École nationale supérieure des beaux-arts - Définition

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L’école nationale supérieure des beaux-arts de Paris (ENSBA), communément dénommée « Beaux-Arts de Paris » est une école d'art prestigieuse dans le monde entier. Il s'agit d'un établissement public national à caractère administratif relevant directement de la tutelle de l'État par l'intermédiaire du ministère chargé de la culture.

Ces beaux-arts étaient au nombre de quatre : peinture, sculpture, gravure, avec l'architecture jusqu'en 1968, date à laquelle le ministre de la culture André Malraux, créa huit unités pédagogiques d'architecture (UPA) réparties sur tout le territoire, en réponse à la crise de l'académisme portée par les conflits politiques. Ce faisant, il brisait l'unité des disciplines des arts plastiques. Depuis, les unités pédagogiques ont été transformées en écoles nationales supérieures d’architecture (ENSA).

Une situation exceptionnelle

Sa situation historique et culturelle exceptionnelle, attirant de nombreux élèves artistes étrangers et des départements français, permet de fait, outre les cours magistraux, des études par immersion-imprégnation directe, de par la présence :

  • D'artistes renommés comme professeurs (dit « Chef d'Atelier »).
  • La grande proximité de très nombreux musées d'Arts ou autres domaines.
  • L'Académie des beaux-arts toute proche.
  • De très nombreuses galeries d'art diverses et variées.
  • Des lieux de rencontres, les bistros liant les jeunes artistes aux moins jeunes et aux amateurs d'arts.
  • Les « ateliers d'artistes » par milliers dans Paris et alentour, c'est-à-dire la rencontre aisée avec des artistes confirmés en activité.
  • La présence de jeunes artistes du monde entier souvent déjà un peu confirmés dans leur pays.

Administration et pédagogie

Histoire de ses pédagogies

Fonctionnement avant 1968

Après la suppression des écoles des Académie royale de peinture et de sculpture et Académie royale d'architecture en 1793, l'enseignement artistique est supprimé et celui de l'architecture est placé dans le cadre de la section du génie de l'École polytechnique. Sous la direction de J.-N.-L. Durand, il se réduit progressivement à la science de l'ingénieur, tandis qu'une forme artistique d'enseignement subsiste sous la forme d'ateliers privés où le style éclectique se développe.

Avec la création de l'Institut de France en 1795, une école est reconstituée par l'Académie des beaux-arts. Une école unique réunissant peinture, sculpture et architecture est créée le 1er floréal an V (20 avril 1797). Les professeurs sont choisis par les académiciens qui désignent aussi les autorités administratives de l'école. Ils décident des sujets et des lauréats du prix de Rome. Ce mode de fonctionnement traditionnel est officialisé avec l'ordonnance royale du 4 août 1819 qui donne une existence officielle à l'École royale des beaux-arts.

En 1863, avec la transformation de l'école royale en école impériale, l'emprise de l'Académie est réduite avec la désignation du directeur et des professeur par le ministère responsable de l'école. Des ateliers préparatoires à l'école et des cours gratuits sont mis en place. Des ateliers officiels sont créés dans chacune des quatre sections. Dans celle d'architecture, il y en a trois (ceux d'Alexis Paccard, de Charles Laisné et de Simon-Claude Constant-Dufeux), mais des ateliers libres subsistent (on en dénombre 7 en 1907).

Cette organisation du système pédagogique est confirmée par le décret du 30 septembre 1883, excepté l'organisation du Prix de Rome et de sa préparation qui, depuis 1871, sont toujours sous la responsabilité de l' Académie des beaux-arts.

Les mouvements politiques et sociaux de mai et juin 1968 amène le ministre de la culture d'alors André Malraux, pour rompre avec l'Académisme et calmer les conflits politiques, à réformer en profondeur cette grande école. Il sépare l'architecture des autres disciplines en créant les unités pédagogiques d'architecture (UPA) sur tout le territoire ; elles sont devenues depuis les Écoles d'architecture, puis en 2005 les Écoles nationales supérieures d'architecture.

Réformes après 1968

De 1969 aux environs de 1985, dans les trois disciplines, Peinture - Gravure - Sculpture (PGS) les études se déroulaient en moyenne sur cinq années. Les étudiants étrangers déjà diplômés de l'école des beaux-arts de leur propre pays, dispensés de passer certaines unités de valeurs (UV) ne restaient fréquemment que deux années pour obtenir le DSAP.

Le recrutement se faisait par concours : dessin, épreuve dans la discipline choisie et surtout un dossier de travaux effectué auparavant avec entretien avec quelques professeurs de l'École, le Jury. Pour les ressortissants français, l'admission à l'ENSBA se prépare souvent dans d'autres écoles :

  • beaux-arts municipaux, régionaux (depuis le milieu des années 1970) (il n'a jamais existé d'école départementale contrairement aux écoles normales d’instituteurs et autres)
  • cours privés particulièrement en région parisienne.
  • spécificité parisienne : pour les jeunes parisiens de milieux modeste, étant donné que la Ville de Paris, malgré une tentative avortée dans les années 1990, et les villes de banlieue n'ont jamais eu d'écoles de beaux-arts pour accueillir des étudiants à plein temps, ceux-ci ne pouvaient accéder directement après l'enseignement général aux études des beaux-arts, devant de fait se rabattre sur les études d'arts appliqués.

La réforme de 1969 à permis de démocratiser l'admission à l'école, d'un recrutement ultra sélectif (quelques dizaines d'élèves), l'école permis pendant une quinzaine d'année à environ 500 élèves par an d'être admis (environ 600 admis, dont 200 directement en atelier, pour 1400 postulants).

Pour l'accès au diplôme, l'étudiant était libre de prendre le temps qui lui convenait (ceci étant très favorable aux étudiants travailleurs) pour se présenter au diplôme avec l'accord du chef d'atelier qu'il avait choisi (et qui l'avait accepté) après avoir obtenu les 11 ou 14 Unité de Valeurs (UV), selon les sections, correspondant à autant de cours magistraux ou d'atelier spécialisés, dont deux UV la première année pour être autorisé à poursuivre. Bien que les études étaient censée officiellement se dérouler en cinq ans, comme il n'y avait pas d'"années", ni de section formalisant cela donc, l'élève artiste pouvait éventuellement de fait mener un cursus libre d'un atelier à l'autre, d'une discipline à l'autre et voire passer les différents diplômes correspondant aux différentes disciplines.

Recrutement des professeurs

Jusque vers 1985, le Collège des chefs d'atelier, souvent des artistes très renommés, était recruté par cooptation externe ou interne d'anciens élèves, devenus assistants. Sous le ministère de Jack Lang le recrutement collégial fut supprimé pour un choix effectué directement par le ministère.

Diplômes délivrés

De 1969 à 1991 : Il n'y avait qu'un seul diplôme, le Diplôme Supérieur d'Art Plastique (D.S.A.P), avec mention de la discipline. Un étudiant diplômé du DSAP pouvait donc le re-passer pour les deux autres disciplines à raison d'obtenir les quelques UV spécifiques. Jusqu'à l'ouverture des facultés d'Art-Plastiques le DSAP était le plus haut diplôme existant en pratique artistique en France, et très prisé par les étudiants-artistes étrangers. Dans les années 1990 le DSAP fut remplacé par le Diplôme National Supérieur d'Art Plastique ' D.N.S.A.P.un diplôme de 3e année, et des masters furent créés.

Organisation actuelle

Entrée quai Malaquais

Les Beaux-Arts sont organisés en ateliers, contrairement à la plupart des autres écoles d'art qui fonctionnent par cours.

La durée des études à l’Ensba est de trois années au minimum, de cinq années au maximum et d' une année post-diplôme non obligatoire.

Elle se décompose en :

  • une première année pluridisciplinaire ; au cours du 1er semestre, les étudiants s’inscrivent dans un atelier, en fonction des rencontres et des échanges qu’ils auront eus avec les enseignants ;
  • deux années de formation artistique, pratique et théorique. Ce premier cycle de 3 ans est sanctionné par un diplôme ;
  • une année d’expérimentation et d’ouverture (stages, voyages) ;
  • une année de préparation du diplôme.

Depuis 2006, l'enseignement est mis au normes Européennes et l'année scolaire se décompose en 2 semestres sanctionnés par un nombre d'UC minimum obligatoire (Unités de crédit).

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