L'ENA assume également une mission de recherche en sciences administratives en développant toute une série de colloques sur les grands enjeux de la fonction publique, en encourageant les travaux de recherche de ses élèves sur des questions d'actualité et en multipliant les comparaisons des différents systèmes administratifs étrangers.
Depuis sa création, en 1945, l'ENA a formé plus de 2000 élèves étrangers, provenant d'une centaine de pays, dans le cadre de ses deux cycles internationaux. Chaque promotion compte une quarantaine d'élèves étrangers représentant une trentaine de nationalités pour une centaine d'élèves français, tous suivent là une formation identique.
Par ailleurs, l'école entretient une active coopération administrative avec de nombreux partenaires étrangers. L'ENA a ainsi développé des accords de coopération binationaux avec des pays du Maghreb, la Chine, la Pologne, la Thaïlande ou encore la Syrie, pour permettre le transfert d'ingénierie des formations au management public et à la gestion administrative. L'ENA occupe également une place prépondérante dans le domaine des appels d'offres internationaux grâce à une cellule multilatérale créée en 2002, chargée de gérer les financements des bailleurs de fond internationaux ; elle fournit ainsi une expertise dans le domaine de l'administration publique et de la réforme de l'État dans plus de 25 pays (Algérie, Azerbaïdjan, Brésil, Bulgarie, Cambodge, Cameroun, Chine, Djibouti, Maroc, Panama, République dominicaine, Roumanie, Russie, Tunisie, Ukraine, Viêt Nam, etc.). Parallèlement à cette activité, l'École organise des cycles de formation à l'attention de responsables publics étrangers dans le cadre d'appel d'offres ou de demandes de formation émanant d'États étrangers (Afrique subsaharienne, Chine et Pays d'Europe centrale et orientale).
Soucieuse de conforter la place de l'administration française dans le monde, l'ENA a encore intensifié sa politique d'échanges internationaux depuis l'intégration des services de l'Institut international d'administration publique (IIAP) en son sein, début 2002.
Pour assurer le recrutement de ses élèves, l'ENA organise tous les ans trois concours réservés aux Français et un concours international :
Le taux de sélectivité est élevé, puisque 7,9% des candidats présents à la première épreuve ont été reçus. En 2009, 40 % des reçus étaient des femmes.
Le nombre d'élèves admis à l'ENA diminue de manière régulière depuis plusieurs années. Cette tendance devrait se poursuivre dans les années à venir, comme le témoigne la déclaration de Nicolas Sarkozy sur l'avenir de la fonction publique (discours du 19 septembre 2007).
80 | 43 | 13 | 136 | 51 | 187 | |
61 | 46 | 11 | 118 | 47 | 165 | |
50 | 42 | 9 | 101 | 39 | 140 | |
44 | 37 | 9 | 90 | 18 | 108 | |
43 | 32 | 8 | 83 | 18 | 101 | |
45 | 40 | 8 | 93 | 34 | 127 | |
40 | 32 | 8 | 80 | 40 | 120 | |
40 | 33 | 8 | 81 | 25 | 106 | |
40 | 32 | 8 | 80 | 31 | 111 |
L'ENA dispense à ses élèves une formation interministérielle d'une durée de 27 mois. La nouvelle scolarité, entrée en vigueur le 1er janvier 2006, comporte de manière alternée des périodes de stages et d'études.
La scolarité est divisée en trois modules et une option d'approfondissement :
Les élèves de l'ENA intègrent à leur sortie de l'école différents corps de la fonction publique d'État, en fonction de leur classement. Les premiers choisissent généralement les corps d'inspection et de contrôle, à savoir la Cour des comptes (5 élèves en 2009), l'Inspection générale des Finances (5 élèves en 2009), le Conseil d'État (5 élèves en 2005), l'Inspection générale des affaires sociales (4 élèves en 2009) ou l'Inspection générale de l'administration(2 élèves en 2009).
D'autres élèves, en principe bien classés également, intègrent le Quai d'Orsay en tant que conseillers des affaires étrangères.
Près de la moitié de la promotion intègre le corps des administrateurs civils ; parmi ceux-là, certains sont directement placés en position de détachement dans le corps des sous-préfets. Les autres élèves rejoignent les corps des conseillers de tribunal administratif et de cour administrative d'appel ou celui des Chambres régionales des comptes. Quelques élèves rejoignent la Mairie de Paris en tant qu'administrateurs.
Le coût de la scolarité par élève, en diminution de 10 % entre 2005 et 2006, s'est élevé en 2006 à 56 303 € par élève en formation initiale (sur l'ensemble de la scolarité de 27 mois), soit environ 25 000 € par an. La scolarité étant gratuite pour les élèves, ce montant est pris en charge par l'école. A titre de comparaison, le coût moyen d'un étudiant dans l'enseignement supérieur français était estimé en 2005 à 9 280 € par étudiant et par an (7 210 € pour un étudiant de l'université et 13 560 € pour un étudiant en classes préparatoires).
Comme dans beaucoup d'autres écoles de la fonction publique française, les élèves de l'ENA sont rémunérés pendant leur scolarité. Ils perçoivent un salaire de 1 370 euros nets par mois pour ceux issus du concours externe, et de 2 100 euros pour les élèves issus du concours interne. Les élèves s'engagent en contrepartie à travailler pour l'État pendant dix ans, faute de quoi ils devront rembourser les sommes perçues.
L'ENA organise également des formations diplômantes de l'enseignement supérieur, en partenariat avec d'autres grandes écoles ou universités. Une centaine d'élèves était concerné par ces formations en 2006 :
Accrédité par la Conférence des grandes écoles, le Mastère Spécialisé en gestion des risques sur les territoires dispensé par l’École nationale d’administration (ENA) est une extension à Strasbourg du Mastère (MS) délivré par l'EISTI. Ce mastère spécialisé 3e cycle est par ailleurs reconnu comme valeur professionnelle par son inscription au Registre National de la Certification Professionnelle (RNCP : inscrit au JO du 13 novembre 2009 texte 15 sur 140). Il forme des risk managers possédant une vaste culture du risque. Ce cursus comprend 320 heures réparties en 8 modules :
Une description de ce mastère est disponible sur le site de l'ENA.
Les étudiants et anciens étudiants de ce mastère sont regroupés au sein du cercle « ENA-Risk », cercle de réflexion et de recherche sur la gestion des risques. La liste des élèves et anciens élèves est consultable sur le site de l'ENA. (http://www.ena.fr/index.php?page=campus/promotions/risques)
Il s'agit d'un programme franco-allemand créé au moment du quarantième anniversaire du Traité de l'Élysée avec le soutien de Jacques Chirac et de Gerhard Schröder. Cette formation continue est ouverte à des fonctionnaires français et allemands en exercice, mais aussi à des fonctionnaires d'autres pays européens et aux cadres du secteur privé.
Le MEGA est piloté par l'ENA, l'Université Paris-I (Sorbonne) et l'Université de Potsdam. Il est placé en France sous l'égide du ministère de la Fonction publique français (DGAFP) et en Allemagne sous celle du Ministère fédéral de l'Intérieur (BMI). Sont également partenaires le Centre d'études européennes de Strasbourg (CEES), l'Institut d'études politiques de Paris (IEP Paris), l'Université Robert Schuman, l'Université Humboldt de Berlin et l'Institut universitaire européen de Florence.
La formation est sanctionnée par deux diplômes : le Master en droit, mention droit public, spécialité gouvernance et administration européennes de l'Université Paris I, et le « Master of European Governance and Administration » délivré par l'Université de Potsdam. La première promotion, inaugurée en 2006 par le ministre français de la Fonction publique et le ministre fédéral allemand de l'Intérieur, est la Promotion Pont de l'Europe-Europabrücke. La deuxième promotion s'appelle Jean-Claude Juncker. La troisième promotion s'appelle Javier Solana.
Les conditions d'admission au MEGA sont spécifiques :
Ce master à finalité professionnelle en science politique spécialité gestion publique est délivré par l'Université Paris-Dauphine. Il s'adresse aux étudiants, fonctionnaires et cadres du secteur privé confrontés à la gestion, au management public.
Associant l'expertise et les enseignements de l'ENA sur les problématiques du secteur public, ce master dispose d'une formation manageriale d'entreprise dispensée par Paris Dauphine.
Tout au long de la scolarité les stagiaires bénéficient de conférences et d'exposés caractérisés par la mixité des intervenants : hauts fonctionnaires, consultants, enseignants et chercheurs de l’université.
Ce Master spécialité « Management des organisations et des politiques publiques » est une formation de haut niveau sur le management des organisations publiques (en particulier État, collectivités territoriales, établissements publics et entreprises publiques chargées d’une mission de service public) et de leurs politiques. Cette formation est issue du partenariat de cinq institutions prestigieuses : Mines ParisTech, Université de Paris-X Nanterre, Centre de recherche en gestion de l'École polytechnique, École supérieure de commerce de Paris (ESCP-EAP), École nationale d'administration (ENA).
Accessible aux anciens élèves des cycles internationaux de longue durée, l'objectif de ce master est de permettre aux élèves étrangers de valoriser leur cursus à l'ENA par un approfondissement de leurs connaissances.
Destinées aux cadres supérieurs de la fonction publique, les sessions de formation permanente concernent 2500 personnes par an. Elles se sont diversifiées et visent à privilégier l'interministérialité par la confrontation d'expériences différentes et la mise en commun de savoir-faire utiles à la modernisation de la fonction publique.