Les connaissances médicales dans l'Égypte antique bénéficiaient d’une excellente réputation, et les dirigeants des autres empires demandaient régulièrement au pharaon d’Égypte de leur envoyer son meilleur médecin pour soigner leurs proches. Les Égyptiens avaient une certaine connaissance de l’anatomie humaine, même s’ils n'avaient jamais disséqué de corps humain. Par exemple, au cours du procédé classique de la momification, ils savaient comment introduire un long crochet par une narine, pour briser les os minces de la boîte crânienne et extraire le cerveau. Les médecins égyptiens connaissaient également l'importance des pulsations, et savaient qu’il existait un lien entre le pouls et le cœur. L'auteur du papyrus Smith avait même une vague idée du système cardiaque, mais il ignorait la circulation sanguine et il a été incapable, à moins qu’il ait jugé cela sans importance, de faire la distinction entre les vaisseaux sanguins, les tendons et les nerfs. Ils avaient élaboré une théorie se référant à des « canaux » qui, selon cette hypothèse, transportaient l'air, l'eau et le sang de l'organisme en faisant une analogie avec le Nil, s’il est bloqué, les cultures périclitent et ils ont appliqué cette théorie à l'organisme. Si une personne était malade, ils utilisaient des laxatifs afin de débloquer les « canaux ».
Les moyens thérapeutiques utilisés par les anciens Égyptiens sont simples, multiples et variés, surprenants pour un public du XXIe siècle. Ils appartiennent à différentes catégories :
Un certain nombre de pratiques médicales étaient efficaces, comme bon nombre de méthodes chirurgicales mentionnées dans le papyrus Edwin Smith. La plupart du temps, les conseils des médecins pour rester en bonne santé étaient de se laver et de se raser le corps, y compris les aisselles et cela pouvait éviter des infections. Ils ont également conseillé à leurs patients de veiller à leur alimentation et d’éviter les aliments tels que le poisson cru ou d'autres animaux considérés comme impurs.
Tirées des trois règnes : minéral, végétal et animal.
La préparation du médicament est le fait du prescripteur, selon des protocoles rigoureux. L'utilisation se fait sous forme d'emplâtres, pommades et onguents, préparations locales, préparations à absorber macérées dans la bière, fumigations.
La croyance générale dans la magie et la religion peut avoir contribué à un puissant effet placebo ce qui, avec la perception de la réussite du traitement peut avoir contribué à son efficacité. L'impact de l'accent mis sur la magie est apparent dans le choix des remèdes ou des ingrédients qui les constituent. Apparemment, les ingrédients sont parfois choisis parce qu'ils dérivent d'une substance, d’une plante ou d’un animal qui présente des caractéristiques qui, en quelque sorte, correspondent aux symptômes du patient. C'est ce qu'on appelle le principe du simila similibus (« traitement par les semblables ») qu’on retrouve tout au long de l'histoire de la médecine jusqu’à la pratique moderne de l'homéopathie. Ainsi, l’œuf d’autruche est utilisé pour le traitement de la fracture du crâne, et une amulette représentant un hérisson pouvait être prescrite contre la chute des cheveux.
Il s'agit de moyens mixtes, faisant appel à des remèdes excrémentiels et à la magie, pour fournir une alimentation répugnante à l'esprit qui a envahi le corps, et ainsi le chasser.
Ces excréments sont empruntés à l'âne, au crocodile, à l'hippopotame, au lézard, au pélican, au petit bétail, aux mouches et même à l'homme.
Certaines de ces pratiques se sont avérées inefficaces ou nocives. Michael D. Parkins affirme que 72% des 260 ordonnances médicales du papyrus Hearst ne comportaient aucune substance active sur le plan pharmacologique et beaucoup de remèdes préparés à base de déjections animales contenaient des produits de fermentation et des moisissures, dont certaines ayant des propriétés curatives mais aussi des bactéries qui exposaient à une grave menace d'infection. N’étant pas en mesure de faire la distinction entre l'infection originelle et les effets nocifs du traitement par des matières fécales, ils peuvent avoir été impressionnés par les quelques cas où l’on constatait une amélioration de l'état du patient.
Quelques interventions sont attestées, et l'usage des antalgiques et des anesthésiques vraisemblables.
Ils ne sont pas attestés, le mauvais état dentaire est connu et expliqué par la présence de grains minuscules de sable dans les farines (sable provenant des meules en grès) et responsables d'une usure dentaire importante.
Grâce à un certain nombre de textes anciens, on sait que l’hygiène dentaire était connue et certains papyrus contiennent des énumérations de remèdes pour les maux de dents. On sait aussi qu’il y avait des « médecins des dents », mentionnés par Hérodote.
L’examen des momies est de même très instructif. On a, ainsi, pu apprendre qu’Amenhotep III fut un martyr des maux de dents.
La thérapeutique conservatrice utilisait des obturations à base de terre de Nubie, de silicate de cuivre hydraté, d’éclats de pierre ou de blocs d’or massif.
Les accidents de la dentition des enfants étaient traités par l’ingestion de souris écorchées et cuites. Des restes de souris ont été ainsi retrouvés dans des momies d’enfants. Ce remède sera, plus tard, adopté par les Grecs, les Romains, les Coptes et les Arabes.
On pense, par contre, que l’extraction dentaire était inconnue.
Aucun texte d’époque ne parle de prothèses dentaires ou de leur réalisation. Pourtant en 1914, on a découvert, pour la première fois, dans un tombeau, deux dents reliées entre elles par un fil d’or. Ce travail daterait de la fin de la IVe ou du début de la Ve dynastie. Il existe un exemple de prothèse dentaire (deux molaires réunies par un fil d'or) qui ressemble plus à un travail d'embaumeur résolvant un souci esthétique. Après étude, on a conclu que la ligature avait été faite in vivo. En 1948, on a retrouvé dans une tombe du -IIIe siècle , un bridge de trois dents mandibulaires reliées par un fil d’or et on a décrit, dans la bouche de certaines momies, des dents artificielles en bois de sycomore, maintenues par des crochets en or.