Les forestiers y sont les plus exposés, avec les chasseurs, agriculteurs, campeurs, naturalistes, promeneurs et cueilleurs de baies et champignons des sous-bois. Il existe aussi une saison à risque, le printemps et le début de l'été au point que MORITZ et KRAUSLER en 1959 avaient nommé la maladie “Spring Summer Meningo-Encephalitis”.
Il existe deux grandes catégories de traitement pour l'encéphalite à tiques:
Présence d’anticorps anti-TBEV. La présence d’IgM permets de faire la différence entre une infection en cours et la trace sérologique d’une infection ancienne passée inaperçue (IgG).
La détection du germe infectieux est possible au moyen de la réaction en chaîne par polymérase (PCR). En raison de la fiabilité de la sérologie, cette technique n’est cependant pas utilisée en routine pour le diagnostic.
Le virus de l'encéphalite à tiques peut être présent sous forme d’une souche ou d’un sous-type non détectable par les tests sérologiques. Dans ces cas, le marqueur de l'infection par le virus de l'encéphalite à tiques est l’élévation des IFN-g dans le LCR.
Les tiques devraient être enlevés rapidement et soigneusement avec des pinces brucelles et en appliquant une traction régulière et douce. le corps de la tique ne devrait pas être écrasé au moment de l’extraction et les brucelles devraient être placées aussi près de la peau que possible pour éviter de laisser des morceaux du rostre de la tique dans la peau. Les tiques ne devraient pas être extraites à main nue. Des mains devraient être protégées par des gants et/ou une étoffe et être soigneusement lavées à l'eau et au savon et après l’opération. Cette manœuvre devrait être exécutée avec le plus grand soin.
Il n’existe aucun traitement spécifique de la maladie. Depuis les années 70 on dispose d’un vaccin à virus tué efficace et bien toléré il est recommandé pour les personnes séjournant dans une zone d’endémie pendant la saison des tiques (Février à Novembre).
Pour éviter les piqûres et l'infection par les tiques, les experts conseillent les précautions suivantes :
Différents facteurs (biotiques et abiotiques) pouvant expliquer l'émergence et/ou la propagation récente de maladies transmises par les tiques à travers l'Europe font depuis peu l'objet d'évaluations scientifiques rigoureuses.
Les populations de tiques sont en effet en augmentation rapide depuis la fin du XXe siècle dans de nombreuses régions du monde, semble-t-il en raison de changements environnementaux (réchauffement climatique et écopaysager : fragmentation du paysage, espèces introduites ou invasives, diffusion de parasites par déplacement croissant des humains et des espèces etc.).
Des chercheurs suédois avaient en 2001 fait un constat identique pour les cas humains d'encéphalite à tiques en Suède. Sur 30 ans, plus le climat avait été doux, plus les tiques avaient été nombreuses et plus ces encéphalites avaient également été nombreuses. Les tests sanguins faits depuis la fin des années 1950 pour chaque cas d'encéphalite diagnostiqué dans le comté de Stockholm montrent aussi très clairement que l'incidence de cette maladie a considérablement augmenté (triplement) depuis le milieu des années 1980 avec un pic en 1994 (triplement du nombre de cas humains). L'analyse des températures de 1960 à 1998 montre que chaque augmentation de l'incidence de la maladie peut être significativement corrélée à une combinaison de deux hivers doux avec printemps précoces et/ou automne doux l'année précédant le nouveau pic d'incidence. Les chercheurs ont intégré d'autres facteurs d'influence (dont l'augmentation de la population vivant (en chalet d'été) dans les régions où les tiques et la maladie sont aujourd'hui endémiques, et augmentation des populations animales vectrices de tiques et/ou du microbe (facteur pour partie lié au climat). L'accès à la vaccination contre l'encéphalite à Tique en Suède (depuis 1986) et une sensibilisation accrue aux risques posés par les tiques pourraient même avoir fait encore sous-estimer ces liens de cause à effet. D'autres études, dont autour de la Baltique ont montré que le réchauffement climatique ne pouvait cependant pas expliquer l'explosion du nombre de cas de maladies virales telle que l'encéphalite à tique (variante européenne)
Quelques paramètres socio-économiques sont en cause, mais ils ne peuvent expliquer l'explosion du nombre de cas humains (comme pour la maladie de Lyme).
Les pullulations de tiques semblent être un facteur clé. On a montré en Amérique du Nord que ces pullulations étaient fortement associées à des changements de la structure écopaysagère des milieux forestiers. Qu'en est-il en Europe pour les tiques véhiculant les encéphalites à tiques ?
Une analyse a porté (dans 17 provinces des Alpes au nord de l'Italie) sur d'éventuelles corrélations entre l'augmentation d'encéphalites à tique et/ou des variables climatiques et de structure de la forêt et/ou l'abondance des principaux grands vertébrés hôtes de tiques (chevreuil surtout ici), à l'aide des données disponibles pour les 40 dernières années.
Aucune différence significative n'a été constatée en termes de tendance climatique entre les provinces où la maladie est apparue par rapport aux provinces où aucun cas clinique n'a été diagnostiqué (au moment de l'étude). Par contre le meilleur modèle explicatif de l'augmentation de l'incidence de la maladie chez l'homme est celui qui intègre les changements dans la structure forestière et en particulier le ratio taillis/hauteur des forêts et les changements de densité de chevreuils.
La structure de la végétation forestière, certains changements d'affectation des sols et le nombre de chevreuils ont en effet conjointement évolué depuis 30 ans, et depuis 10 ans de telle sorte que les espèces-réservoirs du virus (petits mammifères) ont été fortement favorisées, dont par les pratiques de gestion de la faune chassable (agrainage du gibier, piégeage ou chasse des prédateurs et grands prédateurs naturels).
Les auteurs pensent que ces facteurs « sont susceptibles d'être parmi les plus importants facteurs influant sur le potentiel de circulation du virus et, par conséquent, le risque d'apparition de nouveaux foyers d'encéphalites à tiques chez l'Homme en Europe occidentale. Nous pensons que notre approche sera utile pour prédire le risque TBE sur une échelle plus large ». Ont ils ajouté
Pour d'autres maladies à tiques, on a aussi constaté que le climat et le microclimat influaient directement sur le comportement de plusieurs espèces de tiques souvent porteuses dangereuses pour l'Homme.
Des chercheurs du CNRS de Marseille ont cherché à expliquer l'origine d'une petite épidémie de rickettsiose qui s'est déroulée en avril 2007 à Nîmes et pourquoi les rickettsioses avaient été en France plus nombreuses et plus graves les étés très chauds de 2003 et 2005, alors que la tique du chien (Rhipicephalus sanguineus) est surtout présente au printemps. Avril 2007 ayant été le plus chaud dans la région depuis 50 ans, une hypothèse était que le comportement de la tique avait pu être modifié par la chaleur exceptionnelle qui a accompagné ces 3 évènement épidémiologiques. Et effectivement, on a établi en laboratoire que si la « tique du chien » préférait réellement les chiens en temps normal, pour des raisons encore mal comprises, elle cherchait beaucoup plus à piquer l'Homme en contexte plus chaud.
Des tiques de chien d'élevage, non infectées ont été séparées en 2 groupes, le premier ayant été incubé 24 heures à 40°, et le second à 25°. Puis les tiques ont été mis en présence de l'homme : "50% de celles incubées à 40° ont tenté de piquer l'homme en s'y attachant, contre aucune dans l'autre groupe".
De plus, comme de nombreux autres organismes face aux biocides, les tiques ont montré une capacité de résistance aux acaricides, forcant les éleveurs et les producteurs d'antiparasitaires à rechercher de nouvelles molécules pesticides ce qui est coûteux. Des stratégies alternatives sont recherchées. L'usage massif d'insecticides ou acaricides sur les animaux domestiques et d'élevage pourrait aussi contribuer à renforcer la capacité des tiques à déjouer cette barrière.