Françoise-Hélène Jourda, née le 26 novembre 1955 à Lyon, est une architecte française.
Dès ses débuts, Françoise-Hélène Jourda, diplômée en 1979 de l’École d'architecture de Lyon, prend conscience de l’importance de construire des bâtiments responsables et de qualité.
En militante précoce du développement durable, elle oriente naturellement son travail vers une architecture environnementale, dénommée alors « architecture solaire » ou « écologique », dont les pays nordiques et germaniques sont les précurseurs.
À Lyon Françoise-Hélène Jourda s'associe avec Gilles Perraudin ; tous deux plaident pour une architecture économe en matière et en énergie, attentive aux nouvelles aspirations sociales et aux nouveaux modes de vie et de travail.
Un premier concours en 1979, « Pour un habitat économe en énergie » leur permet de mettre en pratique leurs recherches, suivent des réalisations d'abord modestes, telles une maison à Saint-Péray en Ardèche en 1981 ou quatre maisons en pisé à l'Isle-d'Abeau en Isère (1981-1984).
Influencés par l'œuvre de Jean Prouvé et par leur collaboration avec Peter Rice et Norman Foster, ils sont sensibles à la « nature des matériaux » et consacrent une grande part de leurs recherches aux logiques constructives. Cette démarche de synthèse - souvent comparée à celle de l'Australien Glenn Murcutt – s’exprime dans la réalisation d'équipements publics. À Lyon, ils réalisent l’École d'architecture (1987) et la Cité scolaire internationale (1989).
Françoise-Hélène Jourda, qui a beaucoup appris des scènes nordiques et germaniques – son maître reste Ralph Erskine – y est rapidement reconnue.
La construction en Allemagne du Centre de formation de Herne Sodingen (Westphalie), achevé en 1999 après huit années de recherches et d'études marque une nouvelle étape dans sa carrière. Ce bâtiment devient rapidement une référence en matière de développement durable. Le principe est celui d’une « boîte en verre » : une serre de 13 000 m² (72 m × 168 m) abrite les divers éléments du programme. Ces constructions totalement indépendantes de la serre sont construites de façon simple, comme des espaces intérieurs : l’effet tampon créé par la serre permet de réduire considérablement les déperditions d’énergie, ils sont donc plus économiques et autorisent par la simplicité de leur construction et de leurs matériaux toute modification et adaptation ultérieure. Sous ce parallélépipède, protégé des intempéries, est créé un micro-climat de type méditerranéen, tempéré toute l’année et contrôlé grâce à une large ventilation naturelle, des bassins avec brumisateurs, des voiles d’ombrage(…). L’intégration au bâtiment d’un "champ solaire" de 10 000 m² de cellules photovoltaïques, qui protège la serre de l’ensoleillement et évite des effets de contre jour, fait du bâtiment une des plus grande centrale solaire au monde.
En France elle construit, notamment l’université de Marne-la-Vallée (1992), le palais de Justice de Melun (1994), les serres du Jardin botanique de Bordeaux (1999), et réalise l'aménagement du marché couvert place du 8 Mai à Lyon (1998).
Pour Françoise-Hélène Jourda, l’architecte n’est pas seulement un créateur mais un acteur du développement à part entière, un citoyen plus responsable qu’un autre, c'est dans ce sens qu'elle a remis en septembre 2007, en préambule au "Grenelle Environnement", un rapport sur la prise en compte du développement durable dans la construction.
Après avoir enseigné à Lyon, à Oslo, à l’université du Minnesota, à l’École polytechnique de Londres, à l’université technique de Kassel, Françoise-Hélène Jourda occupe depuis 1999 la chaire d’architecture durable à la Technische Universität de Vienne.
Commissaire de l’exposition du Pavillon Français de la Biennale de Venise de 2004 dont le thème était «Métamorphoses durables», le travail de Françoise-Hélène Jourda a été présenté dans de nombreuses expositions en France ainsi qu’à Londres, Chicago, Rotterdam, Berlin et en 2005 au MOMA de New York.
Aujourd'hui Françoise-Hélène Jourda exerce son activité d'architecte au sein de son agence parisienne JAP (Jourda Architectes Paris). Elle construit actuellement à Saint-Denis le premier immeuble à énergie passive construit en France.
Le développement durable reste l'objectif affiché de son travail d'architecte et d'enseignante, consciente de la situation particulière de la France sur ce terrain de « l’architecture durable » elle a créé « EO.CITE » une société de conseil en architecture et urbanisme qui a pour vocation d’accompagner tous les acteurs du projet (maîtres d’ouvrage, élus citoyens) sur la voie développement durable. Elle a été aussi en charge de missions de conseil auprès du cabinet ministériel de Jean-Louis Borloo et membre du comité d'experts de l'Observatoire de la ville.
En 2007 Françoise-Hélène Jourda est nominée au Global award for sustainable architecture (Prix international d'architecture durable).
En juillet 2009, Françoise-Hélène Jourda est faite chevalier dans l'ordre de la légion d'honneur.