Église Saint-Médard (Paris) - Définition

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Introduction

Église Saint-Médard
Chœur orné d'une Gloire en bois doré

Latitude
Longitude
48° 50′ 23″ Nord
       2° 21′ 01″ Est
/ 48.839861, 2.350278
 
Pays France  France
Région Île-de-France
Département Paris
Ville Paris Ve
Culte Catholique romain
Type Église paroissiale
Rattaché à Archidiocèse de Paris
Début de la construction XVe siècle
Fin des travaux XVIIIe siècle
Style(s) dominant(s) Gothique flamboyant
Protection Monument historique

L'église Saint-Médard est située rue Mouffetard à Paris, sur la rive gauche de la Seine, au sud-est de la montagne Sainte-Geneviève. Édifiée du XVe au XVIIIe siècles, elle est l'église paroissiale des fidèles d'une partie du 5e arrondissement, quartier du Jardin-des-Plantes et partiellement quartier du Val-de-Grâce, ainsi que d'une partie du 13e arrondissement, parties des quartiers Croulebarbe et de la Salpêtrière. Depuis la séparation de l'Église et de l'État, elle est la propriété de la Ville de Paris et est affectée (droit d'usage exclusif et gratuit) au culte catholique.

Histoire

L'église Saint-Médard a été construite dans le quartier qui portait jusqu'à la Révolution le nom de faubourg Saint-Marceau et dans lequel plusieurs églises situées autrefois à proximité ont totalement disparu pendant la tourmente révolutionnaire et avec les transformations de Paris sous le Second Empire :

  • l'église Saint-Martin, autrefois rue de la Collégiale, construite en 1158 et détruite en 1790,
  • l'église Saint-Marcel (à ne pas confondre avec l'église Saint-Marcel reconstruite boulevard de l'Hôpital au XIXe siècle et à nouveau au XXe siècle) construite aux IXe et XIe siècles à proximité d'un cimetière gallo-romain boulevard Saint-Marcel, et qui fut détruite lors du percement du boulevard Saint Marcel.
  • la chapelle Saint-Clément que la tradition retient comme lieu du concile de Paris de 361,
  • l'église Saint-Hippolyte au bas du boulevard Arago (à ne pas confondre avec l'église Saint-Hippolyte de la porte de Choisy) détruite pendant la période révolutionnaire.

Dès le IXe siècle, une chapelle dédiée à saint Médard aurait été construite le long d'une voie romaine qui menait de Lutèce à Lyon au point du franchissement de la Bièvre. L'existence d'une église et d’une paroisse rattachées au domaine de l’abbaye Sainte-Geneviève de Paris est attestée en 1163 dans une bulle du pape Alexandre III.

Saint Denis pénitent ou martyre de saint Denis - Sculpture du XVIIIe siècle.
Veüe de leglise de St médar avec le chasteau de bisetre (sic) dessin de Philippe de Champaigne en 1656

La construction de l'église Saint-Médard s'est étalée du XVe au XVIIIe siècles. Elle fut interrompue par les guerres de religion et particulièrement le Tumulte de Saint-Médard, une dispute entre protestants et catholiques qui entraîna le saccage de l'église par les protestants en 1561.

À partir des trois premières travées de la nef gothique flamboyante de la fin du XVe siècle, on découvre un chœur élargi du XVIe siècle remanié aux XVIIe et XVIIIe siècles, et recouvert d'une voûte en bois, unique à Paris, qui à l'origine était provisoire mais qui est toujours en place. La nef est ornée de cinq clefs de voûte imagées.

En 1655, la paroisse est placée sous la juridiction directe de l’archevêque de Paris alors qu'elle dépendait jusque-là du seul abbé de Sainte-Geneviève. Elle reste confiée à des curés-prieurs, religieux de l'abbaye Sainte-Geneviève de Paris (ou génovéfins) jusqu'à la Révolution française. La paroisse, proche de Port-Royal, fut fréquentée par de nombreux jansénistes, dont Pierre Nicole inhumé dans l'église Saint-Médard, Blaise Pascal et le diacre François de Pâris. Les convulsionnaires se réunirent sur la tombe du diacre François de Pâris située dans le petit cimetière du chevet de l'église pour y rechercher des transes mystiques, des guérisons et toutes sortes de miracles ; le Roi décida en 1732 d'en faire interdire l'accès ; un inconnu malicieux posa une affichette sur la palissade fermant le cimetière, avec ces mots : « De par le Roi, défense à Dieu de faire miracle en ce lieu » (on peut toujours voir la porte murée à l'angle de la rue Daubenton et de la rue Candolle). La paroisse fut un lieu de forte résistance à la Bulle Unigenitus publiée en 1713 et en particulier à partir de mars 1752 avec la question des billets de confession (voir Christophe de Beaumont).

Au XVIIIe siècle, l'église Saint-Médard est embellie, notamment en 1784 par Louis-François Petit-Radel qui fut l’architecte de la chapelle de la Vierge et du presbytère qui jouxte l'église.

Durant la Révolution, l'église est fermée et le culte aboli en novembre 1793. Elle est rouverte par un décret de la Convention de mai 1795. La paroisse partage son église avec les théophilanthropes et avec le culte décadaire elle s'appellera Temple du Travail pendant dix mois.

Église et chapelle des catéchismes

Au XIXe siècle des personnalités du Muséum national d'histoire naturelle (Jussieu (1803), Geoffroy Saint-Hilaire (1826) prennent part à la vie de la paroisse dans son conseil de fabrique. Sœur Rosalie Rendu (béatifiée par le pape Jean-Paul II en 2003), responsable de la maison des Filles de la Charité de la rue de l'Épée de Bois, est reconnue pour son dévouement vis-à-vis des malades, des pauvres et ... des émeutiers de juillet 1830 et de février 1848. C'est auprès de Sœur Rosalie que les fondateurs de la Société de Saint-Vincent-de-Paul s'adresseront pour organiser leurs actions de Charité (citons en particulier Frédéric Ozanam béatifié par le pape Jean-Paul II en 1997 lors des Journées Mondiales de la Jeunesse).

À cette époque, de nombreux aménagements intérieurs et extérieurs sont entrepris dans l'église ; le grand cimetière sud est transformé en square.

En 1901, la Chapelle des Catéchismes est édifiée sur l'emplacement de l'ancien cimetière où fut enterré le diacre Pâris. Des transformations intérieures ont lieu en 1960 ; l'église est ravalée en 1974.

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