Explorer 1 (officiellement Satellite 1958 Alpha) est le premier satellite artificiel terrestre des États-Unis, lancé le 1er février 1958 à 3h48 UTC depuis la base de Cape Canaveral Air Force Station, en Floride. Ce satellite fait partie du programme américain pour l'année géophysique internationale et est une réponse au lancement de Spoutnik 1 par l'Union soviétique le 4 octobre 1957.
En 1954, l’United States Army et l’United States Navy proposent de placer un satellite scientifique sur orbite terrestre à l'occasion de l'année géophysique internationale. Ce projet, connu sous le nom de projet Orbiter, sera rejeté au profit du programme Vanguard.
À la suite du lancement par l'Union soviétique du satellite Spoutnik 1 le 4 octobre 1957, le projet Orbiter est rétabli comme programme Explorer par le secrétaire de la défense Neil McElroy pour rattraper l'URSS dans la conquête de l'espace.
Explorer 1 est conçu et fabriqué par le Jet Propulsion Laboratory (JPL), tandis que le missile Jupiter-C est adapté par l'Army Ballistic Missile Agency (ABMA) pour pouvoir emmener une charge utile sur orbite ; le lanceur résultant est connu sous le nom de Juno I. Travaillant étroitement ensembles, l'ABMA et le JPL modifient le missile Jupiter-C et construisent le satellite Explorer 1 en 84 jours. Cependant, avant la fin des travaux, l'Union Soviétique lance un deuxième satellite, Spoutnik 2, le 3 novembre 1957. Aussi, la tentative de l'US Navy de placer le premier satellite américain Vanguard TV3 sur orbite se solde par un échec le 6 décembre.
Explorer 1 est conçu et fabriqué par le Jet Propulsion Laboratory (JPL) du California Institute of Technology sous la direction du Docteur William H. Pickering. C'est le second satellite, après Spoutnik 2, à embarquer une charge utile. La conception de son instrumentation scientifique embarquée est confiée au Docteur James Van Allen de l'Université de l'Iowa. Elle est constituée de :
En raison de l'espace limité et des exigences de poids réduit, l'instrumentation d'Explorer 1 est conçue pour être simple et fiable. L'alimentation en électricité est fournie par des batteries au mercure qui représentent approximativement 40 % de la masse de charge utile.
Les données fournies par ces instruments sont transmises lors du survol de l'une des dix-sept stations au sol par deux antennes opérant à des fréquences de 108,00 et 108,03 MHz.