Poelaert repose, après des funérailles tristement mesquines, au cimetière de Laeken sous un monument de style classique athénien pur, époque et ville qu’il admirait par-dessus tout.
On peut y voir son buste par Antoine Bouré.
Le monument est orné de deux flambeaux renversés allumant symboliquement le bûcher funèbre, symbole antique des funérailles.
On y lit les lettres christiques Alpha et Omega, et l'on remarque, taillée discrètement dans le bas du monument, la croix pattée des Templiers.
Joseph Poelaert avait épousé Léonie Toussaint (1840-1912), sœur du peintre Toussaint, dont il eut une fille unique, Marguerite Poelaert (1860-1917), qui épousa Maurice Pauwels (1861-1912). Celui-ci mourut tragiquement en tombant dans la cage d'ascenseur de leur hôtel particulier boulevard de Waterloo. Leur fille Marthe Pauwels eut une fin tragique à Naples, empoisonnée après avoir mangé des fruits de mer. Avec elle finit la postérité directe de l'architecte Poelaert.
Celui-ci avait un frère sculpteur, Victor Poelaert (1820-1859) et un autre frère avocat, Constant Poelaert (1827-1898) dont la fille Berthe épousa Charles Janssen, avocat, père du baron Emmanuel Janssen (1879-1955), fondateur de la banque de la Société Générale de Belgique ou Générale de Banque.
Joseph Poelaert avait aussi une sœur, Hortense Poelaert (1815-1900) qui épousa Eugène van Dievoet (1804-1858), issu du lignage Sweerts, un des sept Lignages de Bruxelles, qui était un arrière petit-neveu du sculpteur Pierre van Dievoet (1661-1729), un des créateurs de la Grand-Place de Bruxelles, et de Philippe van Dievoet dit Vandive (1654-1738), le fameux orfèvre parisien et conseiller du roi Louis XIV. Eugène van Dievoet était le frère d'Auguste van Dievoet, avocat à la Cour de Cassation et fameux historien du droit, et l'oncle de Jules van Dievoet (1844-1917), avocat à la Cour de Cassation et époux de Marguerite Anspach (1852-1934), fille de Jules Anspach (1829-1879), bourgmestre de Bruxelles.
Loué dès son vivant d'une manière dithyrambique et considéré comme un "génie" pour reprendre le mot souvent utilisé dans la presse, Joseph Poelaert n'a toutefois à ce jour pas encore fait l'objet d'une biographie, sérieuse, scientifique et documentée, aussi, impressionnées sans doute par la grandeur de son œuvre, toute une série de personnes se sont mises à broder des légendes les plus absurdes les unes que les autres.
Décédé d'une congestion cérébrale en pleine tâche, comme la presse de l'époque l'a relaté, ce fut interprété par une population qui maîtrisait encore mal le français, comme si cela désignait la folie, et ainsi jusqu'à nos jours, certains continuent à croire qu'il est mort fou.
Ces légendes, nées au XIXe siècle dans les milieux hostiles au règne de Léopold Ier, sont répercutées de nos jours par des auteurs comme le baron François Schuiten pour qui Poelaert aurait été interné dans l'imaginaire "Grand Hôpital" ou "Hôpital Ernest Dersenval" qui d'ailleurs n'existe que dans l'œuvre de papier de cet auteur (Les cités obscures) qui par ailleurs s'attaque aussi à son contemporain le bourgmestre Jules Anspach.
D'autres auteurs, continuent à se faire l'écho sans esprit critique de cette légende, tel que Christopher Gérard qui dans son roman touristique "Aux Armes de Bruxelles" (p. 106) prétend quant à lui en termes peu choisis que "cet architecte est mort maboul" "en bruxellois on dit zot", il précise même (p. 29) qu'un architecte mort fou, Poelaert, a conçu ce temple, barbare à force de références gréco-mésopotamienne. Le Palais de Justice? Une espèce d'encyclopédie qui résume l'histoire de l'architecture, de l'Égypte à la Renaissance...flamande en passant par une Rome très Louis XIV." Voilà qui est beaucoup pour un édifice construit entièrement dans un style hellénique le plus pur! Mais il est vrai que l'hellénisme se perd!
Mais toutes ces attaques jusqu'à nos jours contre les grands personnages du règne de Léopold Ier, les fondateurs de la patrie, comme Poelaert et Anspach ne sont elles pas plutôt des attaques qui n'osent pas s'avouer contre le roi fondateur, le véritable créateur de la nation belge, dont le règne suite à la victoire absolue du Parti catholique en 1883 a été rejeté dans l'oubli.
Beaucoup prétendent, comme Luc Nefontaine ou Jean van Win, que Poelaert aurait été Franc-maçon, toutefois, on constate que son nom ne figure inscrit au tableau d'aucune loge.
D'autres comme Paul de Saint-Hilaire prétendent qu'il se serait ingénié à truffer son œuvre de symboles maçonniques que le visiteur se plaît à découvrir et à interpréter, alors que les symboles en question sont en fait repris du répertoire de l'architecture gréco-romaine, époque qui fut toujours sa référence principale.