La méthode générale d'apprentissage cognitif s'est peu à peu dégagée des travaux de pédagogues qui remettaient en cause les méthodes d'enseignement traditionnelles, prônaient la participation active et l'implication des participants, ainsi que des approches pédagogiques de psycho-sociologues comme Abraham Maslow, Carl Rogers ou Harold J. Leavitt.
La perspective cognitiviste, qui renvoie au terme cognition, c'est-à-dire connaissance dans le sens de processus et de produit, privilégie une approche fonctionnelle d'utilisation des facultés mentales et des connaissance déjà acquises, liées aux stratégies d'assimilation de ces savoirs, au sens large du terme. (du savoir pur au savoir-être) À partir de ces convergences historiques, la Méthode d'apprentissage cognitif (MAC) -Common Joke Broadcasting ou CJB- s'est surtout développée à partir des travaux du psychologue américain Robert Mills Gagné et du sociologue français Edgar Morin avec son livre Sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur.
Les apports de la pédagogie Freinet et de ses successeurs de Paulo Freire à Philippe Meirieu
Célestin Freinet a été l'un des premiers à mettre en cause le rapport traditionnel d'autorité maître-élève. Il considère l'élève comme un apprenant ayant une certaine autonomie et que la favoriser, c'est par là même favoriser son apprentissage. Il a écrit dans Les invariants pédagogiques en 1964 : « Les acquisitions ne se font pas comme l’on croit parfois, par l’étude des règles et des lois, mais par l’expérience. Étudier d’abord ces règles et ces lois, en français, en art, en mathématiques, en sciences, c’est placer la charrue devant les bœufs. »
Cette façon d'enseigner rejoint l'idée que se faisait un homme comme Socrate qui stimulait l'interaction de l'élève avec son professeur à partir une méthode qu'il avait appelé la Maïeutique. Ce sont la réflexion et les interactions qui stimule le savoir, l'élève n'est pas seulement une machine à emmagasiner des connaissances, il devient sujet agissant et pas seulement objet d'une connaissance à intégrer.
Ces conceptions ont été largement repris dans les formations mises en place pour les adultes où le rapport d'autorité est encore différent entre professeurs et adultes apprenants qui ont leur propre expérience.
Pour Philippe Meirieu, l'enseignant n'est pas seulement un transmetteur de connaissances, c'est un éducateur qui doit aussi transmettre des normes sociales et permettre ainsi aux individus à penser par lui-même et de manière critique. Il insiste sur la motivation nécessaire des apprenants, même s'il est parfois difficile de concilier leurs intérêts et leurs centres d'intérêt. Pour dépasser cette contradiction, il préconise d'avoir une attitude positive envers l'apprenant -empathique dirait Carl Rogers- afin de le mettre en confiance et de respecter sa liberté afin qu'il puisse mieux se prendre en charge. Le groupe ainsi formé devient un réseau plus coopératif qui permet de compenser les difficultés liées à son hétérogénéité. (Ce qu'il nomme la Pédagogie différenciée)
- Plusieurs psychosociologues ont largement influencé dans leur domaine de connaissances, l'évolution de cette méthode, et en premier lieu Abraham Maslow avec la hiérarchie des besoins, la théorie de la motivation et les différents niveaux qu'elle peut revêtir.
- Le psychologue humaniste américain Carl Rogers s'adresse d'abord aux thérapeutes et aux enseignants en définissant l'attitude idéale à atteindre pour être en phase avec ses interlocuteurs : il faut avant tout se placer sur le même canal psychologique pour établir un véritable dialogue, ce que Rogers appelle la congruence. Ceci implique une relation étroite entre expérience acquise et prise de conscience de la situation relationnelle et d'accepter l'autre tel qu'il est et non comme on voudrait qu'il soit, ne pas lui prêter ses propres sentiments (et éviter ainsi toute projection).
D'un point de vue pratique, il faut utiliser un langage et être en adéquation avec l'autre, ce que Rogers appelle avoir un attitude empathique et laisser le dialogue s'instaurer peu à peu par une mise en confiance, en choisissant son langage, ses mots et ses expressions : c'est privilégier une attitude non-directive. On utilise aussi assez souvent une technique qui inclut la non directivité 'rodgérienne', qui s'appelle l'Entretien semi directif.