L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ou en anglais Organization of Petroleum Exporting Countries (OPEC
) est une organisation intergouvernementale (un cartel) de pays visant à négocier avec les sociétés pétrolières pour tout ce qui touche à la production de pétrole, son prix et les futurs droits de concessions. Depuis le 1er janvier 2007, le premier secrétaire de l'OPEP est Abdallah Salem El-Badri.
Historique
L'OPEP est créée le 14 septembre 1960, lors de la Conférence de Bagdad, principalement à l'initiative du chah d'Iran, Mohammad Reza Pahlavi et du Venezuela pour pallier la baisse du prix du baril (moins de 5 dollars américains à l'époque). À l'origine, seuls cinq pays en étaient membres : l'Arabie saoudite, l'Iran, l'Irak, le Koweït et le Venezuela.
Ils furent rejoints par la suite par d'autres pays producteurs :
Abou Dabi en 1967 - qui avec six de ses voisins formera les Émirats arabes unis en 1971
l'Algérie en 1969
le Nigeria en 1971
l'Équateur en 1973, qui se retire en 1992 et y revient en 2007
le Gabon en 1975, qui se retire en 1996
l'Angola en 2007
Pendant les cinq premières années de son existence, son siège est situé à Genève, en Suisse. Il est déplacé le 1er septembre 1965 à Vienne en Autriche.
Le 12 mai 2006, lors d'un sommet Union européenne-Amérique latine, le président de la Bolivie, Evo Morales a déclaré à des journalistes vouloir que la Bolivie fasse partie de l'OPEP. Néanmoins, le pays n'est qu'un producteur mineur de pétrole. Le jour précédent, l'OPEP s'est engagé à prêter à un taux d'intérêt réduit 10 millions de dollars américains sur 20 ans à la Bolivie, pour aider ses universités publiques.
Fin novembre 2006, il a été annoncé, qu'au terme de longues négociations deux nouveaux pays ont accepté de joindre l'OPEP. L'Angola (deuxième producteur de pétrole d'Afrique subsaharienne après le Nigeria avec 1,4 million de barils par jour, et 2 millions de barils à la fin de 2007) est devenu le douzième membre de l'OPEP au 1er janvier 2007. Il sera suivi par l'Équateur, qui revient dans l'organisation. Ensemble, ils contribueront à la production de l'OPEP à hauteur d'environ 2,5 millions de barils par jour.
Objectifs
Siège de l'OPEP à Vienne en Autriche
La création de l'OPEP résulte du fait que jusque dans les années 1950-1970, les compagnies pétrolières avaient les pleins pouvoirs sur le cours du pétrole et imposaient leurs prix aux pays producteurs. C'est ainsi que les principaux pays producteurs décidèrent de se regrouper de manière à pouvoir influer sur le cours du pétrole. La prise de contrôle de la production de pétrole se fit par une politique de nationalisation.
Étant maîtres de leur production, les pays producteurs peuvent de cette manière influencer le cours du baril de pétrole et ainsi augmenter leurs revenus.
Pays membres
Anciens et actuels pays membres de l'OPEP Légende : • Vert : Pays membres • Orange : Ancien pays membres
Les 12 pays membres (2 nouveaux depuis le 1er janvier 2007) sont :
Afrique
Algérie
Premier pays à avoir réussi à nationaliser son industrie d'hydrocarbures le 24 février 1971, l'Algérie reste un membre important et stratégique de l'OPEP.
Angola
L'un des plus grands terrains d'explorations pétrolière des dix dernières années, le pays affiche une croissance de production à deux chiffres. Néanmoins la structure de son industrie pétrolière n'est pas celle des membres de l'OPEP : le secteur est presque entièrement aux mains des multinationales, et le taux de déplétion de ses gisements est élevé.
Libye
La production de ce pays devrait fortement repartir à la hausse dans les années qui viennent, la levée des sanctions occidentales permettant de nouveaux investissements. Le pays offre un bon potentiel d'exploration, sa place dans l'OPEP devrait donc progresser.
Nigeria
Le Nigeria est un membre assez remuant de l'organisation. Sa production augmente fortement grâce à des développement en offshore profond, et le pays dépasse assez souvent son quota. Il a plusieurs fois exigé l'augmentation de son quota sous la menace de quitter l'OPEP. La raison est peut être que l'industrie pétrolière du pays est la moins nationalisée de l'OPEP : elle est presque entièrement aux mains des multinationales.
Moyen-Orient
Arabie saoudite
Le leader historique de l'OPEP s'appuie sur les plus vastes réserves de pétrole conventionnel du Monde, son statut de plus grand producteur et exportateur, et le fait qu'il concentre presque toute la capacité de réserve. Le pays a besoin d'investissements énormes en permanence pour remplacer la production perdue par l'épuisement des gisements (semble-t-il quelques 800 000 bbls/j chaque année, et sa production comprend une part croissante de pétrole de qualité basse à moyenne.
Émirats arabes unis
Seul Abou Dabi est réellement membre de l'OPEP. Les Émirats sont une confédération crée en 1972, seule Abou Dabi était déjà membre de l'OPEP et les autres émirats ne se considèrent pas liés par les quotas - mais leur production est de toute façon faible et en déclin. Abou Dabi est un grand producteur, mais tous ses gisements significatifs sont exploités depuis plus de 30 ans.
Irak
Le statut de l'Irak est en quelque sorte en suspens depuis le conflit récent. Le pays est encore nominalement membre de l'OPEP, mais n'est plus inclus dans les quotas. Le pays pourrait avoir des réserves parmi les plus vastes de l'OPEP, mais le nouveau régime n'a pas encore clarifié ses intentions.
Iran
L'Iran est un pilier historique de l'OPEP, et démontre à nouveau aujourd'hui sa détermination à utiliser l'arme pétrolière comme moyen de pression contre les États-Unis d'Amérique. Ses grands gisements connaissent une grave déplétion, le pays parvenant à peine à produire autant que les quotas de production l'y autorisent.
Koweït
Ce pays a la particularité d'avoir des réserves concentrées en grande partie dans un seul gisement. Ce gisement semble avoir atteint le pic de production, et les réserves officielles sont largement contestés, y compris à l'intérieur du pays, dans un contexte de grands changements politiques.
Qatar
Les réserves de brut conventionnelles de ce pays sont relativement modestes, et la production devrait décliner dans un avenir proche. Elle sera largement remplacée par le gaz naturel, les condensats et le brut de synthèse fournit par le North dome, plus grand gisement gazier du monde, mais ces produits échappent aux quotas de l'OPEP.
Ce pays revient dans l'OPEP après l'avoir quitté en 1992. C'est un petit producteur de pétrole par rapport aux autres membres, mais ses réserves sont relativement importantes (environ 5 milliards de barils).
Venezuela
Sous la présidence d'Hugo Chavez, ce pays a pris un rôle bien plus actif dans l'OPEP, contribuant à redonner à celle-ci son statut d'arme géopolitique. Le pays tente actuellement de classer en "réserves prouvées" ses vastes réserves de sables bitumineux. Cela fait sans doute partie d'une manœuvre plus vaste visant à contester le leadership saoudien dans l'organisation.
Certains importants pays producteurs de pétrole, dont certains sont exportateurs nets, ne sont pas membres de l'OPEP. C'est le cas du Canada, du Soudan, du Mexique, du Royaume-Uni, de la Norvège, des États-Unis, de la Russie et d'Oman.
Anciens membres
Indonésie
La production de pétrole indonésienne est en déclin depuis 1997, et le pays est devenu importateur net. Son appartenance à l'OPEP n'a donc plus de sens, et en mai 2008 le gouvernement a officiellement annoncé son retrait de l'organisation. Cette décision est devenue effective quelques mois plus tard, et à partir de Janvier 2010 l'Agence Internationale de l'Energie, l'OPEP elle même et d'autres organismes ont compté la production du pays dans la catégorie "non-OPEP".
Gabon Ce pays fut membre de l'OPEP de 1975 à 1994.