Ouvrage de Schoenenbourg - Définition

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Introduction

Ouvrage de Schoenenbourg
Fort Schoenenbourg FRA 001.jpg

Type d'ouvrage Gros Ouvrage d'artillerie
Secteur
└─ sous-secteur
Secteur Fortifié de Haguenau
└─ Sous-Secteur de Hoffen
Numéro d'ouvrage O 800
Année de construction 1932
Nombre de blocs 8
Type d'entrée(s) Entrée des munitions (EM)
+
Entrée des hommes (EH)
Effectifs 630
Schoenenbourg carte.jpg

L'ouvrage du Schoenenbourg est un ouvrage de la Ligne Maginot qui se situe sur les communes de Hunspach et d'Ingolsheim sur le Secteur Fortifié de Haguenau, dans le département du Bas-Rhin. C'est le plus grand ouvrage ouvert au public en Alsace. Classé dans son intégralité à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, il est équipé de tous ses éléments d'origine.

Description

L'ouvrage est constitué de 8 blocs : 6 blocs de combats dont 2 blocs casemates, un bloc d'entrée de munitions et un bloc d'entrée pour les hommes.

L'ouvrage de Schoenenbourg est celui qui a le plus combattu pendant la période de septembre 1939 à juin 1940. À lui seul il tira : 15 792 obus de 75 mm, 682 obus de 81 mm, 723 obus de 120 mm, soit un total de 17 197 obus en 10 mois. Pendant cette période, il reçut : 56 obus de 420 mm, 33 obus de 280 mm, 160 bombes d'avion et 3 000 obus de 150 mm et 105 mm.

L'ouvrage est aujourd'hui géré par l'Association des Amis de la Ligne Maginot d'Alsace qui s'occupe de la restauration de l'Ouvrage. Contrairement à beaucoup de musées consacrés à la Ligne Maginot, celui de Schoenenbourg ne présente pas d'armes, ni équipements liés ; le fort est restauré tel qu'en 1939 et la visite s'organise sur une durée de 2 heures minimum et un parcours souterrain de plusieurs kilomètres.

La Première Guerre mondiale a permis de donner des leçons en matière de fortifications permanentes, notamment celle de séparer les casernements des blocs de combats. Les blocs de combats sont appelés "avants", ils sont distants de plusieurs kilomètres des blocs d'entrées, de casernement et de magasins de munitions qui sont appelés "arrières". Les avants et les arrières sont reliés par une galerie souterraine de plusieurs kilomètres de long, qui, sur le site de Schoenenbourg, a une longueur de plus de 1 500 m.

Les avants

Bloc 1

Le bloc 1 est une casemate d'infanterie sur deux niveaux. Il est équipé de deux jumelages de mitrailleuses dont un peut être remplacé en cas de nécessité par un canon antichar de 47 mm, un fusil-mitrailleur en flanquement et une issue de secours menant dans le fossé diamant. Le bloc est protégé par deux cloches GFM. Le bloc 1 est particulièrement difficile à ravitailler car il ne dispose pas de monte-charge, les munitions devaient donc être montées par les hommes.

Bloc 2

Le bloc 2 est un bloc pour une tourelle de mitrailleuse. Malgré l'efficacité de la tourelle, les dessus du bloc sont protégés par une cloche GFM. Mais, comme le bloc 1, il ne dispose pas de monte-charge et les munitions devaient donc être montées par les hommes.

Bloc 3

Le bloc 3 est un bloc pour une tourelle de 75 mm. Les dessus du bloc sont protégés par une cloche GFM, ce qui n'était pas recommandé car la cloche crée un angle de tir mort. Les dessous quant à eux accueillent les magasins de munitions M1 et M2 ainsi que le poste de commandement du bloc. Le bloc possède un monte-charge d'une capacité de 2,5 tonnes.

Bloc 4

Le bloc 4 est identique au bloc 3 mais possède en plus une cloche VDP.

Bloc 5

Le bloc 5 est un bloc pour une tourelle de deux mortiers de 81 mm. Les dessus du bloc sont protégés par une cloche GFM et une cloche LG (qui ne sera jamais armée). Le bloc possède un monte-charge d'une capacité de 500 kg.

Bloc 6

Le bloc 6 est identique au bloc 1 mais ne possède qu'une seule cloche GFM.

Les arrières

Bloc 7

Le bloc 7 est le bloc d'entrée pour les munitions (EM). Il possède deux monte-charges, l'un de 5 tonnes, l'autre de 2,5 tonnes. Le bloc est protégé par deux cloches GFM, trois créneaux pour fusils-mitrailleurs, un créneau pour un jumelage de mitrailleuses pouvant être remplacé en cas de nécessité par un canon anti-char de 47 mm. Pour sa défense rapprochée, le bloc possède également un blockhaus interne pourvu d'un fusil-mitrailleur.
Le bloc 7 est aussi le support de l'antenne de transmission pour la TSF (Transmission Sans Fils). Dans ses dessous, le bloc 7 abrite les magasins à munitions de l'ouvrage.

Bloc 8

Le bloc 8 est le bloc d'entrée pour les hommes (EH). Dans sa configuration initiale, le bloc était semblable à toutes les entrées pour les hommes, il possèdait pour sa défense rapprochée d'une cloche GFM, une cloche LG, un créneau pour jumelage de mitrailleuses pouvant être remplacé par un canon anti-char de 47 mm et de deux créneaux pour fusils-mitrailleurs. Il possède un monte-charge dont le puits sert aussi de ventilation.
Les dessous de l'ouvrage abritent la caserne, la cuisine, les filtres à gaz, l'infirmerie mais surtout le cœur de tous les ouvrages de la Ligne Maginot : l'usine électrique.

En raison des explosions internes causées par les allemands en 1944, le bloc a été reconstruit selon des plans établis en 1950.

L'intérieur

L'électricité

L'usine :
L'usine est la centrale électrique. Elle est le cœur de l'ouvrage, c'est elle qui va produire l'électricité nécessaire au bon fonctionnement de l'ouvrage en cas de coupure électrique du secteur civil. À l'extérieur, près du bloc 8 se trouve le transformateur de l'ouvrage, il abaisse la tension à 20 000 volts pour alimenter le fort. Bien qu'il soit situé près des arrières, il n'est pas protégé contre les bombardements. L'ouvrage de Schoenenbourg dispose de 4 moteurs Sulzer de 160 CV chacun qui permettent le fonctionnement des alternateurs de 165 KVA pour une tension de 440 volts. Ils sont chacun alimentés par une réserve de gazole de 800 litres, ce qui permet à l'ouvrage d'être autonome pendant une durée de 48 heures. Le tout est refroidi par une réserve d'eau de 200 000 litres qui va ensuite circuler dans la caserne pour servir de chauffage.Il existe une réserve de gazole de 90.000 litres .

La sous-station traction : Le train interne qui permet de relier les avants et les arrières rapidement doit être alimenté par une tension de 600 volts continu. C'est le rôle de la sous-station traction de transformer le courant de 440 volts alternatifs en 600 volts continu. Son deuxième rôle est d'élever la tension à 3 000 volts alternatifs pour l'alimentation des avants qui sont distants de plusieurs centaines de mètres.

La sous-station des avants : C'est là que le courant de 3 000 volts est redescendu à une tension de 440 volts pour alimenter les blocs avants.

La ventilation

Encore une fois, les échecs de 1914 se font ressentir au niveau des gaz de combat. Contrairement aux forts Séré de Rivières de la première guerre mondiale, la Ligne Maginot a été équipée d'un système de ventilation extrêmement performant. Cette ventilation permet de faire face à tous les types de gaz de combats existant en 1930.

L'air nécessaire à l'ouvrage provient normalement d'une aspiration par les entrées. Cet air est pulsé dans les galeries et aspiré dans les blocs de combat. L'air vicié en provenance de l'usine, de la caserne et des cuisines est rejeté par le bloc d'entrée des hommes.
Dans les blocs ou blockhaus où se trouvent des armes, les ventilateurs assurent une légère surpression qui possède deux rôles :

  • évacuer au maximum les gaz dus au tir,
  • empêcher les gaz toxiques de pénétrer dans les blocs.

L'évacuation des gaz dus au tir est faite par un autre ensemble de ventilateurs refoulants qui prennent les gaz dans les chambres de tir et dans les points de chute des douilles.

Comme les prises d'air des entrées peuvent se trouver dans une nappe toxique envoyée par l'ennemi, l'air aspiré passe d'abord dans une partie des quatre batteries de 7 filtres avant d'être envoyé dans la galerie. Mais il est alors insuffisant pour fournir les blocs de combat. Dans ce cas de passage au régime "air gazé", les blocs deviennent autonomes et aspirent l'air qui leur est nécessaire à l'extérieur avec des ventilateurs qui leur sont propres.

Si les blocs de combat sont eux-mêmes dans une nappe toxique, l'air doit alors passer par des batteries de filtres de blocs dont le volume est variable avec le type du bloc.

La galerie principale

La galerie principale permet de relier les avants et les arrières. Elle est équipée d'une voie de 60 qui permet d'acheminer rapidement les munitions et la nourriture des soldats au combat depuis les magasins du bloc 7 vers les blocs de combats.

Une issue de secours secrète se trouve le long de la galerie un peu après la gare arrière. Cette issue de secours débouche à la verticale de la galerie dans la forêt. Une échelle métallique permet d'accéder à un palier à mi-niveau ; à partir de ce palier, le puits de sortie est rempli par du gravier. Au moment voulu, il faut faire tomber le gravier dans un puits inférieur par un système de trappe, ce qui permet de rendre accessible l'échelle métallique qui débouche dans la forêt. De l'extérieur, l'issue reste invisible tant qu'elle n'est pas mise en service.

Au milieu de la galerie, au niveau de la courbure, se trouve l'égout. L'égout évacue les eaux usées vers l'extérieur, c'est donc le point le plus bas de l'ouvrage (-35 m). Cet égout est une galerie longue de 240 mètres qui débouche dans une crevasse de la forêt, ce qui empêche l'ennemi d'y parvenir mais permet à l'équipage de s'en servir de sortie de secours. L'égout est tout de même protégé par un blockhaus interne armé de fusils-mitrailleurs.

Un peu plus loin le long de la galerie se trouve le poste de commandement (PC). Il se décompose en trois parties :

  • le poste de commandement de l'ouvrage (PCC)
  • le poste de commandement de l'artillerie de l'ouvrage (PCA)
  • le poste de commandement de l'infanterie de l'ouvrage (PCI)

C'est ici que se concentrent toutes les informations recueillies par les observatoires et les blocs de combats et qui, après traitement, font l'objet d'un envoi de commande de tir aux blocs de combat.

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