonctionnement s'est élevé en 2006 à 41,685 millions d'euros. La part du financement de l'État dans ce budget s'élève à 74%.

Pour répondre à son objectif de démocratisation de l'accès à la haute fonction publique, l'ENA consacre près du quart de son budget à la rémunération des candidats au concours interne (183 élèves des cycles préparatoires aux concours administratifs étaient concernés en 2007) ainsi qu'au financement partiel de douze centres de préparation au concours.

La vie à l'école

Centres de documentation

La bibliothèque de l'ENA.

L'ENA dispose à Strasbourg d'une bibliothèque contenant près de 40 000 ouvrages. Elle est accessible aux élèves et aux anciens élèves. Cette bibliothèque est par ailleurs un Centre de documentation européenne (tout comme celle de l'Institut d'études politiques de Paris ou de l'Université libre de Bruxelles), et reçoit à ce titre la documentation officielle européenne.

L'ENA dispose en outre d'une antenne documentaire à Paris constituée de 5000 ouvrages et d'une centaine de titres de périodiques.

Activités sportives

De très nombreuses activités sportives sont proposées par l'association sportive de l'ENA (AS-ENA) aux élèves et anciens élèves.

Le « Clásico administratif »

Le derby de football annuel entre l'ENA et l'Institut national des études territoriales (INET), les deux écoles strasbourgeoises, a fait peau neuve en 2008. Il est désormais baptisé « Clásico administratif » et doté d'une coupe.

La première édition

Elle s'est tenue le mardi 8 avril 2008. Les deux équipes, composées de 7 joueurs, devaient se départager en deux mi-temps de 30 minutes. La promotion Willy-Brandt (ENA) était opposée à la promotion Lucie-Aubrac (INET).

Le trophée 2008 a été remporté par l'ENA, sur le large score de 6 buts à 2. L'ENA jouait en maillot bleu, short bleu et bas bleus, l'INET en maillot tango, shorts noirs et bas tango.

La deuxième édition

Ayant eu lieu le lundi 6 avril 2009, cette deuxième édition a vu la nette victoire de la promotion Émile-Zola (ENA) sur la promotion Galilée (INET), par un score de 12 à 4.

La confrontation a opposé deux équipes de 8 joueurs pendant deux mi-temps de 35 minutes au centre de formation du RC Strasbourg. Les joueurs de l'ENA étaient tout de bleu vêtus tandis que l'INET arborait des tenues blanches.

Critique de l'ENA

L'ENA, les élites françaises et les « héritiers de la culture dominante »

Depuis les années 1960, il est parfois reproché aux anciens élèves de l'ENA une pensée technocratique. L'école fait ainsi l'objet de critiques de la part de certains de ses propres élèves, tel Jean-Pierre Chevènement, dans son livre L'énarchie ou les mandarins de la société bourgeoise (publié sous le pseudonyme de Jacques Mandrin en 1967).

Dans leur livre Les héritiers, publié en 1964, Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron ont décrit comment certaines grandes écoles françaises, dont l'ENA, étaient monopolisées par les « héritiers de la culture dominante ». Ils ont notamment critiqué les concours d'accès à ces grandes écoles, qui s'appuyaient sur la connaissance de la culture des lettres et non par la connaissance de la culture de la science. Cette sélectivité vient, selon eux, mettre à mal le fondement de démocratisation de l'accès à ces grandes écoles. Ces héritiers cultivaient une image d'aristocrates dilettantes. Ils étaient portés par une forte connivence entre l'école et leur propre culture familiale.

Cet ouvrage a fait l'objet de vives critiques après sa publication, notamment par le sociologue Raymond Boudon, qui reprochait à Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron leur « croyance en un déterminisme social et en une vision statique de l’école ».

La critique de l'ENA participe d'interrogations plus générales sur la société française : la sélection et la reproduction des élites, la bureaucratie, la centralisation et les relations entre l'État et les citoyens. Une proportion importante de ceux qui contrôlent la vie politique et économique en France est en effet issue de ses rangs.

La question de la suppression de l'ENA

Au cours de la campagne précédant l'élection présidentielle française de 2007, certains candidats comme François Bayrou se sont déclarés en faveur de la suppression de l'ENA. Un sondage réalisé pour l'occasion faisait apparaître la faible popularité d'une telle mesure. Selon Louis Harris 2, « la suppression de l'ENA, est souhaitée par 27 % des sondés seulement ».

Classement

Le classement de sortie fait l'objet de critiques récurrentes. Il a été mis en cause, entre autres griefs, par les élèves de la promotion Léopold Sédar-Senghor (2002-2004), qui ont rédigé un rapport intitulé L'ENA, l'urgence d'une réforme. Ce document, signé par 132 étudiants sur 134, reprochait à l'ENA de « dispenser une scolarité au rabais, qui n'est que l'alibi d'un concours de beauté organisé par les divers corps de l'État ».

Les élèves avaient même voté une motion de défiance contre la direction de l'école, ce qui leur avait valu un rappel à l'ordre du ministre de la fonction publique de l'époque, Renaud Dutreil.

Dans un arrêt du 10 janvier 2007, le conseil d'État a donné raison aux élèves de la promotion Sédar-Senghor contestant le déroulement de l'examen de fin d'études (ces derniers n'acceptaient pas la présence d'un professeur de l'école au jury final de l'épreuve de questions européennes, ni le choix des sujets des épreuves de gestion publique). La haute juridiction administrative a annulé le classement de sortie de la promotion 2004 de l'ENA, estimant que l'école n'avait pas organisé le concours dans des conditions respectant l'égalité entre élèves. Cette décision restera toutefois sans influence, puisque des élèves ont uniquement contesté le classement, et non l'arrêté d'affectation dans les différents corps de l'administration.

En janvier 2008, Nicolas Sarkozy a remis en cause le principe du classement de sortie. Le président de la République estime anormal que les mieux classés bénéficient d'une présomption de supériorité tout au long de leur carrière et se voient très souvent offrir les postes les plus importants, alors qu'à l'inverse les moins bien classés ne voient pas toujours leurs mérites professionnels reconnus à leur juste valeur. À ce stade, cependant, ni le calendrier ni les modalités d'une éventuelle suppression du classement n'étaient précisés. La difficulté de cette suppression tient en partie au risque de népotisme en cas de recrutement libre des jeunes énarques par les différents corps de l'État.

Le 22 avril 2008, les élèves de la promotion Willy Brandt ont malgré cela voté en assemblée générale la suppression du classement de sortie pour leur promotion à une forte majorité (76 % des exprimés et 79 % de participation), mais le conseil d'administration de l'École a réaffirmé peu après le maintien du classement pour les promotions en cours de scolarité.

Néanmoins le 24 septembre est annoncée sa suppression dès 2011 ; le classement serait remplacé par un « dossier d'aptitude » et complété par un entretien de recrutement. Les élèves seraient par ailleurs davantage spécialisés : l'école envisage de créer, en complément du tronc commun, cinq filières (droit, économie, finances, international, social) en partenariat avec les administrations.

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