Église Notre-Dame de La Neuveville-sous-Châtenois - Définition

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Description de l'édifice

La tour

La tour bâtie par la communauté en 1789 et 1790 n’a subi aucun changement notable. On s’est borné à la recouvrir de temps à autre :

  • En 1807, le conseil municipal décide de la recouvrir.
  • Vingt plus tard, parmi les travaux urgents énumérés pour obtenir la vente du quart de réserve, figure encore la couverture de la tour.
  • En 1858, la commune paye 385 fr. 65 à Pucelle, de Châtenois, pour réparations faites l’année précédente à la tour.
  • En 1868, nouvelle dépense de 417 fr. 60 pour le même objet.
  • La couverture en place vers 1910, en ardoises, plus belle et plus durable, datait de 1893 et avait coûté 895 fr. 61.

La tour abritait les cloches de l’ancienne église, les deux plus grosses furent enlevées à la Révolution, seule la petite resta pour sonner le tocsin et annoncer les assemblées civiques au temple décadaire. A la restauration du culte, les cloches manquaient donc pour célébrer le triomphe de la religion et la joie du peuple chrétien. Mais il fallait pourvoir aux choses les plus nécessaires et le digne abbé Rellot mourut avant que l’église qu’il avait bâtie ait retrouvé son carillon. Du moins, il eut la consolation de voir que son vœu serait bientôt exaucé. C’est en effet, le 10 mai 1822 que le Conseil municipal de La Neuveville considérant « qu’il y avait autrefois trois cloches dans la paroisse, que maintenant il n’en reste plus qu’une d’un poids très modique, laquelle ne saurait être entendue par l’autre hameau du village, que la commune a des fonds disponibles » demanda d’être autorisé à faire fondre deux cloches. Le 19 avril 1823, le conseil renouvelait sa demande. L’autorisation fut accordée l’année suivante. Les cloches furent fondues devant l’église en 1825, bénies et installées dans la tour.

« L’an 1825, le 4 septembre, le jour de l’Exaltation de la sainte Croix, je soussigné, prêtre de Houécourt, administrateur de La Neuveville, déclare qu’en vertu d’une permission spéciale de Monseigneur l’Evêque de Saint-Dié, j’ai béni en présence des habitants de la commune, suivant les cérémonies indiquées dans le Rituel et pour l’usage de l’église paroissiale, trois cloches dont la première a reçu le nom de Marguerite, la deuxième celui d’Eugénie, la troisième celui de Marie. En foi de quoi j’ai dressé le présent acte souscrit par les parrains, marraines, maire, adjoints et membres du conseil municipal. »

Ainsi l’abbé Thuus bénit trois cloches au lieu de deux votées par le conseil municipal. Il est probable que pour avoir une sonnerie mieux harmonisée, on céda au fondeur l’ancienne cloche. L’histoire des cloches devient embarrassante quand après avoir pris connaissance de ce procès-verbal, on s’avise d’en lire les inscriptions.

On lit sur la petite : « L’an 1826, j’ai été bénite par Monsieur Jaugeon, curé de La Neuveville. J’ai eu pour parrain Claude Gilbert, garçon, et pour marraine Demoiselle Marie Françoise Voilquin, fille, tous deux de La Neuveville. »

La moyenne porte cette inscription : « L’an 1826, j’ai été bénite par Monsieur Jaugeon, curé de La Neuveville. J’ai eu pour parrain Claude Michel Guillaume, garçon, et pour marraine Demoiselle Eugénie Payen, jeune fille, tous les deux de La Neuveville. »

On lit sur la grosse : « L’an 1830, j’ai été bénite par Monsieur Jaugeon, curé de La Neuveville. J’ai eu pour parrain Monsieur François Léopold Dautrey fils et pour marraine Modeste Morlot, fille de Jean Baptiste Morlot. Et Léopold Dautrey et François Gourdot, adjoint. »

La situation de l'édifice, au sommet d’une élévation sans abri, donne le motif de multiples réparations faites aux vitres pendant le XIXe siècle. On trouve souvent dans les comptes de la commune et de la fabrique une dépense de 20 ou 30 francs pour les vitres. Quelquefois les réparations sont plus importantes, comme celle que fit l'abbé Robin en 1889 après avoir recueilli 120 francs par souscription. Mais il y a eu aussi des restaurations complètes. Le compte de fabrique de 1827 mentionne par exemple : « Versé à Philippe Dieudonné Pierrot, vitrier à Neufchâteau, 216 francs pour six vitres faites à neuf dans l’église ». Vers 1910, la dernière datait de 1900. Le 11 novembre 1899, le Conseil municipal votait une première somme de 500 francs pour faire des fenêtres neuves à l’église ; l’année suivante, il inscrivait au budget additionnel un nouveau crédit de 600 francs.

Comme autres réparations, ajoutons celle du plancher sous les bancs, qui fut posé en juin 1903 et coûta la somme de 313 francs.

Mobilier garnissant la nef

Les autels attirent les regards et méritent attention. Refaits à neuf en 1790, au moment de la reconstruction de l’église, les deux autels collatéraux furent réparés en 1815, et remplacés en 1843 par ceux qui existaient en 1910 et qui ont été remis en état à diverses reprises, notamment en 1856. Quant au vocable de ces autels, il a également varié avec le temps. L’autel de droite, toujours appelé « autel du rosaire » de 1635 à la Révolution, est redevenu comme auparavant l’ « autel de la Sainte Vierge ». Celui de gauche, dédié de tout temps à l’ « Ange gardien », est devenu depuis 1900 l’ « autel du Sacré Cœur ». La grande croix de l’église est récente. Elle a été achetée par souscription à la fin de la mission que prêchèrent ici en 1890 deux religieux Rédemptoristes, les Pères NURDIN et JANVRESSE.

Le chemin de croix actuel, qui a coûté 1600 francs, a été posé vers 1855 par l’abbé Grandjean, restauré en 1878 par l’abbé Leclere, et en 1900 par M. Jacquot.

Plusieurs statues ornent la nef. Autrefois elles étaient moins nombreuses : à droite sur l’autel la statue de la Sainte Vierge posée par l’abbé RENARD pour remplacer celle en pierre qu’il avait transportée à l’extérieur de l’église ; à gauche celle de l’Ange gardien achetée en 1862 pour la somme de 333 Francs à la place de l’ancienne « qui est toute vermoulue ». En 1871, à la mort du chanoine COLY, sa famille donna à l’église 800 francs qui servirent à l’acquisition de deux nouvelles statues, celle de Saint Joseph et celle du Sacré Cœur. C’est grâce encore, du moins pour une bonne part, à la générosité de cette famille que M. JACQUOT a pu acheter en 1899 et les années suivantes les statues de Saint Pierre FOURIER, de Saint Antoine de Padoue, de Saint Nicolas, de Notre-Dame de Pitié. La statue la plus récente est celle de Saint Michel ; elle a été placée en 1903 et a coûtée 218 francs, produit des offrandes de tous les paroissiens.

Des autres objets garnissant la nef, peu de choses est à mentionner. La chaire est toujours celle de 1752, les fonts baptismaux et le confessionnal ont été faits à neuf en 1790 à la reconstruction de l’église, les trois lampes de cuivres suspendues devant les autels figurent déjà à l’inventaire de 1812, le Conseil de Fabrique vote en 1822 la somme de 30 francs pour l’achat d’un lustre qui sera placé au milieu de l’église, celui sans doute qui s’y trouve encore aujourd’hui avec une autre valeur.

Le chœur

Le chœur est toujours celui de la première église ; c’est même la partie la plus ancienne de l’édifice actuel. Les habitants de La Neuveville avaient en vain au chapitre de Poussay de le démolir. Depuis le projet fut repris plusieurs fois, mais sans plus de succès. En 1827, le Conseil municipal revint trois fois sur ce sujet : Comme le chœur est trop petit et tombe en ruines, il faut en faire un plus vaste. On profitera de la circonstance, pour allonger l’église d’une croisée, afin qu’elle puisse contenir toute la population. Ce fut ensuite le Conseil de fabrique qui proposa de renverser le chœur. « Considérant, dit il dans sa délibération du 3 avril 1853, que le chœur de l’église n’est pas en proportion avec la nef, qu’il est si étroit qu’on ne peut y faire convenablement aucune cérémonie, le Conseil de fabrique demande à M. le Préfet d’autoriser la commune à voter une somme de 8000 francs pour étendre le chœur à la place de la sacristie actuelle et en construire une nouvelle, comme il est projeté depuis plus de vingt ans. » Même délibération le 15 avril 1855 ; comme la première fois, elle demeura sans réponse. Quelques années plus tard, le Conseil municipal reprenait le projet d’agrandissement du chœur, alors dans un état déplorable. A cette époque, on parlait de défricher le bois Grand May pour le convertir en terres et en prés. Avec le bénéfice de cette opération, on se proposait de faire dans la commune des travaux considérables parmi lesquels la démolition du chœur. Mais le défrichement n’eut pas lieu, et le chœur de l’église resta ce qu’il était.

L’abbé GRANDJEAN résolut du moins de le restaurer de son mieux. C’était en 1865. Un tableau de la Sainte Famille, qui surmontait le maître autel fut enlevé et vendu, dit on, pour payer une partie de frais. Avait il la valeur que quelques uns lui ont attribuée ? pour juger, il faudrait le voir et être connaisseur. Ce qui est certain, c’est que la Fabrique l’avait acheté en 1825 pour 40 francs, chez GREGOIRE de Mirecourt. On posa ensuite les deux vitraux du chœur et les boiseries. D’après les comptes de 1865 et 1866, il semble bien que l’abbé GRANDJEAN, qui quitta alors la paroisse, n’accepta pas ce que lui offrait la Fabrique et voulut payer lui même ces boiseries.

Restait le maître autel. Restauré comme les autels collatéraux, il avait alors un tabernacle et des gradins en très mauvais état. Monseigneur CAVEROT, qui donnait la Confirmation à La Neuveville en 1868, menaça l’église d’interdit s’il n’était pas remplacé au plus tôt. Ce fut l’œuvre de l’abbé LECLERE qui fit construire le maître autel actuel.

Le chœur fut restauré de nouveau en 1899 par M. JACQUOT qui peignit les boiseries, les murs, la voûte, et plaça derrière l’autel la statue de Notre Dame de Grâces.

Les derniers travaux entrepris dans le chœur de l’église ont eu lieu en 1905, quelques semaines avant la Confirmation à La Neuveville. L'appui de communion posé en 1850 a été ouvert par le milieu, un carrelage a remplacé l’ancien pavé, les stalles ont été mises dans le chœur pour dégager l’avant chœur et permettre d’y placer un plus grand nombre d’enfants. Une somme de 260 francs donnée par les paroissiens a été consacrée à ce travail.

Pendant longtemps, le maître autel fut adossé au mur, de telle sorte que les paroissiens qui allaient à l’offrande traversaient ensuite la sacristie.

La sacristie

Bâtie au commencement du XVIII° siècle, la sacristie, comme le chœur, a fait partie de l’ancienne église. Elle ne fut pas épargnée à la Révolution, et il fallut ensuite de longues années pour reconstituer ce qui était nécessaire au culte. Dans l’inventaire de 1804, il est fait mention d’un calice, d’un ciboire, de deux burettes, le tout en étain, mais ces objets appartiennent à M. NINOT. Une délibération communale de 1805 signale la détresse de la Fabrique, ses dettes, la difficulté qu’elle a pour se procurer du linge et des ornements. En 1812, elle peut faire l’acquisition d’un calice en argent et des chandeliers pour les autels. En 1830, l ‘abbé JAUGEON achète des ornements avec les 300 francs que M. NINOT laisse à l’église par testament. Avec M. RENARD, la sacristie possède les objets nécessaires pour le culte ; il n’y a plus qu’à les entretenir et à les renouveler.

En 1852, la commune vote 450 francs pour éteindre la dette de la Fabrique au sujet du plafond, acheter un ornement et un calice en argent. Peu après son arrivée, en 1867, l’abbé LECLERE achète un ornement en drap d’or, puis une niche pour l’exposition du Saint Sacrement. Nous devons à son successeur, l’abbé ROBIN, la chape actuelle qu’il a payée 210 francs. Quant à M. GUYOT, il a renouvelé le plancher de la sacristie, acheté un nouveau dais, plusieurs bannières et ornements.

Les objets acquis depuis un siècle pour le culte l’ont été de manière différente : ou bien la Fabrique en a fait l’acquisition avec ses ressources, ou bien la commune les a achetés pour l’église, ou bien ils lui ont été donnés par des particuliers. La Fabrique étant mineure n’a pu d’après notre législation, acquérir la propriété des objets à elle donnés qu’autant elle a été autorisée à les accepter. Or ici, comme dans la plupart des paroisses, cette autorisation n’a jamais été demandée pour les objets mobiliers. Quand donc la loi déclare les communes propriétaires des objets mobiliers achetés par les Fabriques, elle commet une spoliation ; quand elle rend aux communes ce qu’elles ont donné aux Fabriques, il n’y a pas d’injustice ; quand les particuliers reprennent ce qu’ils ont donné à la Fabrique, ils usent d’un droit incontestable, ils rentrent légitimement en possession d’objet dont ils n’ont pas perdu la propriété, puisque la Fabrique n’a pas été autorisée à les accepter. Il est bon de rappeler ces principes et ces conclusions à l’heure actuelle.

L'église a revu en effet les jours malheureux qu’elle connut au début de la grande Révolution. Le 2 mars 1906, en vertu de la loi de séparation, le receveur des Domaines faisait l’inventaire malgré les protestations du Curé et du Conseil de Fabrique. Cette triste opération dura deux heures. Le 13 décembre, tous les biens de la Fabrique étaient placés sous séquestre. Ils devaient demeurer ainsi une année entière ; mais une loi nouvelle, celle du 2 janvier 1907, en a autorisé la dévolution immédiate. C’est cette dévolution qui vient de sanctionner pour les Vosges le numéro du Journal Officiel dont nous avons parlé plus haut. Du moins l'église n’aura pas connu le ridicule et l’odieux des procès verbaux, dressés du 13 au 20 décembre 1906 contre les prêtres coupables de célébrer la messe dans leur église sans une déclaration préalable. Ici personne n’a bougé, ni les particuliers pour accomplir la nouvelle formalité, ni le maire, ni le garde-champêtre pour verbaliser.

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