Énergie en Belgique - Définition

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Électricité

Évolution de l'industrie

L'industrie électrique belge, construite au départ sous la forme d'une organisation communale, donc décentralisée, a passé par plusieurs vagues de concentration successives à compter de 1976 avant de tomber sous le giron de la compagnie de Suez dans les années 1990.

La phase de consolidation qui devait mener au contrôle par Suez du secteur électrique belge a débuté en 1976, par la création de trois grands acteurs du secteur, Ebes, Unerg et Intercom, contrôlée par un groupe, Electrobel. Jusqu'au début des années 1980, la Société générale de Belgique contrôlait la Société de Traction et d'Électricité (devenue Tractionel) et était associée avec d'autres groupes, dont le groupe Bruxelles Lambert, au sein d'Electrobel.

Electrobel et Tractionel fusionnent en 1986 pour donner naissance à Tractebel. Après l'intervention de Suez comme « chevalier blanc » de la Société générale de Belgique en réponse à l'attaque de l'italien Carlo de Benedetti en 1988, Tractebel fusionne Ebes, Unerg et Intercom, trois entreprises qu'elle contrôle déjà au sein d'Electrabel.

Au terme de la fusion de 1990, Suez contrôlait donc, par l'intermédiaire de Tractebel, la presque totalité de la production, et par le biais des intercommunales mixtes, les deux tiers du marché de la distribution de l'électricité en Belgique. Les fusions successives étaient justifiées à l'époque pr l'intérêt de se présenter comme l'interlocuteur privé belge unique, tout en étant d'une dimension suffisante par rapport à ses interlocuteurs européens.

Parallèlement à cette vague de concentration dans le secteur privé, les entreprises d'électricité publiques jouent aussi le jeu des regroupements. Constituée en 1978, la Société productrice d'électricité (SPE) regroupe des communes et des villes : Dixmude, Flémalle, Gand, Grâce-Hollogne, Harelbeke, Merksplas et Seraing ainsi que des intercommunales : la Socolie à Liège, la VEM et WVEM en Flandre et Electrhainaut. Craignant qu'elle devienne le cheval de Troie d'un concurrent étranger, Electrabel signe une pax electrica avec la SPE au début des années 1990. En 2000, la SPE était la deuxième société d'électricité belge, avec 8,5 % de la production.

Production

La centrale nucléaire de Doel, sur le bord de l'Escaut.

La production d'électricité en Belgique a connu une croissance soutenue au cours des 35 dernières années. Entre 1974 et 2004, la production a plus que doublé, progressant à un taux de 2,4 % par année en moyenne. L'ouverture de deux centrales nucléaires, d'une puissance installée de près de 6 000 MW, à Doel et à Tihange entre 1974 et 1985 a fait en sorte que l'énergie nucléaire fournit aujourd'hui plus de la moitié de la demande nationale. Depuis la fin des années 1990, la construction de centrales au gaz naturel s'est accélérée. L'usage du gaz a déplacé le charbon comme deuxième source énergétique dans le secteur de la production de l'électricité.

En 2008, la Belgique a consommé 88 TWh d'électricité. Environ 55% de l'électricité provenait des deux centrales nucléaires, 25% des centrales au gaz et 10% des centrales au charbon. Le reste est produit à partir des centrales hydroélectriques, de la combustion de déchets, de l'éolien et du photovoltaïque.

Énergie nucléaire

Les centrales nucléaires occupent une part importante de la production d'électricité en Belgique. Le pays compte 7 réacteurs, répartis en deux sites, à Tihange (2 985 MW) en région wallonne et à Doel (2 839 MW) en région flamande. Les réacteurs sont exploités par Electrabel, qui détient une participation majoritaire sur six des 7 réacteurs, alors que la SPE détient un intérêt de 10,2 % dans deux réacteurs de Doel et deux à Tihange. Tihange 1 est détenu à parts égales entre l'électricien belge et Électricité de France.

Mises en service entre 1974 et 1985, les deux centrales ont généré 43,36 TWh d'énergie en 2008, soit 53,8 % de toute l'électricité produite dans le pays.

En janvier 2003, le Parlement fédéral a adopté une loi qui proscrit la construction de nouvelles centrales nucléaire et qui impose la fermeture des centrales existantes après 40 ans d'exploitation, entre 2015 et 2025. La loi prévoit toutefois la possibilité de maintenir les centrales en opération sur recommandation de la CREG, dans le cas où la fermeture des installations menacerait la sécurité des approvisionnements énergétiques du pays.

En octobre 2009, le groupe GEMIX a remis le rapport éponyme au ministre fédéral du Climat et de l'Énergie, Paul Magnette. Ce document tente de donner des pistes sur la répartition des sources d'énergie en 2020 et 2030. Le sujet des centrale nucléaires y est notamment abordées.

Énergies renouvelables

Les éoliennes de Bure, dans la province de Luxembourg.

Le pays dispose d’importants parcs éoliens terrestres et off-shore, ces ressources disposent en outre d’un atout important par la présence d’une station de pompage à Coo capable de stocker de grandes quantités d’électricité. Le potentiel de l’éolien d’altitude est réduit car le pays est un point de passage aérien important situé au coeur du réseau de navigation Européen. L’éolien flottant n’a pas de possibilité d’implantations directe mais des implantations en mer du Nord pourraient trouver des débouchés importants via un réseau de connection électrique entre les pays limitrophes, le Danemark et la Norvège.

Le microéolien se développe lentement mais sans incitant.

L’énergie marémotrice n’est pas utilisée.

Le pays possède d’importantes ressources en biocarburants, tant agricoles avec le colza et la betterave pour l’huile végétale pure, le biodiesel et le bioethanol; que sylvicoles avec des forêts étendues sur le massif Ardennais pour la production d’éthanol cellulosique. Malheureusement l’important lobby pétrolier Anversois, essentiellement flamand, a réussi à interdire la commercialisation de l’E85, ce qui constitue de fait un obstacle majeur a l’extension des véhicules Flex-Fuel.

La production de biogaz est en croissance avec plusieurs installations tant privées que publiques. Les matières de bases sont les déchets organiques provenant des élevages, de l’agriculture et de l’industrie alimentaires. Les boues de station d’épuration constituent une autre source importante. Le biogaz est essentiellement transformé en chaleur et en électricité dans des unités de cogénération.

La thermolyse est développée pour des applications de cogénération à base de bois, notamment à Gedinne.

La tradition de construction de maisons à toitures inclinées permet une pose aisée de capteurs photovoltaïque sur les versant sud-est à sud-ouest. Généralement le courant est injecté sur le réseau en compensation de consommations domestiques. Un système de certificats verts permet de favoriser ce type de productions.

Le solaire thermique basse température est relativement répandu en usage domestique.

Le solaire thermique haute température n’est pas présent.

La récupération de chaleur sur eau de douche n’est pas développée. Une seule société propose ce produit dans le pays.

Les pompes à chaleurs commencent lentement à s’implanter mais restent taxés à 21% de TVA ! Classiquement des tuyaux de collectes sont placés sous la pelouse. Les échangeurs air/air sont peu utilisés pour le chauffage malgré le différentiel thermique standard très faible entre extérieur et intérieur, normalement favorable. La première maison à pieux énergie est en construction dans le Hainaut.

Le bois énergie se développe essentiellement sous la forme de traditionnels « feux ouvert », avec également des installations à pellets. La cogénération est très implantée mais se limite le plus souvent à la combustion de gaz fossile. Il existe cependant quelques installations à l’huile végétale.

La thermoélectricité n’est pas utilisée à l’exception de quelques poêls thermoélectriques.

L’énergie géothermoacoustique n’est pas utilisée. Seul sont envisagés des systèmes thermiques classiques de hot dry rock.

La géothermie est principalement présente à Saint-Ghislain avec un réseau d’eau chaude à 83°C étendu sur plusieurs kilomètres vers des logements, des bâtiments publics et des serres de culture. D’autres ressources existent mais restent inexploitées. Le chauffage urbain reste très marginal dans un pays pourtant fort urbanisé.

L’énergie hydro-électrique est très ancienne dans le pays avec plusieurs barrages de petite taille. Un potentiel important subsiste pour les micros centrales. De nouvelles stations de pompage sont également envisageables à Gramont et en extension de Coo. Des installations plus petites d’appuis éolien sont également envisagées.

Par ailleurs le pays possède un très grand potentiel énergétique sous la forme d’électricité osmotique dans l’embouchure de l’Escault et de l’Yser.

Transport

Des lignes à haute tension croisent un terril dans le Hainaut.

Créée en 2001, la société Elia est responsable du transport de l'électricité à travers le pays et de l'équilibrage de l'offre et de la demande. L'entreprise exploite un réseau de lignes à haute et moyenne tension d'une longueur de 8 412 km, réparti comme suit :

  • 380kV : 891 km
  • 220kV : 297 km
  • 150kV : 2,424 km
  • 70kV : 2,694 km
  • 36kV : 1,940 km
  • 30kV : 167 km

La zone de réglage d'Elia — qui comprend toute la Belgique et le Luxembourg, à l'exception des régions de Momignies, de Chimay et le sud du grand-duché — a enregistré une pointe de consommation record de 14 033 MW, le 17 décembre 2007 entre 18h et 18h15. Les pointes synchrones mensuelles sur le réseau belge sont légèrement plus élevées en hiver qu'en été, chutant régulièrement sous la barre des 12 000 MW en juillet et août.

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