L'origine de l'intelligence artificielle se trouve probablement dans l'article d'Alan Turing « Computing Machinery and Intelligence » (Mind, octobre 1950), où Turing explore le problème et propose une expérience maintenant connue sous le nom de test de Turing (Le test de Turing est une proposition de test d’intelligence artificielle ayant la...) dans une tentative de définition (Une définition est un discours qui dit ce qu'est une chose ou ce que signifie un nom. D'où la...) d'un standard permettant de qualifier une machine de « consciente ». Il développe cette idée dans plusieurs forums, dans la conférence « L'intelligence de la machine, une idée hérétique », dans la conférence qu'il donne à la BBC 3e programme le 15 mai 1951 « Est-ce que les calculateurs numériques peuvent penser ? » ou la discussion avec M.H.A. Newman, AMT, Sir Geoffrey Jefferson et R.B. Braithwaite le 14 et 23 Jan. 1952 sur le thème « Est-ce que les ordinateurs peuvent penser? ».
On considère que l'intelligence artificielle (L'intelligence artificielle ou informatique cognitive est la « recherche de moyens...), en tant que domaine de recherche (La recherche scientifique désigne en premier lieu l’ensemble des actions entreprises en vue...), a été créée à la conférence qui s'est tenue sur le campus (Un campus (du mot latin désignant un champ) désigne l'espace rassemblant les...) de Dartmouth College (Le Dartmouth College est une université privée du nord-est des États-Unis,...) pendant l'été 1956 à laquelle assistaient ceux qui vont marquer la discipline. Ensuite l'intelligence se développe surtout aux États-Unis à l'université Stanford (La Leland Stanford Junior University, plus connue sous le nom d'université Stanford, est l'une...) sous l'impulsion de John McCarthy (John McCarthy (né le 4 septembre 1927, à Boston, Massachusetts) est le principal pionnier de...), au MIT sous celle de Marvin Minsky (Marvin Lee Minsky (né le 9 août 1927) est un scientifique américain. Il travaille dans le...), à l'université (Une université est un établissement d'enseignement supérieur dont l'objectif est la...) Carnegie Mellon sous celle de Allen Newell et Herbert Simon (Herbert Alexander Simon (né le 15 juin 1916 à Milwaukee, Wisconsin, mort le 9 février 2001 à...) et à l'université d'Édimbourg sous celle de Donald Michie. En France, l'un des pionniers est Jacques Pitrat.
La cybernétique (La cybernétique est une modélisation de l'échange, par l'étude de l'information et des...) naissante des années quarante revendiquait très clairement son caractère pluridisciplinaire et se nourrissait des contributions les plus diverses : neurophysiologie (La neurophysiologie est l'étude des fonctions du système nerveux, reposant sur tous les niveaux...), psychologie, logique (La logique (du grec logikê, dérivé de logos (λόγος),...), sciences sociales… Et c’est tout (Le tout compris comme ensemble de ce qui existe est souvent interprété comme le monde ou...) naturellement qu’elle envisagea deux approches des systèmes, deux approches reprises par les sciences cognitives et de ce fait l’intelligence artificielle :
Ces deux approches se révèlent plutôt complémentaires que contradictoires : on est à l'aise pour décomposer rapidement ce que l'on connaît bien, et une approche pragmatique à partir des seuls élements que l'on connaît afin de se familiariser avec les concepts émergents est plus utile pour le domaines inconnus. Elles sont respectivement à la base des hypothèses de travail que constituent le cognitivisme et le connexionnisme, qui tentent aujourd'hui (2005) d'opérer progressivement leur fusion (En physique et en métallurgie, la fusion est le passage d'un corps de l'état solide vers l'état...).
Le cognitivisme considère que le vivant, tel un ordinateur (Un ordinateur est une machine dotée d'une unité de traitement lui permettant...) (bien que par des procédés évidemment très différents), manipule essentiellement des symboles élémentaires. Dans son livre La société de l’esprit, Marvin Minsky, s’appuyant sur des observations (L’observation est l’action de suivi attentif des phénomènes, sans volonté de les...) du psychologue Jean Piaget (Jean William Fritz Piaget, (9 août 1896 à Neuchâtel - mort le...) envisage le processus cognitif comme une compétition d’agents fournissant des réponses partielles et dont les avis (Anderlik-Varga-Iskola-Sport (Anderlik-Varga-Ecole-Sport) fut utilisé pour désigner un...) sont arbitrés par d’autres agents. Il cite les exemples suivants de Piaget :
Au bout du compte, ces jeux d’enfants se révèlent essentiels à la formation de l’esprit, qui dégagent quelques règles pour arbitrer les différents éléments d’appréciation qu’il rencontre, par essais et erreurs.
Le connexionnisme, se référant aux processus auto-organisationnels, envisage la cognition comme le résultat d’une interaction (Une interaction est un échange d'information, d'affects ou d'énergie entre deux agents au sein...) globale des parties élémentaires d’un système. On ne peut nier que le chien (Le chien (Canis lupus familiaris) est un mammifère domestique de la famille des canidés,...) dispose d'une sorte de connaissance des équations différentielles du mouvement, puisqu’il arrive à attraper un bâton au vol. Et pas davantage qu’un chat (Le chat domestique (Felis silvestris catus) est un mammifère carnivore de la famille des...) ait aussi une sorte de connaissance de la loi de chute des corps, puisqu’il se comporte comme s’il savait à partir de quelle hauteur il ne doit plus essayer de sauter directement pour se diriger vers le sol. Cette faculté qui évoque un peu l’intuition des philosophes se caractériserait par la prise en compte et la consolidation d’éléments perceptifs dont aucun pris isolément n’atteint le seuil de la conscience, ou en tout cas n’y déclenche d’interprétation particulière.
Trois concepts reviennent de façon récurrente dans la plupart des travaux :