Fluoxétine - Définition

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Législation

La fluoxétine est en annexe 3 des drogues au Canada, où elle n'est donc délivrée que sur prescription. Cette molécule est aussi délivrée sous prescription en France et en Suisse.

Biodégradabilité

Aucune étude sur la dégradabilité de la fluoxétine n'a été faite mais il est possible de penser qu’elle se biodégrade comme les autres pharmaceutiques. Une fois dans les eaux de surface, la biotransformation des pharmaceutiques par la biodégradation a lieu, mais les réactions de transformations abiotiques sont probablement plus importantes. La photodégradation est un des processus les plus important à prendre en compte.

Controverse

Vers la fin des années 1990, une polémique s'est développée, la firme Eli Lilly avait notamment fait d'énormes bénéfices avec le succès du Prozac®.

Il lui est notamment reproché d'augmenter les risques de passage à l'acte suicidaire (risque présent chez tous les anti-dépresseurs puisqu'ils restaurent rapidement une certaine forme d'énergie avant de soigner la tristesse pathologique) surtout quand il est utilisé sur des enfants ou des adolescents.

En décembre 2004, le British Medical Journal publia des documents officiels d'Eli Lilly datant des années 1980 et suggérant un lien entre la fluoxétine, le suicide et la psychose. Le magazine affirmait également que la firme avait dissimulé ces informations, point sur lequel il a dû se rétracter.

Méthodes d'analyse

Il faut d’abord faire l’échantillonnage d’une façon adéquate puisqu’il ne faut pas détériorer l’échantillon. Ensuite une pré-concentration est faite par une extraction en phase solide (SPE). Les concentrations retrouvées dans l’eau de surface sont en quantité trace alors il est nécessaire de concentrer l’échantillon pour pouvoir détecter la fluoxétine avec un instrument analytique. Finalement l’analyse s’effectue par chromatographie liquide couplé par spectrométrie de masse en tandem (LC-MS/MS).

L’extraction de la fluoxétine est effectuée avec de l’eau de qualité HPLC et de l’eau environnementale. Des bouteilles ambrées préalablement rincées avec de l’eau ultra-pure sont utilisées pour la collection des échantillons. L’eau environnementale est filtrée au travers d’une membrane de nylon 0,45 µm. L’entreposage des échantillons se fait à -20°C, ainsi l’activité biologique est réduite de façon considérable. Il y a 2 types de sorbants utilisés pour cette analyse : HLB et MIP. Le sorbant HLB est un copolymère macroporeux fait avec un ratio balancé de deux monomères, le divinylbenzène lipophylique et le N-vinylpyrrolidone hydrophobique. Le MIP est un polymère avec une empreinte moléculaire (Molecular Imprinted Polymer). Dans le cas présent, l’empreinte est faite pour l’analyse des drogues pharmaceutiques. Ce sont en fait des cartouches SPE fait avec de l’acide méthylacrylique provenant de MIPTechnologies (SupelMIP™).

Sorbant HLB

Pour le sorbant HLB, la méthode est la suivante; il faut prendre 100 ml d’échantillon aqueux qu’on va doper avec 0,5 µg/L de fluoxétine pur. L’échantillon est passé au travers de la cartouche SPE au pH naturel du cours d’eau (qui est d’environ 8,3 pour une rivière) à un taux de 5 mL/minute. La cartouche est préalablement conditionnée avec 5 ml de méthanol et d’eau de qualité HPLC. Après avoir passé l’échantillon au travers de la cartouche, elle est rincée avec 5 ml d’eau de qualité HPLC. La cartouche est ensuite séchée sous vide pendant 15 minutes. L’élution se fait par la suite avec 2 × 4 ml de méthanol et les extraits sont évaporés avec un léger jet d’azote. 0,5 ml d’un mélange d’acétonitrile/eau (10: 90 v/v) avec 100 ng/mL d’étalon interne est ajouté à l’extrait évaporé. L’étalon interne est le fluoxétine-d5.

Sorbant MIP

Pour ce qui est du sorbant MIP; 25-200 ml de l’échantillon aqueux à son pH naturel est passé au travers de la cartouche MIP à un taux d’environ 1 mL/minute. Les cartouches sont pré-conditionnées avec 1 mL de méthanol suivi de 1 mL d’eau de qualité HPLC. Une fois l’échantillon passé au travers de la cartouche, elle est rincée avec 2 × 1 mL d’eau de qualité HPLC et séchée sous vide pendant 10 minutes. Pour la prochaine étape de lavage, 1mL d’acétonitrile est passé dans la cartouche et elle est séchée sous vide pour 10 minutes. Le solvant d’élution est 4 × 1 mL de méthanol (10% d’acide acétique). Finalement les extrait sont évaporés et reconstitués comme dans la méthode HLB.

Chromatographie liquide à ultra performance (UPLC)

Une fois les échantillons préparés, ils sont analysés par UPLC-MS/MS avec une colonne C18. Les gradients utilisés pour l’analyse avec l’acétonitrile (A) et une solution d’acide formique 0,1% sont; 10% de A pendant 0,5 minute 30% de A à 2,5 minutes 80% de A à 5 minutes 100% de A à 5,5 minutes 10% de A à 6,5 minutes. C’est donc une analyse rapide puisque c’est un instrument UPLC qui est utilisé. Le débit est de 400 µL/minute et la colonne est maintenue à 30°C. Avec le sorbant MIP et HLB, il est possible d’obtenir une limite de détection de la méthode (MDL) de 0,5 ng\L.

Spectrométrie de masse

Pour ce qui est du spectromètre de masse en tandem, les composés sont ionisés par électronébuliseur en mode positive. Le voltage du capillaire est de 3,00 KV et les températures de la source et de la désolvatation sont de 120 et 350 °C respectivement. Les limites de détections instrumentales sont de moins de 1 pg. Des pourcentages de recouvrements de 75 ± 1 % pour MIP et 92 ± 12 % pour HLB sont obtenus. Un recouvrement plus précis est donc obtenu avec le sorbant MIP.

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