L'Entraide - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

L'Entraide, un facteur de l'évolution (Mutual Aid : A Factor of Evolution) est un essai de l'écrivain russe Pierre Kropotkine paru durant son exil à Londres en 1902. La première version française parut chez Hachette deux ans plus tard.

Le scientifique Pierre Kropotkine oppose l'« entr'aide » aux théories du darwinisme social sur la sélection naturelle. Selon Kropotkine, le darwinisme social retient principalement le critère de « la sélection naturelle par le plus fort » (mais Charles Darwin insistait pourtant sur l'importance de l'altruisme). Kropotkine critique cette conception restreinte de l'évolution de l'humanité, en posant en détail des exemples du facteur d'entraide dans l'évolution des espèces, dont l'espèce humaine, mais aussi entre groupes humains.

L'entraide est également un terme d'économie politique qui désigne le concept économique de l'échange réciproque et volontaire de ressources et de services au profit de tous. C'est un facteur dans l'évolution de l'espèce humaine. Le concept est très important dans la théorie anarchiste.

Résumé

Dans la pratique de l'entraide, qui remonte aux plus lointains débuts de l'évolution, nous trouvons la source positive et certaine de nos conceptions éthiques : nous pouvons affirmer que, pour le progrès moral de l'homme, le grand facteur fut l'entraide et non pas la lutte.

Kropotkine s’insurge contre la vision réactionnaire et dangereuse de la vie en société où "l’homme est perçu comme un loup pour l’homme": qui est selon lui a la fois irréel et condamne a une vision de société inhumaine.

Les autres auteurs

Darwin signale, entre autres, le cas de vieilles corneilles devenues aveugles et incapables de se nourrir, qui étaient ravitaillées par leurs compagnes; Lamarck, celui de moineaux venus aider une couvée voisine à reconstruire son nid que des chenapans avaient détruit.

Dans sa Théorie des sentiments moraux de 1759, Adam Smith père du Capitalisme et de notre système économique, considère comme élément principal la sympathie, et selon toute vraisemblance sa "Main invisible" devait être également influencé par celle ci : ce qui n'est pas la conception actuelle dans les courants issues des idées d'Adam Smith.

Prieur cite plus loin un naturaliste français, Louis-Pierre Gratiolet (1815-1865), chargé du cours d’anatomie et de physiologie comparée à la Sorbonne, qui rapporte dans son traité d'Anatomie comparée du système nerveux ce qu’il considère comme un beau trait d’altruisme animal : "Un cheval d’armes, hors d’âge, très beau et du plus grand feu, ayant eu les dents usées au point de ne plus pouvoir mâcher le foin et broyer son avoine, fut nourri pendant des mois par les chevaux de droite et de gauche qui mangeaient avec lui. Ces deux chevaux tiraient le foin du râtelier, le mâchaient et le jetaient ensuite devant le vieillard."

"En rentrant chez lui, un mineur de Cardiff aperçoit, stupéfait, deux rats qui trottinent lentement côte à côte, un même fétu de paille entre leurs mâchoires. Il assomme l’un des rats avec son bâton et l’autre, au lieu de s’enfuir, reste sur place, désemparé. Le mineur le regarde de plus près et constate que la pauvre bestiole est aveugle."

  • Richard Leakey, anthropologue dont les travaux font autorité, affirme même que c’est plus précisément la générosité qui, à une étape de l’évolution, aurait provoqué cet éveil :
    « Non pas l’intelligence, précise-t-il, mais d’abord la générosité. C’est-à-dire le partage. Non pas la chasse ou la cueillette, mais l’obligation de partager.  »

Nous serions donc devenus humains parce que nos ancêtres ont appris à partager leur nourriture et à échanger des services, formant ainsi ce que Leakey appelle des réseaux d’obligations.

Lewis Thomas :

« L’altruisme [...] est extrêmement intéressant pour les biologistes. Non pas qu’il commande des comportements bizarres et anormaux. Mais plutôt parce que, dans la plupart des sociétés animales, l’altruisme est capital, contribuant à assurer la continuation des espèces, et que les comportements altruistes se manifestent comme un aspect de la vie de tous les jours. [...] L’altruisme est peut-être notre attribut le plus primitif, désormais hors d’atteinte, échappant à tout contrôle. Ou peut-être est-il directement à portée de la main, prêt à être ‘déclenché’, déguisé, dans nos civilisations modernes, en affection, en amitié, en attachement. Je ne vois rien de déraisonnable à soutenir que des chaînes d’ADN, enroulées sur elles-mêmes dans nos chromosomes, codent l’instinct qui nous pousse à nous rendre utiles. Le besoin de se rendre utile pourrait bien se révéler le trait le plus déterminant de l’aptitude à la survie, plus important que l’agression, plus efficace, à long terme, que l’instinct d’appropriation.  »
  • Henri Laborit
    • " L’évolution se fait par l’entraide "
    • " Si l’évolution s’était réellement effectuée avec la compétition, il y a longtemps que nous aurions été une population de surdoués! "
    • " Croyez-vous vraiment qu’on pourra arriver à abolir toute forme de domination, politique ou autre?
Page générée en 0.113 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise