Les Jésuites jugèrent que Domenico Rossi, auteur de l'église de San Stae, était l'architecte idéal pour réaliser ce dont ils avaient besoin. D'un point de vue technique, les schémas rigides imposés par le Concile de Trente ne rendirent pas la chose facile.
La façade est divisée en deux ordres (voir image plus haut) : l'ordre inférieur s'appuie sur huit colonnes sur lesquels repose l'architrave mouvante et brisée du second ordre. Les colonnes soutiennent huit statues, qui avec les quatre statues situées dans les niches de chaque côté du porche, représentent les douze apôtres. Les statues placées dans les niches représentent Saint Jacques le Majeur, Saint Pierre, Saint Paul et Saint Matthieu l'Évangeliste.
Le tout est surmonté de l'œuvre de Giuseppe Torretti, l'Assomption de la Vierge Marie, placée sur le tympan. A été perdue récemment l'œuvre de Francesco Bonazza figurant un drap de marbre vert et blanc, placé devant la fenêtre centrale.
Le plan de l'église est typique des églises jésuites, en croix latine, avec trois chapelles dans la nef, un transept et un choeur à fond plat flanquésde deux autres chapelles.
Les six chapelles de la nef communiquent par des petits passages autrefois réservés aux confessions. Entre la seconde et la troisième chapelle, on trouve la très belle chaire de Francesco Bonazza, et le long de tout le couloir les corretti, grilles derrière lesquelles se tenaient les hôtes du monastère.
La nef se rétrécit devant l'autel, dédié à la Très Sainte Trinité, grâce à la présence de quatre pilastres qui soutiennent la voute à la croisée.
De 1725 à 1731, l'église fut décorée de marbre de deux couleurs, le vert et le blanc, donnant l'impression d'étoffes précieuses tendues sur les parois et le sol. Les voutes sont décorées de fresques de Louis Dorigny, dans le choeur Les Anges musiciens en gloire, datant de 1720, à la croisée Le triomphe du nom de Jésus, de 1732 , et de Francesco Fontebasso Abraham adorant les trois anges et la Vision de Saint Jean l'Évangéliste au plafond de la nef, de 1734.
Le choeur est décoré de statues de chérubins, d'angelots, d'anges et d'archanges de Giuseppe Torretti. L'autel est de Giuseppe Pozzo, surmonté d'une coupole blanche et verte portée par dix colonnes.
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Le campanile est presque entièrement celui qui fut érigé pour l'église des Crociferi, l'unique ajout du XVIIIe siècle étant la salle des cloches.