Prieuré de Saint-Thibault | |||
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Nom local | Église Notre-Dame | ||
Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région | Bourgogne | ||
Département | Côte d'Or | ||
Ville | Saint-Thibault (Côte-d'Or) | ||
Culte | Catholique romain | ||
Type | Prieuré | ||
Rattaché à | Abbaye Saint-Rigaud | ||
Début de la construction | XIe siècle | ||
Fin des travaux | XVIIIe siècle | ||
Style(s) dominant(s) | Art roman Art gothique | ||
Protection | 1840 | ||
Localisation | |||
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Situé dans l'Auxois, à proximité de Vitteaux et sur le territoire de la commune du même nom, le Prieuré de Saint Thibault est un témoignage du développement monastique en Bourgogne durant les XIIIe et XIVe siècles.
L'église fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1840. |
Fondé à la fin du XIe siècle et dédié à Notre Dame, le prieuré dépend de l'abbaye bénédictine Saint-Rigaud dans le Brionnais.
Le plus ancien texte conservé concernant le prieuré date de 1249. On ne sait pas s'il y a eu translation de reliques de saint Thibaut et à quelle date. Ce sont les éléments du décor qui permettent de supposer le rattachement du prieuré à la dévotion à saint Thibaut.
Ont été conservé des legs faits au prieuré. En 1257, Hugues de Quincy, vicomte de Tonnerre, fait un legs de 40 sous, en 1263, Jean de La Roche-en-Brenil promet 100 sous, puis un autre membre de sa famille fait un don de 5 sous par an. En 1298, c'est le duc de Bourgogne, Robert II, qui prévoit un legs de 100 livres. Guillaume de Bourgogne-Montagu lègue 60 sous viennois en 1299. Puis en 1323, la duchesse Agnès de France prèvoit de donner 100 sous dijonnais.
La seigneurie de Saint-Thibaut appartenait à une branche de la maison de Thil, mais en 1270, Hugues de Thil l'engage pour 1000 livres au duc de Bourgogne. Ce dernier en reste le seigneur jusqu'en 1310. C'est surtout la noblesse locale qui a participé à son construction après le duc de Bourgogne. On a d'autres documents mentionnant des dons de la famille ducale en 1345, 1372, 1375.
Le prieuré bénéficie donc à l'origine du soutien des puissants seigneurs de Thil et connaît, à partir du XIIIe siècle, une réelle importance avec l'arrivée de reliques de Saint Thibaut de Provins, qui en font le lieu d'un pèlerinage réputé, favorisé par le duc de Bourgogne Robert II et son épouse Agnès fille de Saint Louis.
Ces différentes dates permettent de préciser les campagnes de construction du bâtiment tel qu'il subsiste :
Son essor décline au XIVe siècle, du fait des difficultés financières de l'abbaye mère et des troubles de la guerre de Cent Ans. Au XVe siècle siècle, il n'y a aucune trace de donation. Puis, à partir de 1540, le prieuré est déserté et l'église sert pour le service paroissial.
La décadence s'accélère avec l'instauration de la commende au XVIe siècle. En 1616, des réparations sont nécessaires. Des réparations sont faites en 1682. Puis un orage détruit la charpente et les vitraux du chœur en 1701. En 1712, une partie de la nef s'écroule ne laissant couverts que le chœur et le sanctuaire. En 1723, on commence à entreprendre la restauration de l'église sous la direction de Charles Élie Le Jolivet, architecte et voyer de Dijon, grâce aux résultats d'une loterie. Un incendie se déclare en 1728, l'effondrement d'une autre partie de la nef en 1734. Finalement, en 1736, le clocher s'effondre. Jolivet propose alors de démolir le prieuré et d'en reconstruire un nouveau. C'est le prieur de l'époque, Charles-François Piget, qui refuse de démolir et souhaite garder les anciennes parties subsistantes. Un autre architecte est alors choisi : Jean-Baptiste Caristie, de Saulieu. Le devis des travaux est présenté en 1748 à l'intendant de Bourgogne qui l'accepte en 1750. Le premier acompte est payé en 1752. Il conserve le chœur, la chapelle Saint-Gilles sur le bras nord du transept, le portail et reconstruit la nef et le clocher.
Remarqué par Prosper Mérimée, le prieuré fait l'objet d'une restauration en 1844 par Eugène Viollet-le-Duc. Les travaux sont faits entre 1848 et 1850.