Ivermectine - Définition

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Toxicité

Le risque principal est celui de la neurotoxicité, qui chez la plupart des espèces de mammifères peut se manifester par une dépression du systême nerveux central (SNC), avec pour conséquence une ataxie, comme on aurait pu s'y attendre du fait de la potentialisation des synapses inhibitrices du système GABA-ergique (Hayes et Laws, 1991). En général on utilise les pesticides sous forme de spécialités contenant plusieurs substances;ces préparations sont classées par l’Agence de protection de l'environnement des États-Unis comme toxiques de catégorie IV, c’est-à-dire très faiblement toxiques. Ceci signifie que bien que fortement toxiques pour les insectes, les préparations de pesticides contenant de l'ivermectine ne devraient généralement pas avoir d’ effet nuisible pour les mammifères en mode normal d’utilisation. Par exemple, on peut déterminer pour une telle préparation une DL50 (dose létale 50) par voie orale de 650 mg⋅kg-1 chez le rat( toxicité classée en catégorie III : basse toxicité) [1]. Extrapolé à l’homme pour un poids de 80 kilogrammes, la dose létale 50 est de 52 g, soit approximativement le poids et le volume de l'iPod nano, ce qui est considéré par l'EPA comme correspondant à une faible toxicité. Cependant, les préparation d'avermectine pure (par opposition aux formulations de pesticides dilués) sont fortement toxiques à la fois pour les insectes et pour les mammifères (également pour la vie aquatique, et les poissons). Une étude indique une LD50 par voie orale de 10 mg⋅kg-1 chez les rats (ce qui correspond à la catégorie I de toxicité ; toxicité élevée) [2]. Certaines races de chiens plus particulièrement le colley, présentent des signes d'atteinte toxique du système nerveux central après exposition à des doses d'ivermectine dépassant 150 à 200 μg·kg-1. [3] La cause de cette toxicité pour le SNC chez les chiens sensibles au produit a été attribuée à une mutation d’un gène responsable de la synthèse d’une protéine de multi résistance aux médicaments. [4] Ceci a conduit certains à conclure que les colleys ne devraient pas être traités avec l'ivermectine ou aucune autre avermectine. Les spécialités vétérinaires d'ivermectine généralement prescrites et utilisées pour la prophylaxie de la filaire du chien(Dirofilaria repens)sont dosés de 6 à 12 µg/kg [5] et sont généralement considérées comme inoffensives. Un surdosage grave d'ivermectine est nécessaire pour que se produisent les effets toxiques de l'ivermectine. [6] Un test est disponible pour vérifier la sensibilité des chiens à l'ivermectine ainsi qu’à plusieurs autres médicaments. [7] (voir P-glycoprotéine)

Pharmacocinétique

L’Ivermectine peut être administrée soit par voie orale ou par voie parentérale. Elle ne franchit pas facilement la barrière hématoméningée chez les mammifères (Schinkle et coll, 1994), bien que le passage puisse devenir significatif si l'ivermectine est prescrite à des doses élevées (dans ce cas, le pic au niveau du cerveau est atteint 2 à 5 heures après l’administration).

Indications thérapeutiques

En médecine humaine

L’Ivermectine est un antiparasitaire à large spectre. Il est principalement utilisé chez l'homme pour le traitement des maladies suivantes :

  • l’onchocercose à Onchocerca volvulus
  • La Filariose lymphatique à Wuchereria bancrofti
  • anguillulose ou strongyloïdose
  • l’ascaridiose
  • la trichocéphalose et l’oxyurose
  • Larva migrans cutanée
  • La gale est une dermatose prurigineuse dont le traitement repose sur des topiques locaux. L'ivermectine s'est avérée efficace pour le traitement oral de cette affection.

Les données en faveur de cette utilisation non conforme aux préconisations initiales sont plus récentes. La molécule est active sur les acariens comme le sarcoptes de la gale. Au départ cette indication était limitée aux cas qui s’avèraient résistants aux traitements locaux et/ou qui se présentaient sous une forme étendue (comme la gale norvégienne). Sa facilité d’utilisation (dose orale unique) a permis d’étendre ces indications vers le traitement des formes communes.

Posologie

Adultes
Par voie orale: 3 à 12 mg en dose unique (environ 150 à 200µg/kg de masse corporelle) pour l’onchocercose et les autres infections parasitaires. (par exemple 6,75 à 9 mg pour un adulte de 45 kg)
Enfants
L’Ivermectine n’est pas prescrite aux enfants de moins de 15 kg. Pour les enfants plus grands, la dose est de 150 µg/ kg de masse corporelle.
Contrindications
L’Ivermectine est contrindiquée chez les personnes qui présentent une hypersensibilité immédiate au médicament. Elle ne doit pas être prescrite à des mères qui allaitent un nourrisson de moins de trois mois (Reynolds, 1993).

En médecine vétérinaire

Chiens

L’Ivermectine est la principale substance utilisée pour la prévention de la filaire du chien, une dose est donnée chaque mois à l’animal pour empêcher le développement du parasite à l'étape tissulaire des microfilaires. Certaines races de type-Colley sont plus sensibles à l'ivermectine, et les vétérinaires prescrivent pour eux d'autres types de traitements préventifs de la filaire.

Des réactions létales à l'ivermectine ont été constatées dans les races suivantes :

Cette liste reste incomplète, car tout chien croisé issu de ces races, et toute race ayant eu par le passé un apport de sang des races citées ci-dessus, peut être porteuse de la mutation rendant sensible à la molécule. Il est donc probable que dans les années à venir, d'autres races seront ajoutées à cette liste.

Chevaux

L’Ivermectine est une substance très répandue dans certains vermifuges pour les chevaux, avec des noms de marques commerciales comme Equimax, Equimectrin, Eqvalan, et Zimecterin. Il est généralement administré par voie orale sous forme d’une pâte déposée directement dans la bouche de l'animal par l'intermédiaire d'une seringue. L'Ivermectine protège contre la plupart des parasites internes du cheval, y compris leur larves, excepté les vers plats.

Rongeurs

Le traitement le plus utilisé contre l’infestation des fourrures des rongeurs par les acariens est actuellement basé sur l'administration orale ou parentérale d’avermectines, une famille de lactones macrocycliques produites par la fermentation d’un micro-organisme tellurique le streptomyces avermitilis. Ils ont une activité contre une large gamme de nématodes et d'arthropodes parasites des animaux domestiques à la concentration de 300 µg/kg ou moins. À la différence des antibiotiques du groupe des macrolides ou des polyènes (antifongiques), ils n’ont pas d'activité antibactérienne ou antifongique significative(Hotson, 1982). L’usage thérapeutique des Avermectines n'est pas sans inconvénient. La résistance aux avermectins a été rapportée, ce qui suggère d’en modérer l'utilisation (Clark, 1995). La recherche sur l'ivermectine, la pipérazine, et le dichlorvos utilisés en association montre également une toxicité potentielle(Toth, 2000). On a rapporté que les Avermectines bloquent la sécrétion LPS-induite du facteur TNF (facteur onconécrosant), du NO (monoxyde d’azote), de la prostaglandine E2, et augmente la concentration intracellulaire de Ca2+ (Victorov, 2003). Une méthode efficace de réduction des ectoparasites qui soumettrait les animaux de laboratoire à moins de contraintes que l'administration par voie orale d'avermectine est certainement souhaitable.

Oiseaux

L’Ivermectine est généralement utilisée pour traiter les infestations par acariens chez les oiseaux, habituellement pour des dermatoses squameuses de la face ou des pattes dues à un parasite le Cnemidocoptes. Dans de nombreux pays cette indication constitue une utilisation non conforme aux recommandations.

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