Philippe Meirieu, né le 29 novembre 1949 à Alès, est un chercheur et écrivain français, spécialiste en sciences de l'éducation et en pédagogie. Il a été l'inspirateur de réformes pédagogiques (instauration des modules au lycée ainsi que des IUFM au début des années 1990). Il est actuellement vice-président de la région Rhône-Alpes, chargé de la formation continue tout au long de la vie.
Engagé aux côtés du PS puis d'Europe Écologie, il se définit lui-même comme militant et homme de gauche. En s'appuyant sur les écrits des grands pédagogues (de Rousseau à Freinet), il met en exergue les tensions inhérentes à l'éducation. Il a contribué à diffuser en France les principes pédagogiques issus de l'Éducation nouvelle.
Après une maîtrise obtenue à Paris, il devient professeur de philosophie en lycée. Il décide d'enseigner à l'école primaire et passe le CAP d'instituteur, puis enseigne le français en collège privé sous contrat dans le septième arrondissement de Lyon. Il passe une thèse d'État en 1983 en sciences humaines. Cette thèse rend compte d' expérimentations en différentes matières; les enseignants d'anglais ne semblent pas s'être prêtés à ses expérimentations dans le collège privé lyonnais lui ayant servi de laboratoire. Philippe Meirieu devient professeur en sciences de l'éducation à l'Université Lumière-Lyon 2.
De 1990 à novembre 1993, il a été membre du Conseil national des programmes. En parallèle, il crée en 1991 la collection Pédagogies chez ESF éditeur. Encore aujourd'hui, il est le directeur et l'un des principaux auteurs de cette collection.
À la rentrée 1993-94, Philippe Meirieu a repris, à côté de ses activités universitaires, un enseignement de français dans un lycée professionnel de Vénissieux. De 1994 à 1998, il est directeur de l'Institut des sciences et pratiques d'éducation et de formation (ISPEF) de l'université Lumière-Lyon 2. De 1998 à 2000, il est directeur de l'INRP, dont il démissionne estimant que « la poursuite de la rénovation pédagogique est gravement compromise ».
Il devient directeur de l'Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) de l'Académie de Lyon jusqu'en 2006. Il renonce à postuler à un nouveau mandat. Il ne souhaitait pas, en effet, être nommé par le ministre de l'Éducation nationale, Gilles de Robien, se sentant trop en désaccord avec les décisions prises, ces dernières années, dans le domaine éducatif, pour assumer ces responsabilités. Il enseigne à nouveau à l'ISPEF de l'université Lumière-Lyon 2.
En 2006, il est parrain du projet culturel et éducatif « Cité des savoirs du XXIe siècle » pour l'île Seguin avec d'autres personnalités telles que Régis Debray, Albert Jacquard ou Axel Kahn. Il est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence et du conseil scientifique de l'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie).
Depuis septembre 2006, il est responsable de la chaîne de télévision éducative Cap Canal. Dans ce cadre, il s'occupe, entre autres, du magazine Cap Infos qui traite de toutes les questions pédagogiques liées à l'école et à la formation des professeurs.
Philippe Meirieu a été l'objet de vives critiques, notamment de la part de Liliane Lurçat, l'association Sauver les lettres ou l'association Reconstruire l'École.
Des enseignants contestent ses théories éducatives basées sur l'« élève apprenant » plutôt que sur des savoirs fondamentaux. « Philippe Meirieu a été très souvent pris à partie par les “républicains” ou les disciplinaristes qui l'accusent d'avoir contribué à la baisse du niveau des élèves ainsi qu'à l'effondrement de l'autorité des enseignants par son idéologie pédagogiste, égalitariste et démagogique. » Il a été contesté par des enseignants tels que Natacha Polony, Agnès Joste, Jean-Paul Brighelli, et Christine Tasin.
De vives polémiques ont opposé Alain Finkielkraut et Philippe Meirieu. Ce dernier a été amené à écrire le 8 mai 2000 une lettre ouverte à Alain Finkielkraut publiée dans Le Monde : « De quelle couleur sera l’étoile dont on affublera demain, si les clercs que vous représentez venaient, par malheur, à nous gouverner, les pédagogues comme moi? » Finkielkraut nuance ses accusations personnelles en 2008 contre Philippe Meirieu en le qualifiant d'« homme de dialogue ».