Si l'on suppose en outre que est connexe (ou même seulement qu'il n'a pas trop de morceaux), on peut limiter le nombre de sommets des simplexes nécessaires pour construire l'enveloppe convexe à la dimension de l'espace ambiant. L'énoncé précis, dû à W. Fenchel et L. Bunt est le suivant :
Théorème — Dans un espace affine de dimension n, soit A un sous-ensemble ayant au plus n composantes connexes. Alors l'enveloppe convexe de A est l'ensemble des barycentres à coefficients positifs ou nuls de familles de n points de A.
Ainsi dans le cas le plus simple, celui de la dimension 2, si une figure plane A est formée d'au plus deux morceaux, on peut reconstituer son enveloppe convexe en faisant la réunion de tous les segments ayant leurs deux extrémités dans A.
Préparons d'abord le terrain pour la preuve en envisageant la situation suivante : soit
On vérifie alors aisément les informations suivantes :
(Pour la première, on songera que
On peut alors entamer la démonstration proprement dite. Soit un point arbitraire de Conv(A), l'objectif étant de parvenir à l'écrire comme barycentre à coefficients positifs de n points de A ; quitte à prendre un système de coordonnées approprié sur l'espace affine ambiant, on peut supposer que celui-ci est
de 0 comme combinaison linéaire à coefficients positifs de n + 1 points de A.
Deux cas dégénérés se traitent sans difficulté : si un au moins des λi est nul, on a terminé ; si l'enveloppe affine des xi n'est pas
Reste le cas sérieux, celui où les xi forment un repère affine de
Parmi les n + 1 points xi de A, qui a au plus n composantes connexes, il est inévitable que deux au moins, disons xj et xk appartiennent à une même composante connexe A0 de A. Cela entraîne que A ne peut être inclus dans
Vu d'une part la remarque (i), et vu d'autre part la non-appartenance de x aux Ci, c'est donc que x peut être écrit comme combinaison linéaire des yi à coefficients tous positifs dont deux au moins sont nuls ; quitte à renuméroter les xi, on supposera pour simplifier l'écriture que ce sont les deux premiers.
On dispose alors, pour ce point x de A d'une écriture :
dans laquelle tous les βi sont positifs.
Il ne reste plus qu'à regrouper différemment celle-ci, en allant rechercher la définition des yi :
pour obtenir ce qu'on cherchait depuis le début : une écriture de 0 comme barycentre à coefficients positifs de seulement n points de A.