René Quinton - Définition

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Héritage

André Mahé fait remarquer les destins inversés de Louis Pasteur et de René Quinton. Le premier eut une grande difficulté à convaincre la science de ses idées mais finit par passer à la postérité alors que le second connut un succès immédiatement fulgurant mais tomba rapidement dans un oubli relatif, tant dans le domaine des sciences théoriques (anthropologie, biologie) que pratiques (médecine).

Les raisons de cet oubli restent obscures. La médecine, s’étant tournée spontanément et sélectivement sur une thérapeutique médicamenteuse chimique et microbiologique, semblerait avoir laissé de côté la thérapie marine moins « tangible » et d’une conception trop générale. Elle pourrait également souffrir d’une apparence rétrograde dans une médecine universitaire essentiellement tournée vers le progrès technologique. Le manque d’études modernes constitue un obstacle important à une éventuelle reconnaissance scientifique de l’efficacité de ce traitement. Actuellement la thérapie marine est utilisée le plus souvent dans le cadre dit des "médecines naturelles". De nombreux médecins en France et à l’étranger intègrent le plasma de Quinton dans leur protocole thérapeutique.

La nature philosophique des conceptions de René Quinton semble elle aussi être tombée dans l’indifférence voire dans l’oubli après son importante mais courte influence au début du XXe siècle.

Il existe actuellement plusieurs livres consacrés à René Quinton et à sa thérapie marine. André Mahé, son plus célèbre commentateur, publia en 1962 Le Secret de nos origines, un livre retraçant la vie mais surtout l’œuvre et la démarche du savant.

Thérapeutique

Introduction

À la fin du XIXe siècle, René Quinton commence à pratiquer sa méthode thérapeutique dans les hôpitaux parisiens, avant de créer des « dispensaires marins ».

La thérapie par le « plasma marin de Quinton » est l’aboutissement pratique des théories et des expériences du biologiste. Le plasma de Quinton n’est pas considéré comme un médicament au sens classique du terme.

L'Intransigeant écrit au début du XXe siècle : « Les travaux de Pasteur apportent une conception de la maladie. Ceux de Quinton nous apportent une conception de la santé. Qu’est-ce qu’un sérum de Pasteur ? C’est un sérum particulier à une maladie et contre cette maladie, un sérum qui attaque un microbe donné et aucun autre. Qu’est-ce que l’eau de mer ? C’est un sérum qui n’attaque aucun microbe particulier, sinon qu’il donne à la cellule organique la force pour lutter contre tous les microbes. »

Le plasma marin apporte au corps les éléments essentiels à l’activité cellulaire et renforce les défenses immunitaires. Dans une vision absolue, la méthode vise à remplacer, comme pour un aquarium, l’"eau polluée" du milieu intérieur par de l’eau marine saine, particulièrement adaptée à la physiologie cellulaire.

Historique et indications

La thérapie par le plasma de Quinton reste historiquement associée aux fléaux sanitaires du début du XXe siècle, particulièrement dans le domaine pédiatrique : choléra infantile (toxicose), athrepsie, maladies gastro-intestinales…

Dans la première moitié du XXe siècle, de nombreuses études sont menées sur le sujet, notamment par les docteurs Macé, Potocki et Jarricot, ce dernier se consacrant essentiellement à la pédiatrie.

Plus récemment, les expériences de Quinton sur l’animal ont été refaites avec le même succès en 1969 par les docteurs Boudrias et Reynaud du centre de recherche Delalande et en 1974, par une équipe de l’université de Ténérife.

Le plasma de Quinton figurait dans le dictionnaire Vidal jusqu’en 1975 avec pour indications :

  • Nourrissons : Gastro-entérites, Toxicose, Athrepsie, Anorexie, Eczéma, Traitement prénatal, Prématurés.
  • Adultes : Anémie, Asthénie, Surmenage, Troubles de la sénescence, Vomissements de la grossesse, Gastro-entérites, Constipation, Dysenteries, Colibacillurie, Tuberculose pulmonaire et externe, Sclérose en plaques.
  • Gynécologie : infections et congestions utéro-vaginales.
  • Ophtalmologie-O.R.L. : Coryzas, Rhinites, Sinusites, Aérosols.
  • Dermatologie : Eczéma, Urticaire, Psoriasis, Prurigo. Lichen, Dermites infectées. Allergies.
  • Reconstitution de la masse sanguine. Brûlures.
  • Réanimation. Alimentation artificielle.
  • Modification favorable du terrain.
  • Solvant des antibiotiques.

Les indications du dictionnaire Vidal reflètent l’essentiel des résultats obtenus par le sérum de Quinton, d’un point de vue historique. Cependant, de nombreux médecins pratiquant la thérapie marine prétendent que les indications sont considérablement variées. Le manque d’études sur le sujet a tendance à marginaliser cette thérapie, tant du point de vue théorique que pratique.

Le sérum de Quinton présente également un intérêt dans le domaine sportif. Le professeur Marc François Paya, de l’université de Montpellier, a montré en 1998, que l’administration d’eau de mer hypertonique buvable chez des coureurs cyclistes apporte une amélioration significative des performances sportives.

Préparation et administration

La préparation du plasma de Quinton respecte un protocole strict, qui n’est pas réalisé par tous les laboratoires fournissant de l’eau de mer. Dans ce protocole, l’eau est prélevée à 10 mètres de profondeur dans des zones de vortex, ramenée à l’isotonie et préparée en milieu stérile sans élévation de température et sans contact métallique ni procédé électrique, afin de conserver son caractère de « milieu vivant ».

Il existe deux formes de plasma de Quinton, administrées en fonction des pathologies. La forme hypertonique est trois fois plus concentrée en minéraux et oligo-éléments que la forme isotonique, dont la concentration est identique à celle du plasma sanguin humain.

L’essentiel de l’administration de plasma Quinton se fait par ampoule buvable. Il existe également une forme pulvérisable pour les affections dermatologiques.

La forme injectable, bien qu’ayant eu d’importants résultats, a perdu en France son autorisation de mise sur le marché en 1982. Cette décision fit suite à l’apparition d’effets secondaires chez un patient à qui l’on a injecté de l’eau de mer dont on ne connaît ni la marque, ni le site d’injection, ni les raisons d’administration.

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