Le terme paidagôgia, qui apparaît à la fin du XVe siècle, concerne étymologiquement (pedo vient du grec pais ou paidos, « jeune garçon ») l'éducation des enfants. Ce n'est que plus tard surtout au XIXe siècle quand on s'est intéressé à la façon d'enseigner, de transmettre des connaissances, que ce terme a désigné les méthodes d'enseignement.
Cette évolution s'explique d'abord par les progrès de la psychologie, d'abord celle destinée aux enfants puis aux adultes avec Théodule Ribot et Alfred Binet, les progrès de la linguistique (science du langage) et ses différents développements, en particulier vers la sémiologie qui ont permis de se poser la question fondamentale : qu'est-ce que recouvre pour un enseignant l'acte de transmettre ?
Poser une telle question, c'est admettre que le maître n'a pas forcément la science infuse, qui se traduit par une remise en cause essentielle du rôle de l'enseignant et du contenu des programmes dominés pendant très longtemps par l'enseignement traditionnel et la scolastique. C'est reconnaître aussi qu'il se crée entre le maître et l'élève une interaction qui est d'autant plus riche et gratifiante qu'elle permet une meilleure compréhension, une meilleure assimilation du contenu. Cette question permet de poser la pédagogie en termes de communication, remettre en cause la relation traditionnelle d'autorité entre celui qui enseigne, qui possède la connaissance et celui qui reçoit passivement cet enseignement. Ainsi l'on passe de la passivité à l'interactivité.
L'évolution de la pédagogie est due à la conjonction de trois facteurs principaux qui ont chacun marqué leur siècle :
L'impact de ces modifications qui touchent en profondeur l'institution enseignante est considérable. Il est en effet impensable d'utiliser les mêmes modèles et les mêmes méthodes d'enseignement pour former une élite intellectuelle et scientifique avec La Sorbonne ou Polytechnique comme références ou pour diffuser un enseignement de masse qui touche presque toutes les couches sociales. Comme le fait remarquer Philippe Meirieu, il existe un décalage entre la nécessaire acquisition de savoirs de la part des élèves et la prise en compte de ses centres d'intérêt indispensable à la motivation, « seuls les savoirs scolaires faisant sens pour l'élève pourront être assimilés durablement. » La difficulté de l'enseignant réside dans le fait de concilier, de trouver un lien entre ces deux objectifs, de stimuler l'intérêt de l'élève tout en l'amenant aussi à prendre goût à ce qui a priori ne l'intéresse pas forcément.
Le contenu de l'enseignement est aussi objet de polémiques et de recherches. Certains chercheurs pédagogues ou sociologues comme comme Edgar Morin prônent un retour à l'idée des encyclopédistes de donner une vision universelle des connaissances humaines et de défractionner les disciplines enseignées qui s'émiettent de plus en plus avec l'apport de nouvelles technologies en particulier. Edger Morin propose « une approche transdisciplinaire... pour saisir les problèmes dans leur globalité, [...] rassembler des savoirs dispersés dans chaque discipline, expliquer le mode de production des savoirs » sans nier les incertitudes, « les erreurs et les illusions. ».