Cette version représente la première génération de Safir. Animée d'un moteur De Havilland Gipsy Major 10 de 147 ch (108 kW), elle fut fabriquée à 48 exemplaires. 10 appareils furent commandés par l'armée de l'air suédoise sous la désignation « TP-91 », qu'elle utilisa comme avion de liaison jusqu'en 1960. 8 appareils furent livrés à l'école néerlandaise de transport aérien, 16 appareils vendus à l'armée de l'air éthiopienne, et 14 autres acquis par des pilotes privés.
La version démarra le 18 janvier 1949 avec diverses améliorations, dont la venue du puissant moteur Lycoming O-435A de 190 ch (140 kW) couplé à une hélice tripale, pour un gain de performance conséquent, notamment en ce qui concerne le plafond pratique qui passa de 4 600 m à 6 200 m. La distance franchissable s'améliorait d'environ 100 km et la vitesse ascensionnelle s'établissait désormais à 350 m/min. Les commandes de l'armée suédoise affluèrent tant, 75 appareils, que l'usine se trouva rapidement en limite de capacité de production. Saab accorda alors une licence au Néerlandais De Schelde, situé à Dordrecht, lequel assembla 120 appareils. En 1952 les 91B de l'école de l'air suédoise prirent la désignation « Sk 50B ». Quelques exemplaires furent acquis par des compagnies civiles, notamment Air France qui commanda 5 appareils pour sa flotte légère, la Sabena 8, l'Indonésie 6 appareils et la Lufthansa 2.
Une version militarisée à destination de l'armée norvégienne, armée de canons de 8 mm et équipée d'une hélice à pas variable, fut assemblée dès 1954 à 25 exemplaires dans l'usine suédoise enfin agrandie. Cet appareil désigné « 91B-2 » disposait en outre de huit pylônes sous voilure, permettant l'emport de paniers à roquettes de 63 mm, de missiles ou de bombes. L'armée de l'air éthiopienne fera, elle, l'acquisition de 14 appareils 91B.
Apparue en septembre 1953, cette version particulière toujours motorisée par le six cylindres de Lycoming comportait des réservoirs structuraux à carburant dans les ailes plutôt que dans le fuselage, ce qui permit de libérer une quatrième place passager. Elle conserva en outre l'hélice à pas variable du 91B. L'armée de l'air suédoise en commanda 14 sous la désignation « Sk 50C ». (photo de la fiche)
Sur cette dernière évolution disponible en 1957, Saab parvint à alléger la cellule du 91C en apportant quelques améliorations structurelles. L'avion recevait un nouveau moteur de 4 cylindres, le Lycoming O-360A1A à plat (boxer) de 180 ch (132 kW), et des freins à disque sur le train d'atterrissage. Cette machine eut beaucoup de succès, comme en témoigne l'achat par les forces finlandaises et néerlandaises de 16 appareils chacune, l'acquisition de 15 appareils par l'armée de l'air tunisienne et de 24 avions pour l'école de l'air autrichienne qui les utilisa de 1964 à 1993.
Le dernier Safir sortira des usines Saab le 8 juillet 1966.
En 1945 lors de ses ambitions de diversification vers le domaine civil, Saab désigna les projets dans l'ordre par la dizaine « 9 ». Il y avait ainsi le projet 90, l'avion de transport de masse Scandia, le projet 91 qui était cet avion léger Safir de transport et d'entraînement, et le projet 92 qui concernait… une voiture, la fameuse UrSaab 92001.