La travée mobile, constituée d’une poutre en treillis d'acier, mesure 88 mètres de long et pèse 538,7 tonnes. Elle se déplace sur quatre pylônes de béton armé qui s’élèvent à 64 mètres au-dessus des quais.
Quatre positions sont possibles : haute, qui élève le tablier à 51 mètres au-dessus du niveau des basses marées ; exceptionnelle, à 53 mètres ; la fermeture, à 26,4 mètres de hauteur ; une position de sécurité qui abaisse la travée mobile au niveau de l’eau afin qu’elle puisse être évacuée et mise à l’abri. Cette position de sécurité peut être atteinte grâce au positionnement judicieux des contrepoids, qui ne sont qu’à mi-hauteur des piles lorsque le pont est en position normale, et grâce à la présence de béquilles rétractables.
Le pont devait être réservé aux véhicules légers, mais fut calculé pour supporter le passage de poids lourds (deux camions de 25 t). Il put livrer passage aux anciens trolleybus du réseau brestois, puis aux véhicules modernes du réseau Bibus. La limitation de circulation aux poids lourds était essentiellement liée, à l’origine, à l’étroitesse de la chaussée.
La travée mobile est équilibrée par quatre contrepoids principaux de 109,5 tonnes et quatre contrepoids auxiliaires de 18 tonnes, chaque pylône abritant un contrepoids principal et un contrepoids auxiliaire. Les câbles et poulies reliant la travée aux contrepoids permettent d'équilibrer exactement la masse de la travée lorsqu'elle est hissée et qu'elle ne repose plus sur ses béquilles. En revanche, lorsqu'elle est en position routière et qu'elle repose sur ses béquilles, en mollissant les câbles de manœuvre (en bleu sur le schéma ci-dessous) et en hissant davantage les contrepoids auxiliaires (en rose), on établit une prépondérance du poids de la travée de 72 tonnes, permettant ainsi de stabiliser le tablier et de résister à d'éventuels efforts ascendants (action du vent par exemple).
Depuis le tablier du pont, on peut facilement observer les « molettes » de 4 mètres de diamètre situées en haut des piles et les câbles de manœuvre qui, après être passés dans les réas de ces molettes, viennent se fixer aux quatre coins de la travée.
Ce dispositif particulier était doublé, à l'époque de la construction du pont, d'un système innovant de synchronisation des moteurs des treuils de hissage des piles côté Recouvrance et côté Brest : les câbles des piles aval et amont d'une même rive sont hissés à l'aide d'un treuil unique situé en dessous du tablier des viaducs d'accès. L'asservissement du système de fermeture des barrières oscillantes empêchant l'accès au tablier et du déclenchement de la sirène et des feux de signalisation préalablement à la levée du pont était également une nouveauté remarquable.
La travée mobile, gris clair selon le choix des élus municipaux de l'époque, est repeinte tous les 8 ans.
Une plaque de commémoration de la Libération fut apposée, sur la rive droite, à l’occasion de « Brest 1992 ». En juillet 2004, l’association Vivre la Rue, en collaboration avec la ville de Brest, a organisé un jour de jubilé (exposition, remise de visas de passage, animations) pour les 50 ans du pont de Recouvrance.