Europa | |
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Autres noms | Europa (1930 - 1945) Liberté (1950 - 1961) |
Type | Paquebot |
Histoire | |
Lancement | 1er août 1930 |
Mise en service | 19 mars 1930 |
Statut | Démoli en 1962 |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 283,5 m |
Maître-bau | 31,10 m |
Tonnage | 49 746 tonneaux (51839 après son acquisition par la France) |
Propulsion | 4 turbines à vapeur actionnant 4 hélices |
Puissance | 130 000 CV |
Vitesse | 28 nœuds |
Autres caractéristiques | |
Passagers | 2 100 (1 513 en tant que Liberté) |
Équipage | 970 |
Chantier naval | Blohm & Voss , Hambourg |
Armateur | Norddeutscher Lloyd (1930 - 1941) Hambourg Amerika Linie (1941 - 1945) Compagnie générale transatlantique (1950 - 1961) |
Pavillon |
Allemagne (1930 - 1945) France (1950 - 1961) |
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L’Europa est un paquebot transatlantique allemand construit par les chantiers navals Blohm & Voss dans le port de Hambourg et lancé en 1930 avec son sister-ship le Bremen, il est le premier paquebot pourvu d'un bulbe d'étrave et de chaudières à mazout. Après la Deuxième Guerre mondiale, le paquebot est cédé en dommage de guerre à la France, où il prend le nom de Liberté.
Dans les années 1920, l'Allemagne n'a plus de flotte marchande. En effet, tous ses navires les plus prestigieux ont été coulés durant le premier conflit mondial (comme le Kaiser Wilhelm der Grosse en 1914) ou saisis par les vainqueurs. Ne reste que le vieux Deutschland, obsolète et consacré au transport d'émigrants sous le nom de Hansa. En 1927 est lancé le Cap Arcona qui relance le pays en matière de navigation commerciale. Dans le même temps, la Norddeutscher Lloyd décide de lancer un nouveau duo de paquebots pour ravir le Ruban bleu au vieux Mauretania : ce seront le Bremen et l’Europa. Nombreux sont ceux qui, pendant leur construction, les imaginent comme les nouveaux « lévriers des mers ».
La construction des deux navires débute dans deux chantiers différents, et tous deux doivent entrer en service en 1929. Il est en effet prévu qu'ils soient lancés à un jour d'intervalle et se croisent dans l'Atlantique nord. Ce plan est cependant abandonné le 25 mars 1929, lorsque l’Europa est victime d'un incendie, puis que l'eau utilisée par les pompiers manque de le faire chavirer (comme cela se produirait plus tard avec le Normandie). Le navire n'est sauvé que par la vase du port. Le Bremen doit donc partir seul et l’Europa reste en chantier un an de plus.
L’Europa partit pour son voyage inaugural le 19 mars 1930 et remporta le Ruban bleu à son arrivée à New York 4 jours, 17 heures et 6 minutes plus tard. Le Bremen reconquit cependant ce record peu après. Les deux navires connaissent encore une période de prospérité qui ne s'arrête qu'avec la guerre. Ainsi, en 1930, les deux navires transportèrent 12 % des voyageurs de la route de l'Atlantique nord. Cependant, la décoration de l’Europa est moins populaire que celle de son jumeau, tentant vainement de reproduire celle du paquebot français Île-de-France avec force de verre et de miroirs. Les passagers ont en effet l'impression de se trouver entourés de glaces. De même, les loisirs à bord ne valent pas toujours ceux des autres paquebots, la principale activité proposée étant la chorale de l'équipage.
Cependant, si les deux navires permirent à la Norddeutscher Lloyd de se rétablir sur le plan financier et commercial, leur destin fut grandement modifié par la Deuxième Guerre mondiale.
Lorsque la guerre éclate, l’Europa est à Hambourg, et est rapidement transféré à la base navale de Kiel pour servir de caserne flottante. Tout comme son sister-ship, il fut un temps envisagé de l'utiliser comme transport de troupes dans le cadre de l'invasion de l'Angleterre, mais le projet est abandonné. Il est cédé à la Hambourg Amerika Linie en 1941, mais ce fait ne change rien à son occupation.
Il est ensuite récupéré par les Américains en 1945 et utilisé comme transport de troupes. À la fin de la guerre, il est cédé aux autorités françaises pur réparer la perte du Normandie.
Il n'est cependant pas remis en service avant 1950, car de nombreux contretemps vont prolonger sa remise en état. Une rupture d'amarres dans le port du Havre lui fait heurter l'épave du Paris, qui reposait dans le port depuis son naufrage en 1939. Il est alors gravement endommagé et n'est renfloué que le 15 avril 1947.
Rebaptisé Liberté, il est emmené à Saint-Nazaire pour une remise en état. Cependant un nouvel incendie se déclare en 1949. Les malheurs ne s'arrêtent pas puisque deux ouvriers sont blessés en janvier 1950. Il est cependant prêt à partir le 17 août 1950. Sa décoration a été revue, et des éléments de la décoration du Normandie, stockés à New York pendant sa transformation avortée en transport de troupes. La transformation ne concerne pas uniquement la décoration puisque la puissance du navire a été diminuée de 130 000 chevaux à 85 000.
Sa carrière au service de la Compagnie générale transatlantique est alors un brillant tandem avec l’Île-de-France qui dure jusqu'à l'arrivée du France. Le tableau est obscurci par une collision avec un cargo à quai en 1961 et des dommages occasionnés par un paquet de mer en 1957. En 1961, il est retiré du service, les coûts de modification étant trop élevés. Il effectue son dernier voyage le 30 novembre 1961 et est détruit en juin 1962.
Au cours de sa carrière, ce navire aura transporté un million de passagers, dont quatre-cent mille sous pavillon français.