Noël Forgeard - Définition

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Carrière ministérielle

Il fut d'abord ingénieur en chef des mines au ministère de l'Industrie, puis conseiller technique pour l'aviation civile au ministère des Transports et conseiller technique pour l'armement au ministère de la Défense.

De 1986 à 1987, il est conseiller pour les affaires industrielles auprès du Premier ministre Jacques Chirac.

Décorations et distinctions

Noël Forgeard est officier de la Légion d'honneur et officier de l'Ordre du Mérite, ainsi que Knight Commander of the Order of the British Empire.

Il a reçu en 2006 le prix Iznogoud récompensant « une personnalité qui a tenté de devenir calife à la place du calife, s'est vantée et a lamentablement échoué dans son entreprise », comme avant lui Brice Lalonde (1993), Bernard-Henri Lévy (1994), Nicolas Sarkozy (1999), Dominique Voynet (2000), André Santini (2003) ou François Hollande (2005).

Son bilan est complexe: artisan de la croissance d'Airbus de 1998 à 2005 et de son déclin à partir de 2006, il a absorbé la crise des retards de l'A380 en son nom après sa promotion comme co-dirigeant d'EADS, la société mère d'Airbus. Son choix du super gros porteur au détriment de la gamme moyenne est économiquement très risqué et semble avoir beaucoup affaibli Airbus. Enfin, son intégrité est contestée et il a été mis en examen pour délit d'initié et diffusion de fausses informations. Les rémunérations qui lui ont été consenties avant et après son licenciement d'EADS ont suscité une polémique de société.

Affaire EADS

L'autorité des marchés financiers (AMF) à transmis à la justice en avril 2008 son rapport final qui met en cause 17 personnes dont Noël Forgeard pour délit d'initié. L'AMF enquête aussi sur la dissimulation d'informations aux actionnaires.

Calendrier des faits

  • Le 6 mars 2006, la direction d'EADS revoit à la baisse les livraisons d'A380 en 2007 ;
  • Le 7 mars 2006, selon La Tribune, M. Forgeard obtient l'autorisation de vendre ses stock-options. Il engrange une plus-value de 2,5 millions d'euros ;
  • Le 13 juin 2006, Airbus annonce des retards sur l'A380 ;
  • Le 14 juin 2006, le titre EADS subit une première baisse de 25% ;
  • Le 3 octobre 2007, un rapport de l'AMF accusant une vingtaine de dirigeants d'EADS de délits d'initié massifs est transmis au juge. Ils auraient vendu les actions avant de « rendre tardivement publiques les difficultés d'Airbus ; »
  • Le 30 mai 2008, mise en examen pour délit d'initié de Noël Forgeard, ancien patron d'EADS. »

Au terme de 35 heures de garde à vue en vue d'interrogatoire à la brigade financière de Paris, il a été mis en examen par les juges Xavière Simeoni et Cécile Pendaries le 30 mai 2008 pour « délit d'initié, recel de délit d'initié et diffusion d'informations fausses ou trompeuses aux marchés financiers », il risque une peine pouvant aller jusqu'à 2 ans d'emprisonnement et une amende de 10 fois le montant du profit. Il a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire après paiement d'une caution d'un million d'euros. Le 28 Juillet 2009 ,le rapporteur de la commission des sanctions de l'AMF recommande d'imposer une amende de 5,45 millions d'euros a Noel Forgeard, reconnu coupable de manquement d'initié.

Sa ligne de défense

Noël Forgeard affirme que la direction d'EADS n'avait pas connaissance des retards de l'A380 et que la vente de ses stock-options juste avant la baisse est une coïncidence. C'est une position difficile à défendre car il n'est pas le seul à avoir vendu subitement et massivement ses titres EADS. Ses trois enfants et 16 autres dirigeants d'EADS ont fait de même.

Dans une interview donné à France 2 le 24 octobre 2007, Noël Forgeard se dit innocent de tout délit d'initié et dénonce un « phénomène de dissimulation de retards dans l'usine de Hambourg » pour expliquer sa méconnaissance des retards d'Airbus au moment de la vente de ses stocks options.

Dans le Figaro du même jour, il affirme : « Dans un programme de cette ampleur (l'A380), vous avez des problèmes partout. Mais en face de chaque difficulté, la direction d'Airbus avait mis en place un plan d'action (...) Je n'avais aucune raison de ne pas leur faire confiance. Je les croyais. J'avais raison, sur la plupart des points (...) En mars, Gustav Humbert, président d'Airbus, a prononcé cette phrase mémorable lors d'un conseil d'administration: "Mc Kinsey - dont les consultants sont allés à l'usine de Hambourg - n'a rien trouvé que nous faisions mal." A mon avis, les dirigeants allemands n'ont pas dissimulé les difficultés de l'usine de Hambourg. Je pense que la dissimulation a été très locale. Les responsables de l'usine de Hambourg n'ont rien dit car ils ont cru qu'ils allaient résoudre les problèmes. Ils l'ont fait par un réflexe de fierté inopportune. Au lieu de demander de l'aide, ils ont poussé la vague devant eux. Comment - en tant que coprésident d'EADS - aurais-je pu être au courant si ceux qui étaient en charge directe de l'A380 ne l'étaient pas? Si le moindre élément de faute avait pu être trouvé contre moi, il aurait été exploité à mort (...) La rumeur continue à courir les rues, les rédactions des journaux. Je suis véritablement indigné. Je suis formel: il n'y a pas eu de délit d'initiés mais un dysfonctionnement local majeur ». En conclusion de cette interview, Noël Forgeard se présente comme le symbole d'une volonté industrielle au service de la France en rejetant toute "mauvaise conduite" dans cette affaire.[1]

Le scandale de l'indemnité de licenciement ou « parachute doré»

En plus de ses plus values sur ses stock-options, Forgeard a bénéficié d'une indemnités de départ d'un montant de 8,4 millions d'euros alors que la prime annuelle des salariés d'Airbus avait été fixée à 2,88 € en moyenne avant le mouvement de grève. Elle fut ensuite rétablie, mais un peu tard, à un peu moins de 1000 euros par la direction. Cela a provoqué un scandale retentissant et de vives réactions de la part de tous les candidats à l'élection présidentielle de 2007.

Ségolène Royal, elle, estimera qu'Airbus est en faillite. Elle estime que cette « faillite » est imputable à l'ex co-président d'EADS (2006) et d'Airbus (1998-2005). François Hollande mettra violemment en cause le gouvernement de droite pour sa participation au conseil d'administration ayant accordé les indemnités.

Le président de la république Nicolas Sarkozy a décidé de légiférer pour moraliser la rémunération « au mérite » des dirigeants d'entreprises. Bien que l'industrie aéronautique européenne sorte très affaiblie de la direction de Noël Forgeard (de 1998 à 2005 sous sa présidence, Airbus a dépassé Boeing pour la première fois de l'histoire, et l'A380 dont il a été l'un des instigateurs et grands artisans, est malgré les soucis de délais et leurs conséquences dramatiques, une réussite formidable de l'ingénierie européenne), ce dernier n'est pas concerné par des lois qui ne pourront pas être rétroactives.

Outre la volonté réformatrice sincère et bilatérale sur les rémunérations choquantes, à droite comme à gauche, on est aussi probablement heureux d'économiser un débat(reference ?) sur les problèmes de gouvernance d'EADS, chacun étant en cause (la gauche pour la mise en place du pacte d'actionnaire, la droite pour sa gestion depuis 5 ans).

Le 19 avril 2007, le Parti socialiste et l'UDF ont officiellement demandé la démission du ministre de l'économie Thierry Breton qui, selon des informations publiées dans le magazine Challenges du 18 avril 2007 serait personnellement intervenu dans cette affaire dite du « parachute doré », notamment en appuyant la nécessité du versement de ces 8,4 millions d'euros prévus par le contrat de Forgeard, qui aurait sinon pu se retourner contre EADS, ayant été licencié sans faute. En avril 2007, Thierry Breton, s'était vigoureusement défendu de toute intervention dans la négociation du montant des indemnités de départ de Noël Forgeard, démentant ces informations.

Le 15 mai 2007, le coprésident allemand d'EADS, Thomas Enders, a prétendu dans un entretien accordé au Frankfurter Allgemeine Zeitung que le gouvernement français était bien intervenu en faisant pression auprès des administrateurs d'EADS afin d'obtenir le versement des 8,5 millions d'euros. Pourtant, celles-ci avaient été votées à l'unanimité du conseil d'administration auquel il participait.

Parallèlement, Jean-Paul Gut, directeur général délégué du groupe EADS, aurait demandé un parachute doré de 12 millions d'euros pour son départ. Ce cadre supérieur est également mis en examen sur plainte de l'AMF pour délit d'initié suite à sa vente de stock options pour un montant de 1,15 millions d'euros.

Le 22 mai 2007, plusieurs agences de presse (AFP, Reuters) ont annoncé qu'à en croire des sources judiciaires, une enquête préliminaire de police avait été ouverte fin avril 2007 par le parquet de Paris au sujet des indemnités perçues par Noël Forgeard.

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