Phoque crabier | |||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
![]() | |||||||||
Classification | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Embranchement | Chordata | ||||||||
Classe | Mammalia | ||||||||
Ordre | Carnivora | ||||||||
Famille | Phocidae | ||||||||
Genre | |||||||||
Lobodon Gray, 1844 | |||||||||
Nom binominal | |||||||||
Lobodon carcinophaga (Hombron et Jacquinot, 1842) | |||||||||
Répartition géographique | |||||||||
![]() | |||||||||
Statut de conservation IUCN : | |||||||||
| |||||||||
|
Le phoque crabier (Lobodon carcinophaga) est l'un des plus remarquables — bien que peu connu — représentant de l'espèce des mammifères.
D'un nombre estimé entre 8 et 50 millions d'individus, l'espèce serait peut-être « la seconde espèce de mammifères la plus nombreuse sur la planète, après l'homme ». Plus d'un phoque sur deux dans le monde est un phoque crabier, et la biomasse de cette espèce est près de quatre fois plus élevée que celles de tous les autres pinnipèdes réunis. En plus d'être l'espèce de phoques la plus abondante, c'est également la plus rapide.
Lobodon carcinophaga est la seule espèce du genre Lobodon. Son nom vernaculaire provient des carapaces de krill trouvées dans les excréments de l'animal, prises à l'époque de sa découverte pour des carapaces de crabe.
Les mâles mesurent entre 2,20 m et 2,60 m, et pèsent approximativement entre 200 et 300 kg. Les femelles sont quant à elles plus grandes et plus légères, mesurant environ 3,60 m pour un poids de 230 kg en moyenne. Enfin, les jeunes naissent avec une taille de 1,20 m et pèsent entre 20 et 30 kg. Ces jeunes gagneront environ 4,2 kg par jour pendant 2 ou 3 semaines, jusqu'à leur sevrage.
Après la mue, le poil du phoque crabier devient marron foncé, tandis que sa région ventrale s'éclaircit. Ces phoques possèdent également quelques taches brunes sur le dos et les côtés. Cet éclaircissement aura lieu jusqu'au début de l'été austral.
En dépit de son nom, son alimentation n'inclut pas de crabes. Elle est en fait constituée à 98 % de krill antarctique, que la forme très particulière de ses dents permet de récupérer.
Ces phoques consomment plus de 80 millions de tonnes de krill chaque année.
Cette espèce se développe exclusivement en Antarctique ; on estime qu'elle y a élu domicile une vingtaine de millions d'années plus tôt, à une époque (entre le Miocène et le Pliocène) où les températures étaient plus chaudes qu'aujourd'hui. Le succès de l'évolution de cette espèce jusqu'à nos jours peut s'expliquer par la grande stabilité des populations de krill disponibles, régime principal du phoque crabier.
Il est fortement lié au pack ; il est courant qu'il se fasse emporter malgré lui par la glace en déplacement.
Le naturaliste Edward Adrian Wilson, qui accompagna l'explorateur britannique Robert Falcon Scott lors de l'expédition Terra Nova (1910–1913), rapporta que le phoque crabier, à la fin de sa vie, quitte le pack et initie un long voyage qui conduira à sa mort. Il observa en effet de nombreuses fois des charognes « à 50 km (30 mi) du littoral et 900 m (3 000 ft) au-dessus du niveau de la mer ».
On a remarqué la présence de nombreuses cicatrices, sur environ deux tiers des individus, causées par des morsures de léopards de mer.