Médecine dans l'Égypte antique - Définition

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Les conclusions diagnostiques

La démarche diagnostique est décrite dans le papyrus Ebers. Le déroulement en est le suivant :

  1. Poser des questions au patient, par étape, calmement ;
  2. Faire une enquête d'entourage ;
  3. Trouver l'origine directe et indirecte de la souffrance ;
  4. Chercher l'existence d'antécédents familiaux ;
  5. En cas de rechute vérifier si le traitement est convenablement pris ;
  6. Préparer un plan de soins, à court et moyen terme.

À ce niveau le diagnostic se confond avec la prescription : il s'agit plus d'un rapport détaillé comportant une suite de signes cliniques suivie d'une liste de médications. La première chose à faire est de calmer la souffrance, ensuite de stopper l'évolution et enfin trouver de une solution définitive.

Les lieux et modes d'exercice

Les lieux d'exercices dépendent de la relation du soignant avec la religion :

  • les médecins sounou exercent en dehors du temple. Ils exercent de façon « laïque », mais selon les préceptes du temple. Leur dieu tutélaire est Thot. Ils débutent leur pratique en étant médecins itinérants : le soignant va vers le malade, et en ne soignant qu'une seule catégorie de malade. Seul le médecin de grande expérience reconnue est « généraliste ». Après une période itinérante, le sounou peut postuler pour entrer dans un centre de soins, ou exercer à son domicile ;
  • les médecins ouabou-sekhmet exercent uniquement dans le temple. Leur pratique est fortement imprégnée de religion, voire de magie. Ce sont les médecins purs de la déesse Sekhmet, la déesse de la guérison. Ce sont les médecins de Pharaon, le représentant du divin sur terre ;
  • les médecins exorcistes agissant par des paroles magiques incantatoires et des amulettes.

Les modes d'exercices sont variés : il existe des médecins pour toutes les parties du corps, pour l'esprit, pour les femmes, les hommes, les enfants, et même des médecins officiant de façon différente selon les saisons. La postérité a retenu le cas des « médecins de l'œil », qui opéraient de la cataracte, et celui des « médecins des femmes » qui faisaient réaliser des tests diagnostiques de grossesse avec pronostic du sexe de l'enfant à venir.

L'organisation de la médecine est réglementée depuis Imhotep, comme l'atteste une inscription sur un mur à Saqqarah, avec des règles éthiques bien définies réglementant la profession : lieu d'installation des centres de soins, surveillance de ces centres, contrôle de l'activité des sounous, estimation du service rendu, action disciplinaire.

L'héritage égytien dans la médecine moderne

Les découvertes et traités de la médecine

Certains traités médicaux ont été conservés (papyrus Ebers, Edwin Smith…) et permettent de constater très clairement que les Égyptiens avaient été les premiers à observer que le cœur était«  l'organe essentiel de la vie » et que ce dernier se manifestait « en parlant », ce qui signifie qu'ils ont compris qu'il battait selon un rythme régulier défini par le pouls. Il n'est pas certain qu'ils avaient, dès la découverte de la clepsydre, eu l'idée de compter les pulsations du cœur avec cette sorte de montre à eau. Cependant certains indices portent à le croire. La clepsydre ne fut utilisée que bien plus tard par Hérophile, un médecin grec de l'école d'Alexandrie, sa ville natale, qui fut le premier à s'en servir dans l'exercice de son art, au IIIe siècle avant notre ère. Il a quelque peu amélioré le procédé afin de mesurer le pouls des patients avec un peu plus d'exactitude.

Le vocabulaire

La médecine égyptienne ne nous a pas seulement légué des techniques mais aussi bon nombre de termes médicaux dont nous retrouvons l'étymologie au quotidien.

Un premier exemple serait le terme « migraine » qui vient de l'égyptien ges-tep signifiant moitié (du) crâne. Ce terme sera repris par les grecs devenant hemicrania.

Autre exemple révélateur, le mot « cataracte » qui provient quant à lui directement du terme akhet-net-mou qui signifie littéralement « rassemblement d'eau ». En égyptien, la pupille de l'œil de disait tout net iret ce qui signifie « image de l'œil », ou bien hounet imyt iret, à savoir : « la jeune fille dans l'œil ». Il est intéressant de constater l'évolution étymologique de ce mot à travers diverses langues, car en grec, la jeune fille était une coré, en latin une pupilla et en espagnol une nina de los ojos.

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