Mouvement brownien - Définition

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Mouvement brownien sur une variété riemannienne

On appelle mouvement brownien sur une variété riemannienne V le processus stochastique continu markovien dont le semigroupe de transition à un paramètre est engendré par 1/2 \, \Delta_V , où ΔV est l'opérateur de Laplace-Beltrami sur la variété V.

Processus d’Ornstein-Uhlenbeck

Le processus d'Ornstein-Uhlenbeck est un processus stochastique décrivant (entre autres) la vitesse d'une particule dans un fluide, en dimension 1.

On le définit comme étant la solution Xt de l'équation différentielle stochastique suivante : dX_t=\sqrt2dB_t-X_tdt , où Bt est un mouvement brownien standard, et avec X0 une variable aléatoire donnée. Le terme dBt traduit les nombreux chocs aléatoires subis par la particule, alors que le terme Xtdt représente la force de frottement subie par la particule.

La formule d'Itô appliquée au processus etXt nous donne : d({e^t}X_t)={e^t}{X_t}dt+{e^t}(\sqrt{2}{dB_t}-{X_t}dt)={e^t}\sqrt{2}{dB_t} , soit, sous forme intégrale : X_t={X_0}e^{-t}+\sqrt{2}e^{-t}\int_0^t{e^s}dB_s

Par exemple, si X0 vaut presque sûrement x, la loi de Xt est une loi gaussienne de moyenne xe t et de variance 1 − e − 2t, ce qui converge en loi quand t tend vers l'infini vers la loi gaussienne centrée réduite.

Marches aléatoires

On peut aussi utiliser un modèle de marche aléatoire (ou au hasard), où le mouvement se fait par sauts discrets entre positions définies (on a alors des mouvements en ligne droite entre deux positions), comme par exemple dans le cas de la diffusion dans les solides. Si les xi sont les positions successives d'une particule, alors on a après n sauts :

\langle \, X^2_n \ \rangle \ = \ \frac{1}{n} \ \sum_{i = 1}^n \ x_i^2

Marche aléatoire à une dimension d'espace (Exemple)

Considérons la marche aléatoire d'une particule sur l'axe Ox. On suppose que cette particule effectue des sauts de longueur a entre deux positions contigües situées sur le réseau :  \{\, n \, a \ , n \in \mathbb{Z} \, \} de maille a sur l'axe, chaque saut ayant une durée τ.

Il faut encore se donner un nombre p tel que : 0 < p < 1. L'interprétation physique de ce paramètre est la suivante :

  • p représente la probabilité que la particule fasse un saut vers la droite à chaque instant ;
  • q = 1 - p représente la probabilité que la particule fasse un saut vers la gauche à chaque instant.

Le cas du mouvement brownien correspond à faire l'hypothèse d'isotropie spatiale. Toutes les directions de l'espace physique étant a priori équivalentes, on pose l'équiprobabilité :

p \ = \ q \ = \ \frac{1}{2}

La figure ci-dessous montre un exemple typique de résultat : on trace les positions successives x(k) de la particule aux instants k, partant de la condition initiale x(0)=0.

Marche au hasard.jpg

Probabilités de transition conditionnelle

On définit la probabilité de transition conditionnelle :

P(n|m,s) \ = \ P(na|ma, s\tau)

comme étant la probabilité de trouver la particule au site ma à l'instant sτ sachant qu'elle était au site na à l'instant initial 0.

L'hypothèse d'isotropie conduit à écrire la loi d'évolution de cette probabilité de transition conditionnelle :

P(n|m,s+1) \ = \ \frac{1}{2} \ \left[ \ P(n|m+1,s) \ + \ P(n|m-1,s)  \ \right]

On en déduit la relation suivante :

P(n|m,s+1) \, - \, P(n|m,s) \ = \ \frac{1}{2} \ \left[ \ P(n|m+1,s) \, + \, P(n|m-1,s) \, - \, 2 \ P(n|m,s) \ \right]

Convergence vers le mouvement brownien. Équation de Fokker-Planck

Prenons la limite continue de l'équation précédente lorsque les paramètres :

  • \tau \ \to \ 0
  • a \ \to \ 0

On verra à la fin du calcul que la combinaison a2 / 2τ doit en fait rester constante dans cette limite continue.

Il vient, en réintroduisant le paramètre adéquat pour faire un développement limité :

P(n|m,(s+1)\tau) \ - \ P(n|m,s\tau) \ = \ \tau \ \frac{\partial P(n|m,s\tau)}{\partial t} \  + \ O(\tau^2)

D'autre part, on peut écrire :

P(n|(m\pm 1)a,s) \ = \ P(n|ma,s) \, \pm \, a \ \frac{\partial P(n|ma,s)}{\partial x} \, + \, \frac{a^2}{2} \ \frac{\partial^2 P(n|ma,s)}{\partial x^2} \, + \, O(a^3)

de telle sorte que le crochet se réduise à :

P(n|m+1,s) \, + \, P(n|m-1,s) \, - \, 2 \ P(n|m,s) \ = \ a^2 \ \frac{\partial^2 P(n|ma,s)}{\partial x^2} \, + \, O(a^3)

On en déduit l'équation de Fokker-Planck :

\tau \ \frac{\partial P(x_0|x,t)}{\partial t} \ = \ \frac{a^2}{2} \ \frac{\partial^2 P(x_0|x,t)}{\partial x^2}

qu'on peut réécrire :

\frac{\partial P(x_0|x,t)}{\partial t} \ = \ D \ \frac{\partial^2 P(x_0|x,t)}{\partial x^2}

en introduisant le coefficient de diffusion :

D \ = \ \frac{a^2}{2\tau}

Solution de l'équation de Fokker-Planck

En plus de l'équation de Fokker-Planck, la densité de probabilité de transition conditionnelle P(x0 | x,t) doit vérifier les deux conditions supplémentaires suivantes :

  • la normalisation des probabilités totales :
\forall \ t \ > \ 0 \ , \quad \int_{-\infty}^{+\infty} dx \ P(x_0|x,t) \ = \ 1
  • la condition initiale :
\lim_{t \to 0}  P(x_0|x,t) \ = \ \delta(x - x_0)

δ(x) est la distribution de Dirac.

La densité de probabilité de transition conditionnelle P(x0 | x,t) est donc essentiellement une fonction de Green de l'équation de Fokker-Planck. On peut démontrer qu'elle s'écrit explicitement :

P(x_0|x,t)\ = \ \frac{1}{\sqrt{4 \pi D t}} \ \exp \, \left[ \ - \ \frac{(x-x_0)^2}{4 D t} \ \right]

Moments de la distribution :

Posons x0 = 0 pour simplifier. La densité de probabilité de transition conditionnelle P0(x,t) = P(0 | x,t) permet le calcul des divers moments :

\langle \,  x^n(t)  \ \rangle \ = \ \int_{-\infty}^{+\infty} dx \ x^n \ P_0(x,t)

La fonction P0 étant paire, tous les moments d'ordre impair sont nuls. On peut facilement calculer tous les moments d'ordre pair en posant :

\alpha \ = \ \frac{1}{4 D t}

et en écrivant que :

\langle \,  x^n(t)  \ \rangle \ = \ \sqrt{\frac{\alpha}{\pi}} \ \int_{-\infty}^{+\infty} dx \ x^{2n} \ \mathrm{e}^{- \alpha x^2}  \ = \ (-1)^n \ \sqrt{\frac{\alpha}{\pi}} \ \frac{d^n~}{d \alpha^n} \ \left[ \, \int_{-\infty}^{+\infty} dx \ \mathrm{e}^{- \alpha x^2} \, \right]

On obtient explicitement :

\langle \,  x^n(t)  \ \rangle \ = \ (-1)^n \ \sqrt{\frac{\alpha}{\pi}} \ \frac{d^n~}{d \alpha^n} \ \left[ \, \sqrt{\frac{\pi}{\alpha}} \, \right] \ = \ (-1)^n \ \sqrt{\alpha} \ \frac{d^n~}{d \alpha^n} \ \left[ \, \frac{1}{\sqrt{\alpha}} \, \right]

On retrouve notamment pour le moment d'ordre deux :

\langle \,  x^2(t)  \ \rangle \ = \ - \, \sqrt{\alpha} \, \frac{d~}{d \alpha} \, \left[ \, \frac{1}{\sqrt{\alpha}} \, \right] \ = \ (- \, \sqrt{\alpha}) \, \times \, \left( - \, \frac{1}{2\alpha^{3/2}} \right) \ = \ \frac{1}{2 \alpha} \ = \ 2 D t

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