L’enceinte de Philippe Auguste est la plus ancienne des enceintes de Paris dont on connaisse le tracé avec précision. Partiellement intégrée dans les constructions ultérieures, elle a laissé plus de traces de sa présence que les fortifications ultérieures, remplacées par des boulevards.
La construction de l'enceinte se place dans le contexte des luttes entre Philippe Auguste et la dynastie anglaise des Plantagenêt. Afin de protéger Paris, le roi français, avant de partir pour la troisième croisade, ordonna la construction d'une muraille de pierre afin de protéger la capitale en son absence.
La Rive droite fut fortifiée de 1190 à 1209 et la Rive gauche de 1200 à 1215. Le délai séparant la construction de l'enceinte sur les deux rives de la Seine avait pour origine des raisons stratégiques; le Duché de Normandie étant alors aux mains des Plantagenêts, l'attaque serait venue plus probablement du nord-ouest. Philippe Auguste décida la construction de la forteresse du Louvre afin de renforcer la défense de la ville face à une attaque remontant la Seine.
La Rive gauche étant moins urbanisée et moins exposée fut considérée comme moins prioritaire.
Malgré la construction au XIVe siècle de l'Enceinte de Charles V englobant celle de Philippe Auguste sur la Rive droite, cette dernière ne fut pas démolie. En 1434, celle-ci était encore considérée moult fors et espes que on y menroit bien une charrette dessus.
Cependant, l'enceinte de Charles V ne concernait que la Rive droite. La Rive gauche, toujours bien moins peuplée, dut se contenter de la vieille enceinte de Philippe Auguste jusqu'au XVIe siècle. Il fut toutefois décidé d'adapter le mur aux nouvelles techniques de siège. Ces modifications consistèrent en :
Sur la Rive droite, François Ier fit démolir en 1533 les portes et autorisa la location des terrains de l'enceinte sans pour autant en autoriser la démolition. A partir de la seconde moitié du XVIe siècle, ces terrains furent vendus à des particuliers, causant bien souvent le démantèlement de larges portions de la muraille. Le mur Rive gauche suivit le même chemin sous Henri IV ; en 1590, il fut préféré de creuser des fossés au-delà des faubourgs de la ville plutôt que moderniser à nouveau l'enceinte.
Les fossés à proximité de la Seine servant d'égouts à ciel ouvert et posant des problèmes de salubrité, il fut décidé au XVIIe siècle de les remplacer par des galeries couvertes avant leur remblaiement. Les dernières portes subsistantes, inadaptées à une circulation sans cesse croissante, furent rasées dans les années 1680 de sorte que l'enceinte devint totalement invisible.