Siège central du Crédit lyonnais - Définition

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Introduction

Façade
détail de la façade

Le siège central du Crédit lyonnais est un monument de l'architecture commerciale parisienne du dernier quart du XIXe siècle. Il est situé dans le quadrilatère formé par le boulevard des Italiens, la rue de Gramont, la rue du Quatre-Septembre et la rue de Choiseul dans le IIe arrondissement.

(M)  Ce site est desservi par les stations de métro Quatre-Septembre et Richelieu Drouot.

Construction du bâtiment

La verrière éclairant le grand escalier
  • 1876 - 1883 - Construction progressive de la succursale parisienne qui deviendra le siège central. Une parcelle de 1 590 m2 est achetée à Paris. Henri Germain fera alors raser l'hôtel de Boufflers-Rouvenel qui s'y trouvait pour y faire construire le futur siège central du Crédit lyonnais par l'architecte William Bouwens van der Boijen. L'immeuble est construit dans le style d'Haussmann et des expositions universelles, dans le but d'impressionner les clients et les investisseurs. La tradition veut que ce style ait été choisi afin de pouvoir reconvertir le bâtiment en grand magasin en cas de faillite de la banque.
  • 21 mars 1878 : inauguration en présence de Léon Gambetta, alors à la tête de la commission du Budget de l'Assemblée nationale.

L'immeuble est organisé autour d'un grand escalier en double révolution inspiré par celui du chateau de Chambord. Le résultat sera à la hauteur des espérances. Le Crédit Lyonnais distribuera même des billets "d'autorisation à visiter".

  • 1882 - Transfert officiel de la direction du Crédit lyonnais du siège social à Lyon vers le siège central à Paris.
  • 1913 - Achèvement des travaux du siège central par l'architecte Victor Laloux. L'immeuble s'est peu à peu étendu sur la totalité du quadrilatère formé par le Boulevard des Italiens, la rue de Choiseul, la rue du Quatre Septembre et la rue de Gramont.

Jadis et maintenant

Structure du bâtiment

Le pavillon de l'Horloge qui a inspiré le siège central

L'habillage en pierre, symbole traditionnel de richesse, dissimule une charpente métallique, réalisée en partie par les établissements de Gustave Eiffel.

L'espace des bureaux s'organise sur plusieurs niveaux, de part et d'autre d'une galerie éclairée par une verrière : aucune cloison ne fragmente ce lieu ouvert à la vue du public et de toute la hiérarchie.

Un hall se situe à chaque extrémité du bâtiment, éclairé chacun par une verrière à 21 mètres de hauteur réalisée par l'atelier de Gustave Eiffel. Celui du côté du boulevard des Italiens est plus impressionnant que celui du côté de la rue du Quatre-Septembre. Il héberge dans les étages les bureaux de l'état-major de la banque.

La salle des titres de l'époque a été conçue, comme la charpente, telle une halle métallique, par les établissements Eiffel.

A l'extérieur, sur le Boulevard des Italiens, le pavillon central de la banque est inspiré du pavillon de l'Horloge du palais du Louvre. Le fronton, sculpté par Camille Lefèvre, est une allégorie des activités bancaires : il représente la Banque distribuant les crédits, entourée du Commerce et de l'Industrie, puis du Rhône et de la Seine. Il est soutenu par quatre groupes de cariatides disposées autour de la grande horloge, qui symbolisent les Heures du jour.

Lors de son ouverture, le bâtiment abritait une des premières installations électriques de la capitale. Pour donner du jour aux salles des coffres, une partie du plancher était en verre-dalles fabriquées à Saint-Gobain. Pour impressionner le public et l'inciter à traverser, une gigantesque salle des pas perdus, éclairée par 310 becs de gaz, ouvrait sur des rangées de guichets à la mode anglaise, sans grilles ni vitres. Dans le même esprit open space, les bureaux étaient volontairement non cloisonnés. « Les cloisons servent uniquement aux employés à lire leur journal ! » fulminait Henri Germain. Quant à la direction, elle bénéficiait, au premier étage, de portes en acajou avec lambris et tentures de reps vert. C'est d'abord le service des titres (à l'époque matérialisés par des coupons de papier) qui déménage de Lyon à Paris. Les coupons sont conservés dans les 195 coffres Fichet des salles du sous-sol, entourées par un chemin de ronde et desservies par un escalier en haut duquel un cendrier porte la mention « Eteignez vos cigares ».

L'escalier à double révolution

Mais à l’intérieur du bâtiment, c'est surtout l'escalier à double révolution (ou en double hélice) qui fait la renommée de l'Hôtel des Italiens. Il est inspiré par celui du château de Chambord, avec d'ailleurs le même objectif : permettre à deux populations d'emprunter le même escalier sans se rencontrer : une volée (à double balustrade) était empruntée par la direction, et l'autre (à simple balustrade) par les employés.

L'escalier nécessite une demi-révolution par étage. La volée d'escalier de la direction, la plus proche de l'entrée du boulevard des Italiens, conduit à l'étage de l'état-major et de la salle du conseil en une révolution (la première demi-révolution aboutit à l'étage d'entresol qui héberge des bureaux autour des halls d'entrée dont le plafond est élevé)

Par ailleurs, l'escalier est asymétrique, car il comporte un total de sept travées parcourues en une révolution : une travée horizontale au niveau d'un étage, 3 travées de marches côté est, une travée horizontale au niveau d'un étage, 2 travées de marches côté ouest,

Le découpage en marches des deux volées d'escalier est différent (Chaque + traduit la présence d'un palier destiné à prolonger les marches des trois travées du côté est par rapport aux deux seules travées du côté ouest) :

Volée d'escalier RdC à entresol ent. au 1er 1er au 2ème 2ème au 3ème 3ème au 4ème
direction 18+18 26 18+18 25 12+13
employés 30 7+8+8+7 30 13+14 25

L'escalier en pierre se poursuit sous forme d'un escalier métallique à partir du deuxième étage et jusqu'au quatrième, mais toujours en double révolution. L'utilisation du métal est caractéristique de cette époque industrielle. Une verrière, à 30 mètres au-dessus du sol, illumine l'ensemble de l'escalier.

Quelques bureaux sont accessibles via un escalier classique au 5ème et même 6ème étage à l'intérieur du pavillon d'honneur situé au-dessus de l'entrée du boulevard des Italiens.

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